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L’émotion déclenche l’action ! Une ressource managériale sous-estimée

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La plupart des managers oublient que « l’on ne peut pas ne pas avoir d’émotions » ! Et que celles-ci ont des vertus. La première d’entre elles étant de motiver l’action. Ce qui, pour un manager, tombe pile dans ses objectifs. Car, sauf erreur de ma part, sa responsabilité est d’organiser le mouvement des équipes vers un but.
 
Logées au centre de notre cerveau, les émotions sont des déclencheurs puissants. De nombreux modèles décrivent les émotions… Mais la plupart des chercheurs s’accordent pour définir quelques émotions de base – les émotions primaires – qui sont communes aux êtres humains quelle que soit leur origine. Sont appelées émotions secondaires celles qui sont sous l’influence de la culture. Les émotions primaires sont : la joie, la colère, la peur et la tristesse, certains auteurs ajoutent le dégoût, la surprise, voire même le mépris. Elles peuvent se lire sur notre visage, ont un impact sur nos ressentis corporels et déclenchent des réactions bien spécifiques. Dans le film Vice Versa (bande dessinée de Pixar – Walt Disney), ont été mis en scène la joie, la tristesse, le dégoût, la colère et la peur. Je vous propose de faire un mini exercice à partir de ces émotions, en remplaçant la joie par le désir afin de l’adapter à la dynamique managériale.
 
 
Avez-vous déjà essayé de trouver le chemin sans savoir où vous devez aller ? Le désir fait aller de l’avant, c’est la ressource à activer, il stimule la créativité et l’envie d’apprendre. Il s’apparente à la joie, mais a plus de pouvoir pour l’action. Sans désir d’apprendre, de découvrir, point de prise de risque, point d’exploration de territoires inconnus. Des collaborateurs qui n’ont pas envie de construire, de découvrir, d’inventer risquent d’être un peu lourds à porter. La sempiternelle demande de vision repose sur un besoin profond. Connaître le but pour trouver le chemin. Même la sérendipité (découverte par un hasard heureux) a besoin d’un but. Demandez à Christophe COLOMB pourquoi il a accosté en Amérique. Entreprendre une épopée collective est toujours exaltant. Alors, bien sûr, il faut faire attention à la surchauffe. Trop de pression dans la durée peut produire des dégâts chez ceux qui oublient qu’il faut aussi prendre le temps de respirer. Le métier de manager c’est de savoir animer un désir collectif orienté vers un but.
 
Vous est-t-il arrivé de trouver une solution inespérée après une bonne colère ? La colère a le pouvoir de déclencher des gestes d’agression et de défense, mais c’est aussi elle qui rend imaginatif afin de relever les défis. Avez-vous déjà vu un génie satisfait ? Le chercheur d’innovation est un être qui ne se satisfait pas de ce qui lui est proposé. La colère est à la source de la recherche de qualité, d’amélioration, de progrès. Le manager conscient du pouvoir des émotions sait utiliser la colère de façon constructive. Il n’en a pas peur, le conflit est pour lui une occasion de progrès. Quand nous ne trouvons pas d’accord, c’est peut-être que toutes les options n’ont pas été explorées. Ou alors, que la relation ne peut continuer. Le métier du manager c’est de savoir tirer profit positivement de l’énergie de transformation contenue dans la colère.
 
 
Vous est-t-il arrivé de faire comme si un problème n’existait pas… puis d’être obligé de devoir résoudre un problème plus important ? La peur conduit à la fuite, à l’évitement et invite à la prudence. Elle ne rend pas intelligent, mais vigilant. Elle incite à l’analyse du risque et invite à la prudence dans les situations critiques. Elle protège des décisions hâtives et interpelle l’inquiet qui a peur de mal faire. Les managers qui évitent de résoudre certains problèmes sans être conscients de leur peur (qualifiée souvent de manque de courage), génèrent de l’insécurité chez leurs collaborateurs. Si elle est utile dans les situations à risque, elle n’a pas vocation à servir de méthode de motivation. Quand elle se mêle à la colère, elle peut rendre violent. La peur est l’émotion la plus prégnante chez l’être humain, quelqu’un qui a peur n’est pas en possession de tous ses moyens. Fuite, lutte, inhibition de l’action, selon son profil chacun adoptera une stratégie de défense peu productive pour la collaboration. Le métier du manager c’est de savoir relever des défis au cœur du collectif. Cela exige de connaître ses peurs et d’accepter de prendre en compte celles des autres de façon explicite.
 
 
Vous est-t-il arrivé de ne pas avoir remarqué qu’un de vos collaborateurs allait mal ? La tristesse déclenche le repli sur soi exprimant ainsi le besoin de réconfort, elle permet l’empathie. Les êtres humains sont des êtres sociaux. Ils ont besoin d’interactions constructives avec leurs congénères. C’est parce que nous sommes des êtres sensibles que nous avons besoin des autres. L’empathie, la solidarité, l’attention à autrui, toutes ces notions sont au cœur des compétences collaboratives. Les besoins de consolation, de réconfort, … ont pour but de compenser la tristesse qui est en nous. On voit aujourd’hui les ravages du BORE-OUT. Quand une personne ne se sent plus utile et que personne n’accueille sa tristesse, cela peut souvent mal tourner. Le métier du manager c’est de savoir tisser des liens sociaux et de savoir prendre soin des autres et de lui-même.
 
Avez-vous évalué le coût du dégoût pour la productivité ? Le dégoût conduit au jugement plutôt qu’à l’action, il est très coûteux en énergie et en capital confiance. Il nous interpelle sur notre intolérance. Il est souvent le fruit d’un manque de communication. L’oubli d’un remerciement, une promesse mal tenue, l’impression de favoritisme, un quiproquo non traité, toutes sortes de petits accidents de la vie vont produire un florilège d’émotions secondaires comme la jalousie, la désillusion, la rancœur. Le dégoût invite à être attentif aux besoins de reconnaissance, à l’équité, à la rigueur dans les communications. S’il l’on parle tant de l’exemplarité, c’est à cause de lui. Il rend suspicieux et entame la confiance. Mais, a contrario, il nous alerte sur notre intolérance, sur nos jugements à l’emporte-pièce, sur le manque d’acceptation des différences. Il confronte nos attentes envers les autres qui devraient être ce que nous souhaitons qu’ils soient. La transparence et la négociation raisonnée sont des contre-feux du dégoût. Le métier du manager, c’est de savoir instaurer des relations franches et tolérantes où le dégoût n’a pas sa place.
 
On peut craindre la colère de certains, la détresse de certains autres, sa propre peur… Cette complexité est spécifique à chacun. Depuis de nombreuses années, l’utilisation des profils comportementaux dans les entreprises aide à l’acceptation des émotions. Mais n’oublions pas que ce ne sont que des « pis-aller » et que rien ne remplace le travail de développement personnel, parce que les émotions sont des ressources avant d’être source d’ennuis. Elles permettent d’évaluer les situations et de prendre la décision de l’action.
 
 
 

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