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Pyrale du buis

C’est la fête chez les ravageurs

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Avec le réchauffement du climat et le boom des échanges commerciaux, les ravageurs comme la pyrale du buis ou le charançon, sont en pleine expansion, s’alarme Elisabeth Tabone, responsable du laboratoire de biocontrôle de l’Inra à Antibes.
 
Apparue en Allemagne en 2007 via une plante importée d’Asie, la pyrale, petit papillon dont la chenille s’attaque au buis, colonise désormais 87 départements. Comment expliquer cette prolifération ?
 
« Le nombre explose car le climat est favorable, et puis la pyrale a une grande capacité de multiplication.
Tout d’abord elle n’a pas d’auxiliaire (prédateur) efficace : elle est protégée par une substance toxique produite par le buis, qui repousse les prédateurs. Même au stade de l’œuf, nous voyons que ce papillon a des moyens de défense.
Elle traverse les hivers, car la larve se met en diapause, en hibernation : elle sécrète une substance contre le gel, ne se nourrit plus… Et quand la température remonte, elle se réveille et se met à manger : elle mange la feuille, et quand il n’y en a plus, elle peut même brouter l’écorce ».

Quelle est l’évolution, actuelle et prévisible, des ravageurs en France ?

« Tous les ans, nous voyons l’arrivée de nouveaux ravageurs. C’est sans arrêt, de plus en plus, et par tous les moyens : avions, conteneurs… Le principal facteur, ce sont les échanges commerciaux. Le réchauffement climatique amplifie le problème, étend les zones, freine la mortalité hivernale.
Heureusement, certains ravageurs ne s’acclimatent pas. D’autres sont régulés par la faune (prédatrice), tout de suite ou au bout d’un certain temps.
Mais dans d’autres cas, cela explose, comme la pyrale du buis. Il y a aujourd’hui tellement de sujets que nous n’arrivons plus à suivre ».

Quelles autres espèces sont préoccupantes ?

« Nous étudions la chenille processionnaire du pin. D’origine méditerranéenne, elle était déjà présente en France mais le réchauffement la fait remonter en altitude et en latitude. Pour la première fois, elle a été repérée dans Paris, en 2015.
Ses larves se nourrissent des aiguilles. Mais son dommage principal est son pouvoir allergisant sur l’homme et les animaux. Pour les pins isolés nous pouvons réagir, par exemple avec des écopièges, mais c’est plus compliqué en forêt. Nous travaillons sur un insecte qui pourrait l’éliminer au stade de l’œuf.
 
Le frelon asiatique, lui, pose un problème sanitaire. Le (coléoptère) Diabrotica virgifera, venu d’Amérique, s’attaque aux racines du maïs.
 
Aujourd’hui on nous demande de suivre la processionnaire du chêne, qui touche les forêts d’Ile-de-France. Ses poils sont très urticants. Elle est en pleine expansion et nous tendons de comprendre ce phénomène.
 
Et puis il y a ces deux ravageurs qui déciment les palmiers : le papillon Paysandisia archon débarqué d’Argentine par Hyères sur un palmier de collection ; et le charançon, présent sur les cocotiers asiatiques.
 
Sur la Côte d’Azur, c’est une catastrophe. Le problème est que nous n’avons plus de financement pour la recherche académique sur le sujet. Nous étions tout près d’avoir trouvé un insecte parasitoïde pour contrôler les Paysandisia. Mais depuis 2014 c’est à l’arrêt ».
 
Source : Entretien Catherine Hours, AFP

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