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Trump, la honte américaine ?

Le regard des Américains et des Français sur les 100 premiers jours de la seconde administration Trump

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Alors que Donald Trump fête les 100 premiers jours de son administration ce mercredi 30 avril, quel regard les Américains et les Français portent-ils sur le locataire de la Maison-Blanche et les principales mesures annoncées depuis son retour au pouvoir le 20 janvier ? Après trois mois d’une présidence Trump marquée par le caractère erratique et imprévisible de ses décisions, l’Ifop publie une enquête qui, si elle confirme la dégradation de son image enregistrée dans la plupart des baromètres de popularité (ex : Gallup, Pew Research Center, Ipsos-Reuters… ), révèle aussi les sentiments de honte et de remords qu’il suscite chez nombre de ses administrés, rebutés notamment par ses positions sur le dossier ukrainien ou celui des tarifs douaniers. Réalisée pour le site d’information NYC.eu auprès d’un échantillon national représentatif de 1 225 Américains, mais aussi de 1000 Français, cette étude montre à quel point les premiers mois de l’administration Trump ont attisé une fracture aussi bien au sein de la société américaine qu’entre les deux pays.

Donald Trump n’aura pas attendu longtemps pour rouvrir les blessures de l’Amérique. Cent jours après son retour à la Maison-Blanche, son action divise, choque et, parfois, répugne jusque dans son propre camp. Plus qu’un simple revers d’opinion, c’est une onde de choc morale qui traverse aujourd’hui les États-Unis, minés par la honte, le remords et la colère face à une présidence qui semble ériger la provocation et le repli en doctrine d’État.
À peine réinstallé au sommet de l’État, Trump agit comme un accélérateur de déclin moral et politique. En cent jours, il n’a pas seulement divisé l’Amérique : il l’a exposée, brutalisée, ridiculisée aux yeux du monde. Tandis que ses partisans les plus fervents se raccrochent à des slogans de victoire creux, une majorité silencieuse, honteuse ou amère, assiste à la dislocation d’une nation incapable de surmonter ses guerres intestines. Dans cette ère trumpienne, la honte nationale devient un fait social, le remords électoral une confession intime, et la fracture démocratique une plaie ouverte. À mesure que le président piétine l’opinion publique, fracture ses alliances internationales et attise les peurs identitaires, les États-Unis glissent un peu plus vers une démocratie sous tension, où l’outrance n’est plus un accident, mais un mode de gouvernance revendiqué.

Alors que l’ancien magnat de l’immobilier célèbre symboliquement ce cap important ce mercredi 30 avril, une étude menée par l’Ifop pour NYC.eu révèle l’ampleur du malaise qui traverse une partie de l’électorat américain — mais aussi français — face aux premières mesures de cette nouvelle administration. Marquée par un style toujours aussi erratique et imprévisible, la présidence Trump 2.0 alimente une polarisation extrême de l’opinion publique, renforçant les fractures générationnelles, sociales et raciales. Et selon cette étude, cent jours après son retour au pouvoir, Trump suscite un mélange inédit de honte, de remords et de rejet au sein de la société américaine. Cette enquête met en lumière l’émergence d’un climat politique profondément instable, dans lequel l’image du président américain apparaît plus dégradée que jamais, y compris parmi ses anciens soutiens.

Les 100 premiers jours de Donald Trump : une source de honte pour la majorité des Américains, voire de remords pour certains de ses électeurs

56% des Américains ont actuellement honte du locataire de la Maison-Blanche, ce sentiment étant particulièrement répandu dans les rangs des jeunes de moins de 25 ans (60%), des CSP+ (60%), des personnes noires (69%) ou détachées de la religion : 77% chez les athées ou agnostiques.
Cependant, il n’affecte pas que des milieux majoritairement démocrates : près d’un quart des sympathisants Républicains (23%) ont honte de leur Président. 

Probablement à cause d’une mauvaise image que Donald Trump renvoie des USA dans le monde, la honte éprouvée à l’égard du président états-unien leste aussi le sentiment national de nombre de citoyens : 38% déclarent avoir honte d’être Américain, notamment dans des segments progressistes comme les jeunes (51%) ou les diplômés d’un 2ème cycle du supérieur (42%). Mais ce sentiment d’humiliation nationale affecte aussi des citoyens généralement plus marqués à droite comme ceux se disant « très patriotes » (34%).

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Aujourd’hui, un électeur Trump sur quatre (24%) regrette d’avoir voté pour le magnat de l’immobilier lors du scrutin présidentiel de novembre 2024. Et ce regret s’avère particulièrement élevé chez les électeurs trumpistes de moins de 35 ans (33%), chez ceux appartenant à une minorité ethnique (ex : 34% des Hispaniques, 38% des Noirs) ou se situant dans les rangs des sympathisants Républicains « modérés » (33%).

Un président américain à son plus bas niveau de popularité depuis son retour au pouvoir, le 20 janvier 2025 

Aujourd’hui, seuls 44% des électeurs Américains approuvent « la façon dont Donald Trump gère ses fonctions de Président », soit le taux d’approbation le plus bas observé depuis son entrée en fonction si sur le met en perspective avec les mesures du baromètre Yougov construit sur le même champ et selon les mêmes formulations. Au cours de ses trois premiers mois, la côte d’approbation de la seconde administration Trump a ainsi baissé de 6 points chez l’ensemble de l’électorat, cette baisse étant significative chez les électeurs de sexe masculin (-9 points entre le 28 janvier et le 22 avril, à 48%), de « race » noire (-9 points, à 14%) et politiquement indépendants (-9 points, à 32%).

Au regard de l’étude Ifop, le rejet de son action est particulièrement fort chez les femmes (55%), dans les foyers modestes (63% dans ceux gagnant moins 25 000 $ /an ) et les minorités ethniques comme les personnes noires (69%). Plus largement, cette désapprobation apparaît fortement lié au degré de religiosité des électeurs, avec un pic à 70% chez les athées convaincues.

Une administration Trump à rebours de son opinion publique sur les questions internationales 

Le rapprochement avec la Russie entamé par Trump sur le dossier ukrainien est loin d’être suivi par ses administrés : les deux niveaux des Américains (66%) souhaitent continuer à soutenir l’Ukraine contre la Russie, révélant en cela un net décalage entre l’opinion publique américaine et une rhétorique articulée autour d’un arrêt prochain de l’aide états-unienne à Kyiv.

En hausse significative par rapport au printemps dernier ( +10 points depuis mai 2024), ce soutien à la cause ukrainienne transcende d’ailleurs même les clivages partisans américains si l’on en juge par la proportion de Républicains qui y sont favorables : 57%, soit une proportion plus faible que chez les Démocrates ( 84%), mais qui n’en reste pas moins majoritaire.

Ce consensus relatif s’observe également à travers différentes catégories socio-démographiques : 71% des hommes et 62% des femmes, 73% des 18-24 ans et 76% des plus de 65 ans, 67% des Blancs et 65% des Noirs soutiennent l’Ukraine. Cette convergence suggère que la cause ukrainienne mobilise des valeurs fondamentales (souveraineté nationale, résistance à l’agression, défense de la démocratie) qui transcendent les clivages traditionnels de la politique américaine.

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Aux États-Unis, l’opposition à cette politique tarifaire suit une ligne de fracture partisane très nette : 76% des Démocrates désapprouvent ces mesures, contre seulement 17% des Républicains , reflétant la polarisation politique extrême de la société américaine. Elle est aussi forte chez les femmes américaines (54%, contre 43% chez les hommes), les jeunes de 18-24 ans (51%), et les foyers les plus modestes (54% ; moins de 25 000$/an), illustrant des inquiétudes liées au pouvoir d’achat.

En France, l’opposition au soutien à l’Ukraine comme marqueur d’extrême-droite :
En France, si le soutien à l’Ukraine est majoritaire (60%), l’opposition à cette aide révèle un clivage politique spécifique : 53% des Français d’extrême-droite ne souhaitent pas continuer à soutenir l’Ukraine, contre seulement 15% à gauche et au centre-gauche, et 19% au centre-droit. Cette hostilité particulière de l’extrême-droite française au soutien à l’Ukraine s’explique notamment par des affinités idéologiques avec le régime de Vladimir Poutine, perçue comme un défenseur des valeurs traditionnelles face à un Occident décadent, mais aussi par une posture anti-américaine et anti-OTAN traditionnelle dans ce segment de l’électorat. Ainsi, 40% des sympathisants du Rassemblement National et 42% des électeurs RN s’opposent au soutien à l’Ukraine, illustrant la persistance d’un courant russophile significatif à l’extrême-droite française.

Annoncée par Donald Trump le 2 avril (Liberation Day) avant d’être amandée le 9 avril [1] , la hausse des droits de douane n’est pas non plus du goût d’une majorité d’Américains : 49% d’entre eux désapprouvent son choix « d’augmenter les droits de douane sur les produits venant de l’étranger, a minima de 10% sur les marchandises importées aux Etats-Unis », contre 45% qui l’approuvent.

Aux États-Unis, l’opinion publique reflète la polarisation extrême de la société : l’opposition à cette politique tarifaire suit une ligne de fracture partisane particulièrement nette, avec 76% des Démocrates qui désapprouvent ces mesures, contre seulement 17% des Républicains . Cette division se retrouve dans le vote à la présidentielle de 2024 : 81% des électeurs de Kamala Harris sont opposés à ces mesures, contre seulement 15% des électeurs de Donald Trump. L’analyse révèle également un clivage idéologique prononcé : 63% des « très progressistes » et 75% des « assez progressistes » désapprouvent les hausses de droits de douane, contre seulement 20% des « assez conservateurs » et 9% des « très conservateurs ».

L’approbation des tarifs douaniers de part et d’autre de l’Atlantique :
L’écart est spectaculaire entre la France et les Etats-Unis concernant l’approbation de ces mesures : 72% des Français désapprouvent la hausse des droits de douane sur les marchandises entrantes aux États-Unis, contre seuls 49% des Américains. À l’inverse, seuls 18 % des Français approuvent ces mesures, soit trois fois moins que les Américains (45 %). Cette différence s’explique en partie par les enjeux économiques directs pour les deux pays : la France, en tant qu’économie plus dépendante des exportations est réellement plus vulnérable aux mesures protectionnistes américaines. Par ailleurs, l’absence d’enjeu politique partisan pour les Français facilite un rejet plus unanime.
Aux États-Unis, l’opinion publique reflète la polarisation extrême de la société : l’opposition à cette politique tarifaire suit une ligne de fracture partisane particulièrement nette, avec 76% des Démocrates qui désapprouvent ces mesures, contre seulement 17% des Républicains. Cette division se retrouve dans le vote à la présidentielle de 2024 : 81% des électeurs de Kamala Harris sont opposés à ces mesures, contre seulement 15% des électeurs de Donald Trump. L’analyse révèle aussi un clivage idéologique prononcé : 63% des “très progressistes” et 75% des “assez progressistes” désapprouvent les hausses de droits de douane, contre seulement 20% des “assez conservateurs” et 9% des “très conservateurs”.

Sur les questions de genre, d’immigration ou d’environnement, la politique trumpiste tend en revanche à être plutôt en phase avec ses administrés 

Sur les questions d’identité de genre, les positions « antiwoke » du locataire de la Maison-Blanche sont plutôt soutenues par une majorité d’Américains si l’on en juge par leur soutien à l’interdiction de l’accès aux sports féminins pour les transgenres (62%) ou à la révision de la définition légale des sexes n’acceptant que deux catégories (57%).

L’écart entre les États-Unis et la France concernant les politiques sur l’identité de genre est saisissant. L’interdiction de l’accès aux sports féminins pour les personnes transgenres constitue la mesure qui recueille le plus d’adhésion aux États-Unis (62%), alors qu’elle est massivement rejetée en France (seuls 28% l’approuvent). De même, la légalisation du fait qu’il n’y a que deux sexes est certifiée par 57% des Américains contre 38% des Français, et la restriction de l’accès à l’armée pour les personnes transgenres par 38% des Américains contre seulement 18% des Français.

Ces divergences présentent des contextes culturels et politiques profondément différents. Si dans un pays extrêmement sécularisé comme la France, les questions de féminisme ou d’identité de genre font plutôt consensus [2], aux États-Unis, elles sont devenues un marqueur essentiel de positionnement partisan, au cœur des « guerres culturelles » qui structurent désormais le paysage politique national. La fracture entre Démocrates et Républicains reflète aussi l’instrumentalisation politique croissante des questions d’identité de genre, l’administration Trump mettant en œuvre des mesures qui galvanisent sa base tout en polarisant davantage le débat public américain.

De même, la promotion de l’exploitation pétrolière est approuvée par une majorité (54%) des Américains, contrairement à d’autres mesures environnementales comme la suppression de l’obligation d’utiliser des pailles en papier (46% d’approbation) et surtout le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat (30% d’approbation). Ce rejet massif, y compris chez un parti non négligeable de l’électorat républicain, suggère que l’isolationnisme climatique prôné par Trump se heurte à une préoccupation environnementale qui transcende partiellement les clivages partisans traditionnels.

Ces divisions empêchent également les conceptions différentes du développement économique. Pour une part importante de l’électorat républicain, l’exploitation des ressources pétrolières nationales est perçue comme un levier d’indépendance énergétique et de prospérité économique, tandis que pour l’électorat démocrate, elle représente avant tout une menace pour l’environnement.

En revanche, si l’ expulsion des immigrés clandestins recueille un soutien majoritaire dans l’opinion américaine (56%), ce n’est pas le cas de la remise en question du droit du sol pour les enfants d’immigrants non-citoyens qui y est fortement minoritaire (35%) , tout comme l ‘abolition des programmes DEI : seuls 39% des Américains l’approuvent, principalement des hommes (48% , contre 30% des femmes ), des Blancs (43% , contre 19% des Noirs) et des seniors (71% , contre 29% des jeunes ). L’abolition des programmes d’Équité, Diversité et Inclusion (EDI) constitue donc un marqueur particulièrement parlant des fractures socio-démographiques américaines.

Mais c’est surtout la fracture ethno-raciale qui est la plus saisissante : 43% des Blancs approuvent cette mesure, contre seulement 19% des Noirs et 18% d’autres « races ». Ce fossé s’explique clairement par le fait que ces populations minoritaires sont les principales bénéficiaires des programmes EDI, qu’elles perçoivent comme des outils de correction des discriminations systémiques dont elles sont victimes. En remettant en cause des principes aussi fondamentaux que le droit du sol, l’administration Trump accentue ainsi la dimension existentielle des « guerres culturelles » qui déchirent le pays .

Lire tous les résultats de l’étude

Le point de vue de François Kraus de l’Ifop, Directeur du Pôle Politique & Actualités

Pour conclure, cette enquête révèle des sociétés américaines et françaises profondément divisées sur leur vision du monde et leur rapport aux grandes questions sociétales contemporaines. Si les clivages sont particulièrement marqués aux États-Unis selon des lignes partisanes désormais figées, l’électorat français, moins polarisé, manifeste des fractures moins fortes. L’administration met ainsi en œuvre un programme idéologique clivant, massivement rejeté en France, mais pas si impopulaire aux États-Unis en raison d’une polarisation extrême qui « sanctuarise » environ quatre Américains sur dix. Le soutien à ces mesures controversées suit des lignes de fracture socio-démographiques profondes qui recoupent largement les clivages partisans, confirmant la polarisation politique croissante de la société américaine, où l’appartenance  partisane devient une identité sociale globale qui détermine les positions sur pratiquement tous les sujets.

Les résultats concernant le soutien à l’Ukraine constituent cependant une surprise : dans ce paysage hyperpolarisé, l’aide à Kiev face à l’agression russe apparaît comme l’un des rares sujets qui transcendent partiellement les clivages partisans aux États-Unis, révélant un décalage potentiel entre la rhétorique présidentielle et les attentes de l’opinion publique, y compris républicaine. Ce paradoxe pourrait constituer une contrainte significative pour l’administration Trump dans les mois à venir, suggérant que certains consensus internationaux résistent aux forces centrifuges de la polarisation.

[1] Donald Trump a ouvert une guerre commerciale tous azimuts, ciblant en priorité la Chine mais aussi l’Union européenne (UE) à qui il a imposé une hausse de tarifs douaniers (+ 10% sur l’ensemble des marchandises depuis le 9 avril, + 25% sur l’aluminium et les automobiles) restées pour l’heure sans rétorsions de la part de Bruxelles.
[2] Une étude Ifop menée octobre 2022 montrait notamment que le féminisme bénéficie d’un soutien plus élevé dans la société française que dans une société américaine beaucoup plus polarisée sur ce sujet : à peine un Américain sur deux (52%) s’affirme féministe, contre les deux tiers des Français (67%).

« Étude Ifop pour NYC.eu réalisée par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon national représentatif de 1 225 Américains âgés de 18 ans et plus (8-10 avril 2025), et d’un échantillon national représentatif de 1 000 Français âgés de 18 ans et plus (9-10 avril 2025). À des fins de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur d’au plus ±3% (19 fois sur 20) ».

Photo d’en-tête : ©AFP

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