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Résistance au changement

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Le phénomène complexe de la rébellion en France ou comment sortir des blocages individuels et collectifs

Il est fort probable que les « Gilets Jaunes » constituent l’étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres, expression des factures sociales multiples. Les questions qui se posent : pourquoi maintenant ? Pourquoi tant de violences, soudaines, diront certains ?
Pour y répondre, nous touchons à la dynamique sociale française (une certaine passivité, une accumulation puis une explosition/révolution) et son rapport ambivalent à la rébellion et à la résistance. Le phénomène particulier de la dynamique sociale française semble encore une fois alterner entre rébellion et résistance d’un côté, et capacité de résilience et innovation, de l’autre.
 
Si évoquer le changement implique de prendre en considération la résistance individuelle et collective, il est important de tenir compte de la culture nationale, française en l’occurrence, dans laquelle nous vivons et de son rapport particulier à la résistance au changement. Il semble que notre histoire nous porte à manifester une dynamique sociale singulière qui accentue le rapport délicat qu’entretiennent les dirigeants et les managers avec les salariés. Ignorer ce phénomène c’est minorer une évidence culturelle qui probablement donne une coloration spécifique aux discussions et négociations sociales au sein de la société civile comme des entreprises.
 

L’expression polymorphe du non

L’expression variée du non à la française dit probablement quelque chose des sujets comme du corps social.
Nous postulons que la rébellion est une constante de la dynamique sociétale française et qu’elle se traduit assez systématiquement par le NON.[1] Celui-ci, de ce fait, devient polymorphe, comme lors du référendum concernant la constitution européenne. Les Français se sont mobilisés comme un seul bloc, exprimant cependant chacun des revendications différentes. Au-delà des clivages gauche / droite, noyés par la complexité du thème sur lequel se prononcer, finalement, chacun a voté affectivement pour le candidat qu’il préférait. Le sens de l’action semble ainsi se dissoudre dans le besoin affectif d’effusions sociales et d’identification au charisme du leader.
 
La variété des motivations à dire « non », parfois contradictoires qui pourtant poussent les Français à se regrouper sous des cortèges communs pose évidemment question. Mais qu’est-ce qui les rassemble ? La piste choisie par Michel Maffesoli est de nous expliquer ces rassemblements assez vides de sens, de projets et d’idéologies comme des occasions d’être ensemble, expression des effervescences décrites par Durkheim. Une sorte de jouissance d’être ensemble à dire « non ». Jouissance de l’utilisation du « non » pour s’opposer à l’autorité.[2]
 

Un goût pour la Révolution

Notre hypothèse est que la France a forgé son identité nationale sur la dynamique de la rébellion. C’est ainsi qu’elle trouve sa légitimité et sa vitalité. « La France n’est pas un pays d’évolution progressive. Depuis des siècles, nous fonctionnons par « à-coups ». Tocqueville [3] l’avait dit : La France est périodiquement tentée par la Révolution. Et de citer 1789, 1830, 1848. On pourrait continuer : 1871, 1936, 1968. » [4]
 
Ainsi, le phénomène marquant apparaît être la Révolution française.[5] En tout cas elle a tellement modifié la configuration sociale de notre pays qu’elle fixe, en quelque sorte, les bases historiques de la dynamique sociale que nous connaissons aujourd’hui. D’ailleurs outre-Atlantique, les Américains font souvent débuter l’histoire de France par là. En ayant interviewé plusieurs d’entre eux afin de connaître leur perception de notre culture nationale, ce qu’ils citaient par ordre prioritaire était : Louis XIV, la Révolution française, la résistance et les grèves, celles-ci étant alors plus précisément des mouvements sociaux. Est-ce pour faire écho à leur propre histoire qui a un peu plus de deux siècles ce qui expliquerait qu’ils ne retiennent de nous que c’est ce qui résonne à leur propre histoire ? Louis XIV et la Louisiane et la Révolution française en réponse à leur propre indépendance ? Le fait est que même chez les Allemands et les Anglais, la perception est partagée, il semble que quelque chose de notre identité se soit cristallisée autour de la Révolution française.[6]
 
Cette étape de notre histoire nationale a ainsi imprimé un rythme particulier aux relations sociales à notre pays. Lorsqu’une situation sociale se dégrade, les citoyens laissent faire, assez longtemps dans une certaine inertie, cela bouillonne, on entend des mécontentements, beaucoup de critiques [7] et tout d’un coup cela « pète ». Il y a crise et il semble que ce soit le seul moyen pour qu’il puisse y avoir un changement. Ce que Tocqueville décrivait lorsqu’il parlait d’à-coups.
 
Dans ce contexte chaotique que représente la révolution apparaît alors la figure archétypale du héros qui va sauver la France de sa chute. D’autant que lorsqu’un gouvernement développe sciemment un climat de peur, cela permet ensuite de proposer la sécurité comme moyen pour calmer les angoisses. La société, alors engluée dans l’inertie, est prête à accueillir un messie qui pourra la sauver de son vague-à-l’âme. Celui qui occupera alors cette place archétypale de messie aura toute légitimité à prendre tous les pouvoirs et à les utiliser à discrétion et à chaque fois que le peuple grognera, il brandira le fléau de l’insécurité. Il n’est nullement surprenant de trouver alors dans la presse populaire [8] la citation suivante d’Ingrid Betancourt : « Quand la nuit était la plus obscure, la France était le phare. (…) Le président Sarkozy est sur le méridien de l’histoire. »
 
Xavier Crettiez et Isabelle Sommier mentionnent cette figure du héros d’ailleurs dans leur livre « La France rebelle »au chapitre les figures rebelles.[9] Ils décrivent la frontière ténue entre le rebelle-bandit, du type Robin des Bois et le rebelle-révolutionnaire incarné par José Bové. Ils expliquent la figure « ambivalente du rebelle », « elle fait du brigand solitaire son héros, hors-la-loi mais au « grand cœur » et juste, son « vengeur » ». Et c’est bien de ceci dont il s’agit il y a un attachement affectif aux rebelles dans notre pays, parce qu’ils incarnent l’exception culturelle qui assure notre singularité. Nous avons ainsi découvert le « créneau » existentiel sur la scène du monde, nous avons narcissiquement trouvé notre place.
Cet attachement s’explique aussi parce qu’il y a de la jouissance dans la rébellion. Il a de la jouissance à mettre l’autorité institutionnelle en défaut, un relent d’enfance où l’on a tant apprécié mettre ses propres parents en difficulté, élément constitutif de l’autonomie psychique.
Si nous sommes si fiers de la figure du héros résistant, qui nous apporte la valorisation sociale et mondiale, nous ne devons pas oublier pour autant sa part d’ombre qu’était le collaborateur.[10] En effet, ces deux facettes sont indissociables de notre réalité historique et archétypale de la Seconde guerre mondiale.
 

Récurrence révolutionnaire : une contestation de l’autorité ?

Cette première révolution en a inspiré d’autres, durant le XIXe siècle, ayant toutes comme point commun la manifestation du peuple contre l’autorité. D’abord les Trois Glorieuses de fin juillet 1830, puis celle de février 1848 et enfin la Commune de 1871, qualifiée par Karl Marx de « première insurrection prolétarienne autonome. » Ces réactions populaires contre la monarchie au XIXe siècle puis contre l’État bourgeois au XXe siècle notamment en 1936, se cristallise en mai 1968 contre l’autorité représentée par le Général de Gaulle. Elles illustrent alors chacune les combats du peuple contre l’élite dirigeante. Et à force, cela est devenu une caractéristique française. Ce dont il est alors question dans ce rapport de force, ce n’est pas uniquement de la rébellion du peuple mais aussi de l’exercice particulier de l’autorité de nos classes dirigeantes.
 

La délicate question du conflit social

Xavier Crettiez et Isabelle Sommier le montrent bien dans leur ouvrage, si la sociologie a peu traité cette question de la rébellion c’est parce que pour le faire il fallait entrer de plein pied dans la question délicate des conflits sociaux. Et nous l’avions vu dans notre première recherche sur les conflits,[11] le thème est récemment reconnu et traité. Tout d’abord à cause d’un postulat eschatologique du progrès social. « La sociologie s’intéresse peu au conflit, censé disparaître avec le progrès de la rationalisation. » Cependant le résultat n’est pas atteint, le progrès de la modernité aurait même conduit à augmenter le nombre de conflits.
C’est principalement Georg Simmel qui introduira la dynamique conflictuelle comme composante de la société dans son célèbre ouvrage Le Conflit.[12] Ensuite son disciple Julien Freund, rédigera la sociologie du conflit.[13] Par la suite les travaux de Michel Wieviorka ont contribué à clarifier les notions des conflits et des violences et à comprendre leur dynamique interne.[14] Puis Xavier Crettiez [15] a apporté un éclairage spécifique sur la rébellion et Erik Neveu a défini les mouvements sociaux.[16]
 
C’est ainsi que finalement sous la poussée de « l’histoire réelle », pour reprendre l’expression d’Olivier Fillieule et Cécile Péchu, [17] la sociologie va s’intéresser aux mouvements sociaux, d’abord à la suite de la Commune et surtout des mobilisations de mai 68. Le conflit et le mouvement social sont alors reconnus et étudiés notamment en France, car la réalité éclate au grand jour et qu’il est nécessaire de la comprendre pour la traiter.
 
Ce qui explique également la réticence de la sociologie à rendre compte de cette composante des rapports sociaux. Car, observer le phénomène de la révolution ou de la rébellion a pour corollaire d’examiner l’autorité manifestée par l’État. Cette question était alors délicate et explique la rareté des travaux sur le sujet. Pourtant, il serait abusif et inexact d’attribuer au seul « peuple » la responsabilité de la réaction à l’autorité sans examiner la manifestation même de celle-ci.
 

Les facettes de l’autorité

Bruno Robbes [18] résume cette question dans son article les différentes facettes de l’autorité et démontre que c’est bien contre « l’autorité autoritariste » que les citoyens réagissent. Et lorsque le dialogue n’est pas possible, que l’autorité s’affirme exagérément outrepassant sa légitimité, le pouvoir du faible, de la base prendra alors la forme de la contestation et aujourd’hui la forme variée des violences civiles. Gérard Mendel [19] pose d’ailleurs clairement la question de l’autorité et de sa légitimité en réalisant dans son ouvrage une critique acerbe de l’autorité « en panne » et « en crise ».
Car c’est bien de cela dont il s’agit, quelle rébellion face à quelle autorité ?
 
Bruno Robbes distingue trois formes d’autorité. Tout d’abord l’autorité autoritariste, c’est bien de celle-là dont nous parlons ici. L’autorité se traduit par un « détenteur d’une fonction statutaire, d’une position institutionnelle qui exerce une domination sur l’autre afin d’obtenir de lui une obéissance inconditionnelle, sous la forme d’une soumission. Cette volonté s’impose unilatéralement, sans discussion ni explication, dans un « rapport » de force et non dans une « relation ». En l’absence d’échange et encore moins de consentement, l’autre n’est pas pris en compte comme sujet. » Et c’est précisément ce qui pose problème dans l’exercice de cette forme d’autorité « autoritariste » et qui a conduit les psychosociologues à proposer dans les entreprises l’usage de la participation. Cependant, celle-ci se heurte à la définition que chaque dirigeant ou manager fait de son pouvoir et surtout de la manière dont il l’exerce. Les enjeux narcissiques de chacun peuvent avoir raison de l’évidence de partager connaissance et pouvoir pour évoluer vers plus d’autonomie. La participation étant alors le moyen par excellence de l’exercer.
 
C’est de cette autorité que nos gouvernements ont tendance à abuser et qui explique les réactions régulières des citoyens notamment dans le cas du CPE. La contestation apparaît alors comme la réaction à l’usage abusif d’une forme d’autorité obsolète face une autonomie croissante de l’ensemble des citoyens.
On retrouve cette forme d’autorité également dans l’entreprise. Ce qui fait dire à Philippe Zarifian, [20] à la suite d’Eugène Enriquez [21] et de Max Pagès [22] que le discours continu du changement dans les entreprises est en fait le moyen de masquer l’exigence de soumission accrue attendue par les directions et les actionnaires. Et c’est probablement cette impuissance dans la vie organisationnelle qui peut conduire les salariés à soutenir moralement les grévistes lors des mouvements sociaux. Incapables de pouvoir lutter contre les excès d’un capitalisme toujours plus exigeant et ne se sentant plus représentés par les syndicats dont les « luttes » sont souvent décalées par rapport aux problématiques des personnes.[23]
Managers et salariés cautionnent de manière tacite la rébellion sociale manifestée par les grévistes, non pas sur le fond, mais sur l’intention contestataire. Ces derniers portent ainsi d’une manière symbolique, leurs insatisfactions et lorsque les négociations sont terminées, alors il y a une satisfaction générale des acteurs, actifs et passifs, d’avoir pu faire plier le gouvernement. Il s’agirait d’une sorte de déplacement du besoin de revanche par rapport à l’insatisfaction du rapport salarié / direction contraint à la soumission et de l’impossible dialogue qui trouve dans les mouvements sociaux la réplique conflictuelle. La tension inhibée silencieusement en entreprise trouve un écho tonitruant dans la rue, par les émeutes et les violences urbaines et dans les manifestations et contestations.
 
Ainsi les régulières révolutions du XIXe siècle et du XXe siècle avaient toutes quelque chose à dire à une élite qui ne les a pas écoutés. Il y a fort à parier qu’à force de ne pas être entendue, la société civile ait pu glisser de la conflictualité, dans laquelle rappelons-le il y a reconnaissance de l’altérité de l’interlocuteur, à la violence sociale qui serait alors une réponse à celle qu’exerce une autorité instituée qui refuse le dialogue avec sa base. « La participation politique ne se réduit pas aux : grèves, manifestations, occupations de locaux, séquestration, voire violences elles constituent ce qu’il est convenu d’appeler des formes « non conventionnelles », « non orthodoxes » ou encore « protestataires » d’actions collectives. »[24]
 

La crise de l’autorité

Pas étonnant que mai 68 ait cherché à briser les notions d’interdits – « il est interdit d’interdire » – prônant une élimination pure et simple de l’autorité. Ce qui fait dire à Gérard Mendel que l’autorité est en crise. C’est ainsi qu’une deuxième forme d’autorité s’est manifestée à la suite de mai 68.[25] Ou plutôt comme le dit Bruno Robbes « l’autorité » a été « évacuée ». Le refus de l’autorité patriarcale s’est accompagné de la volonté d’éliminer les contraintes sociales et participe à la désagrégation que revêtait le cadre institutionnel. Ce qui est compensé alors par la montée de l’individualisme au détriment du lien social. François de Singly [26] met l’accent sur cette nécessaire recomposition du lien social à l’instar d’un individualisme croissant dans lequel chacun veut pouvoir définir ses normes. « N’étant plus prêt à subir des contraintes qui entrave son libre choix, il va jusqu’à s’ériger en poseur de normes. » Et c’est face à ce « libre-service normatif » comme le dit Pierre Legendre que surviennent ces crises de l’autorité, des normes et de la transmission. C’est alors le règne d’un laxisme, comme autre extrême à l’autoritarisme, qui conduit à d’autres excès. « L’autorité pose tellement problème que (…) la seule solution est de s’en débarrasser. » [27] Bruno Robbes liste alors les dérives de l’autorité laxiste [28] : conservation d’un désir de domination de l’enseignant sur l’élève, maintien dans la dépendance, recherche de fusion et de l’identique (Baïeto, 1982), renforcement du pouvoir en dissimulant le savoir (Pujade-Renaud et Zimmermann, 1976), impuissance à maîtriser les conflits (Hannoun, 1989), instauration de relations basées sur la domination (Mucchielli, 1976) et enfin prépondérance des relations fusionnelles, à un affectif mal maîtrisé et finalement à l’exercice charismatique du pouvoir (Viaud, 2005).
 
La psychanalyse a largement expliqué que la symbiose avec la mère ne peut se dépasser que par le tiers que représente la figure du Père, [29] qui apporte cadre, structuration, norme, interdits, donc autorité et aussi symbole, langage et autonomie. Décrier l’autorité c’est remettre en cause la figure du Père et il n’est alors pas étonnant que l’individu comme le corps social régressent à l’étape antérieure du stade anal, [30] qui fixe le rapport aux interdits, vers le stade oral qui est aussi bien celui de la symbiose, que des premières fixations narcissiques, où l’émotionnel règne en maître.
 
Ainsi l’autorité, comme un balancier de l’histoire est passée d’une extrême et à une autre et cherche en quelque sorte le juste milieu, précisément au moment où le nouveau paradigme se met en place. Cette autorité vers laquelle nous tendrions se nommerait « démocratie », si l’on suit Lewin, ou « autorité négociée » si l’on reprend la définition de Jacques Ardoino.[31] Elle consisterait dans « la réciprocité du processus de légitimation de l’autorité : mutuelle et négociée. La reconnaissance constitue l’élément essentiel du processus de légitimation de l’autorité. » [32] En tout cas elle devient pertinente et adaptée pour soutenir un dialogue social.
 
Cependant ce que nous constatons encore aujourd’hui c’est que la société française base, dans son ensemble, les rapports sociaux sur le conflit social davantage que sur le dialogue social. Faire la révolution devient un pouvoir du peuple qui s’oppose de manière systématique au pouvoir dominant et clive la société en deux.
 

 
Extrait de son ouvrage « Réussir le changement » (chapitre 3) – Edition de Boeck
 
[1] Crettiez X., Sommier I., La France rebelle. Tous les foyers, mouvements et acteurs de la contestation, Éditions Michalon, Paris, 2002.

[2] Ce qui est la caractéristique spécifique de la rébellion au sens psychologique du terme, décrit notamment par Françoise Dolto dans L’image inconsciente du corps, Éditions du Seuil, Paris, 1984.

[3] Tocqueville de A.,L’Ancien Régime et la Révolution, Folio histoire, Gallimard, 1967.

[4] La révolution en 2010 ? Les vrais enjeux de 2007, Cahier Laser N°10, Éditions Descartes & Cie, Paris, 2007.

[5] Nicolas J., La rébellion française, mouvements populaires et conscience sociale : 1661-1789, Seuil, Paris, 2002. Et aussi, Bluche F., Rials S., Tulard J., La révolution française, Que sais-je ? N° 142, Puf, Paris, 2004. Soboul A., La révolution française, Puf, Quadrige, Paris, 2006. Furet F., Penser la Révolution française, Folio histoire, Gallimard, Paris, 1978. Chartier R., Les origines culturelles de la Révolution française, Points, Histoire, Éditions du Seuil, Paris, 2000.

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[6]Actualisons notre propos avec le commentaire de Christophe Barbier dans son éditorial de l’Express N° 2946-2947 du 20 décembre 2007. « Mince rideau fermant l’avenir, 2007 part en fumée, et seuls les fous ignorent que sous les cendres couve un feu tenace, promesse de chaleur ou d’incendie. […] Nation complexe, la France brouille tous les baromètres. Mais le malaise est là, palpable poudrière. » Ou encore Marianne N° 557-558 du 22 décembre 2007 qui titre sa couverture de « 1640-2008. Comment naissent les révolutions » et alloue 62 pages à retracer toutes les révolutions en France et à l’étranger qui ont secoué le monde dans cette période historique. Il existe une certaine appétence à la révolution qui vrombit dans les kiosques espérant éclater dans les rues.

[7] Toujours parmi les Américains interrogés, ils rapportent leur étonnement quant à la capacité que nous avons à parler de politique dans des repas d’amis ou de familles et ceci pouvant se traduire par des joutes enflammées mais sans qu’il y ait une action concrète à la sortie.

[8] In Message d’espoir dans la jungle columbienne. Nicolas Sarkozy a appelé les Farc à libérer Ingrid Betancourt, Métro, N°1278, vendredi 7 décembre 2007.

[9] Crettiez X., Sommier I., La France rebelle. Tous les foyers, mouvements et acteurs de la contestation, opus cité.

[10] Ce que les Allemands savent nous rappeler lorsque nous nous glorifions d’être résistants ou surtout lorsque nous les accusons, encore, de nazis.

[11] Marsan C., Gérer les conflits, de personnes, de management, d’organisation, Dunod, Paris, 2005.

[12] Il écrit en 1918 Der Konflikt der modernen Kultur traduit plus tard en français et prenant le nom de Simmel, G., Le Conflit, Circé, 1995.

[13]Freund J., Sociologie du conflit, Puf, Paris, 1983. Il est intéressant de noter que Freund était aussi résistant, ce qui nous conduit sur le terrain de l’influence de la vie personnelle du chercheur sur ses centres d’intérêts et ici sur l’intrication entre le fait de résister et de s’intéresser au conflit social.

[14] Wieviorka M., Le nouveau paradigme de la violence (Partie 1 à 3), Cultures & Conflits n°29-30, 1998. Et aussi, Violence en France, Seuil, Paris, 1999.

[15] Opus cité.

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[16] Neveu E., Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, Paris, 2005.

[17] Fillieule O., Péchu C., Lutter ensemble, les théories de l’action collective, L’Harmattan, Paris, 1993.

[18] Robbes B., Les trois conceptions actuelles de l’autorité, CRAP Cahiers pédagogiques, 2006.

[19] Mendel G., Une histoire de l’autorité, La découverte, Poche, Paris, 2003.

[20] Opus cité.

[21] Enriquez E., Les jeux de pouvoir et du désir dans l’entreprise, Sociologie clinique, Desclée de Brouwer, Paris, 1997.

[22] Pagés M., Bonetti M., Gaulejac de V., Descendre D., L’emprise de l’organisation, Sociologie clinique, Desclée de Brouwer, Paris, 1998.

[23] Nous avions développé ce point dans Violences en entreprise. Comment s’en sortir ? in chapitre 2 : la violence au travail, opus cité.

[24] Xavier Crettiez et Isabelle Sommier, opus cité.

[25] Le Goff J-P.,Mai 68, l’héritage impossible, La Découverte / Poche, Paris, 2006.

[26] De Singly F., Les uns et les autres, Colin, Paris, 2003. Opus cité.

[27] Houssaye J., Autorité ou éducation ?, Éditions ESF, Paris, 1996.

[28] Pourtant Kurt Lewin, avait bien montré en son temps dans ses travaux sur le leadership dans la dynamique de groupe, que la seule efficacité réside dans un leadership modéré (démocratique) entre directivité excessive et laxisme. Lewin K., Psychologie Dynamique, opus cité. On retrouve aussi ces principes chez Anzieu D, Martin J-Y., La dynamique des groupes restreints, PUF, Paris, 1968. Maisonneuve J., La dynamique des groupes, PUF, Paris, 1990.

[29] Dor J., Le père et sa fonction en psychanalyse, Point Hors ligne, Paris, 1989. Collectif, Le Père, métaphore paternelle et fonctions du père : l’Interdit, la Filiation, la Transmission, L’espace Analytique, Denoël, Paris, 1989.

[30] Pour reprendre la terminologie de Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, Folio, Essais, Gallimard, Paris, 1987.

[31] Ardoino J., Propos actuels sur l’éducation, Gauthier-Villars, Paris, 1969.

[32] Robbes B ; opus cité. Cependant cette autorité négociée pose un problème majeur, elle se réfère à l’autonomie des acteurs et c’est précisément ce que l’enfant n’est pas encore parvenu à atteindre (autonomie psychique). Et il n’y parviendra que tout autant que sa structuration psychique aura pu passer par les étapes clés de l’intériorisation des interdits et des frustrations. Evidemment toute la question réside dans la manière dont ces interdits sont posés. Et l’on comprend mieux alors l’importance que revêt une théorie comme la communication non-violente qui permet à l’adulte d’avoir d’autres ressources et moyens de communication pour manifester son autorité que l’exercice abusif de l’autorité autoritaire.
 

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