Ce 19 mai 2025, le Château de Versailles a accueilli la huitième édition du sommet Choose France. L’objectif : vanter l’attractivité de la France comme terre d’investissements, dans une ambiance vouée à la diplomatie et à l’innovation durable. L’événement emblématique de l’attractivité économique française, créé en 2018 par Emmanuel Macron, a rassemblé les principaux décideurs économiques internationaux pour soutenir l’investissement dans l’Hexagone — une édition marquée par une ambiance tendue, mais volontaire, dans un monde en pleine redéfinition industrielle. Malgré le contexte de guerre commerciale lancée par les États-Unis, la France, elle, affiche une position claire : accueillir, investir et innover, notamment dans les secteurs durables.
La Bluetech, innovation maritime et levier de la transition écologique, s’imposait comme le thème majeur du sommet. Lors d’un événement parallèle présidé par Agnès Pannier-Runacher à la Préfecture de Versailles, plus de 40 acteurs clés de l’économie bleue – startups, grands groupes, institutions, investisseurs – se sont retrouvés pour tracer la voie vers un avenir maritime durable.
Une vision française de la mer, entre innovation et souveraineté
Parmi les moments forts de cette édition : un événement parallèle dédié à la Bluetech, présidé par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, à la Préfecture de Versailles. Intitulée La Bluetech au service de la transition éco-énergétique, cette rencontre a réuni une quarantaine d’acteurs de l’innovation maritime : startups, industriels, investisseurs, représentants publics. Avec pour objectifs affichés d’affirmer le rôle de la France comme puissance maritime et écologique ; préparer la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (ONUC, Nice, juin 2025) ; créer des connexions concrètes entre finance, technologie et action publique ; et lancer une nouvelle dynamique autour de l’Index Blue Tech.
« En 2025, l’innovation maritime est une nécessité stratégique. La Bluetech prouve que la France peut être à la fois une puissance écologique, industrielle et maritime », a déclaré la ministre.
L’Index Blue Tech 2025 : d’un classement à un écosystème
Piloté par le Ministère de la Transition écologique et le Cluster Maritime Français, l’Index Blue Tech devient en 2025 bien plus qu’un palmarès. Désormais, c’est un réseau vivant de startups, un observatoire de l’innovation maritime, et un outil de financement ciblé. Avec un appel à candidatures anticipé, une sélection plus rigoureuse, et une animation continue, l’Index vise à soutenir les projets de décarbonation, énergies marines, robotique, biodiversité ; à accompagner les jeunes pousses dans leur levée de fonds et leur intégration industrielle ; et à orienter les investisseurs vers les futurs leaders du maritime durable.
Pour une entreprise, intégrer l’Index, c’est obtenir un label de reconnaissance utile pour lever des fonds, se faire connaître auprès d’industriels, ou encore s’ancrer dans un réseau dynamique d’innovateurs. Pour un investisseur, c’est un filtre précieux pour détecter les futurs champions du maritime durable.
En bref : l’édition 2025 passe d’un classement à un écosystème, au service des entreprises qui façonnent l’avenir de la mer.
Bluetech : une dynamique industrielle au cœur des territoires
Parmi les technologies phares de la bluetech que la France entend promouvoir, plusieurs domaines émergent avec un fort potentiel industriel et environnemental. Les systèmes d’énergies marines renouvelables — hydroliennes de nouvelle génération, houlomoteurs modulaires et plateformes éoliennes flottantes — font l’objet de partenariats actifs avec des acteurs comme Naval Group, GE Vernova et des start-up innovantes.
Par ailleurs, les technologies de bio remédiation marine, notamment les récifs artificiels intelligents et les microorganismes décontaminant, sont en cours d’expérimentation dans les ports de Marseille et Lorient. Des projets de désalinisation bas-carbone utilisant des membranes bio-inspirées, ainsi que de nouvelles méthodes de captation du CO₂ océanique par électrolyse douce, sont également soutenus par l’ADEME et le CNRS.
Enfin, le secteur de la robotique sous-marine autonome, essentielle pour la surveillance des fonds marins et la maintenance des infrastructures offshore, attire des investissements croissants, en particulier en Normandie et en Bretagne, où plusieurs sites pilotes sont en cours de développement.
Ces technologies, en cours de développement ou de déploiement, illustrent le potentiel de la France à devenir un leader dans le domaine de la bluetech. Elles combinent innovation, durabilité et compétitivité, répondant ainsi aux défis environnementaux et économiques actuels.
Versailles 2025 : répondre par l’action à la fragmentation du monde
Dans un climat mondial où certains États se replient sur eux-mêmes, réduisent leurs investissements dans la recherche ou ferment brutalement des filiales étrangères, la France fait un pari inverse : ouvrir ses portes à l’innovation durable et se positionner comme hub européen de la transition bleue, la bluetech.
À l’occasion du Sommet Choose France, Emmanuel Macron a réaffirmé cette ambition en annonçant un nouveau plan d’investissement de plus de 15 milliards d’euros destiné à renforcer l’attractivité de la France dans les secteurs stratégiques, dont les énergies marines, la désalinisation verte et la régénération des écosystèmes marins. Plusieurs géants mondiaux comme Ørsted, Equinor, ou encore Mitsubishi Heavy Industries ont profité du sommet pour officialiser des implantations ou des extensions de centres R&D sur le territoire français, notamment dans les façades atlantiques et méditerranéennes.
En parallèle, l’Élysée devrait annoncer que 37 milliards d’euros d’investissements seront dévoilés à l’occasion de ce sommet 2025 dans d’autres domaines. Parmi ces montants, 20 milliards concernent de nouveaux projets, tandis que 17 milliards concrétisent les engagements pris en février dernier, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Ce nouveau total dépasse ainsi le record établi lors de l’édition précédente. De quoi créer 13.000 emplois directs ou indirects.
Dans le même temps, la France a lancé le BlueTech Campus, un cluster international dédié aux technologies marines durables, basé à Brest, avec l’ambition d’accueillir 200 start-up d’ici à 2030. Cet hub vise à fédérer les efforts publics et privés autour de solutions concrètes pour la préservation des océans, la capture de CO₂ marin, ou encore l’innovation en matière de propulsion maritime à hydrogène.
Par cette dynamique, Versailles 2025 devient le symbole d’un contre-modèle à la fragmentation globale : une réponse par la coopération, l’investissement et l’ouverture. La France cherche à démontrer que souveraineté et interdépendance ne sont pas contradictoires, mais complémentaires dans un monde où la résilience passe par l’action collective.
Face aux désengagements économiques spectaculaires orchestrés à l’international, la France propose un cap clair : celui d’une économie bleue tournée vers l’avenir, connectée, compétitive, et résolument ouverte.
« Terre-Mère », école du cerisier YouTube. Chantier philosophique, sur les bancs de l’Ecole, pour apprendre à « Être-à la Mer ». Chant vers les enfants à- venir