geopolitics of risk

Here we are in a new age of uncertainty.

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We have entered a new age of uncertainty, a new geopolitics of risk. The point here is to highlight a logic according to which it is no longer proof and rationality, but uncertainty that carries the political force of action and reaction. In other words, proof of danger takes second place to the possibility of danger. The imagined danger has more value than the real danger.

Aors d’une conférence de presse au ministère américain de la Défense à la veille de l’invasion de l’Irak par les forces alliées, en 2003, le Secrétaire de la Défense, Donald Rumsfeld, faisait face à une presse quelque peu sceptique quant aux justifications avancées par son gouvernement en faveur d’une forme d’ingérence immanente. Quelles étaient donc les informations, se demandaient les journalistes, susceptibles de justifier un tel acte de guerre envers un État souverain en situation de paix ? Sa réponse fit vibrer l’Internet :

« Comme nous le savons, il y des “connus connus”, c’est-à-dire les choses que nous savons que nous savons. Nous savons en même temps qu’il y a des choses que nous ne savons pas, des “inconnus connus”. Mais, il y a aussi des “inconnus inconnus” – des choses que nous ne savons pas que nous ne savons pas. »

Autrement dit, en termes géopolitiques : c’est précisément l’incertitude générée par la manque de preuves sur les armes de destruction massive qui justifiait, aux yeux de Rumsfeld, l’action militaire.

Evidence or possibility of danger

We have entered a new age of uncertainty, a new geopolitics of risk. The point here is to highlight a logic according to which it is no longer proof and rationality, but uncertainty that carries the political force of action and reaction. In other words, proof of danger takes second place to the possibility of danger. The imagined danger has more value than the real danger.

Today we are living in a political moment where the rhetoric of threats and insecurity is multiplying. We are observing this phenomenon not only because of the spread of threats imagined in crossed discourses of fear, anxiety and uncertainty, but also because of the evolution of our daily experience of insecurity and a sharp increase in the security measures put in place by our authorities.

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The new discourses about the threats we face touch us deeply, they transform us. They change the way we live from day to day, the way we relate to our loved ones and the way we experience others, the stranger, the unknown. Threats to our security are therefore not simply external objects that we can observe with scientific indifference.

The end of bipolar logic

On the contrary. The specificity of today's risks is that we are directly involved in them. The perception, analysis and management of risk are all components of a business that is deeply human, that engages us in fundamental questions about who we are and what a company is.

Since the end of the Cold War concept of security and the perspective of the geopolitics of security ont profondément changé. La sécurité est passée d’une logique bipolaire – opposant des États selon l’axe est-ouest – à une logique plus complexe, mobilisant de multiples niveaux, impliquant plusieurs groupes et plusieurs objets : la criminalité internationale, les attaques informatiques, le changement climatique, les flux migratoires, le risque de pandémies, le terrorisme et ainsi de suite.

Les questions de sécurité et d’insécurité sont omniprésentes. Il n’est plus possible de diviser le monde en deux – entre nous et les autres, entre amis et ennemis, entre le bien le mal, le pur et l’impur, le sûr et le dangereux.

The threats are here, everywhere, among us

Les virus informatiques sont déjà sur notre disque dur, les changements climatiques sont déjà en cours et visibles, les épidémies potentielles sont déjà présentes dans l’écosystème, et hélas les terroristes ne viennent pas d’un au-delà géopolitique ou imaginaire – ils sont déjà ici, parmi nous.

La question n’est donc plus : comment repousser toutes ces menaces ? Ou comment tenir à distance le danger ? Comment rendre l’État imperméable, intouchable ?

Non, la question est plutôt : comment nous organiser en tant que société pour rester nous-mêmes face à ces menaces ? Et en restant nous-mêmes. Il n’est pas question ici de biologie ou de race. Il est question de nos valeurs : l’autonomie de l’individu, le respect de l’autre, la liberté, l’égalité, la tolérance, etc.

Security is therefore fundamentally a question of culture, identities, language, democratic institutions and so on. In other words, security has become a question of society, it questions the kind of society we want to have.

Experience from the future to the present

If it turns out - as I believe - that risk management today is a problem of social values, then it is at the same time a type of ethics. Not in the sense that we would have to determine our behavior and that of others against an autonomous or external code of conduct.

Si nous comprenons l’éthique comme une certaine expérience de l’incertitude, une expérience de l’inconnu, de l’imprévu, voire de l’imprévisible ; si nous comprenons l’éthique comme la question de savoir quoi faire quand nous ne savons pas avec certitude quoi faire, quand nous sommes en manque de connaissance adéquate pour savoir quoi faire, c’est alors que nous nous appuyons sur nos valeurs. Le premier point d’appui pour la gestion du risque, ce sont donc les valeurs.

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But like the values we hold dear, risk is not about the present. It is about the future. It is about the terms of our conduct in the face of future dangers.

Il ne s’agit pas de savoir si nous voulons mourir ou souffrir, à cause de ces dangers potentiels. Bien sûr que non : nous souhaitons vivre ! Mais il s’agit bien de savoir comment nous souhaitons vivre, quel sens devrait avoir la vie en société, quelles valeurs nous devrions mettre en avant, quels principes devraient nous guider dans les moments les plus difficiles, les plus lourds, dans les moments de danger ou d’insécurité.

J. Peter BurgessProfessor, philosopher and political scientist, École Normale Supérieure (ENS)

The original text of this article was published on The Conversation.

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