Les Français prennent trop de poids. Surtout les jeunes

Les Français prennent trop de poids. Surtout les jeunes

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La part de Français obèses a continué à augmenter ces dernières années, avec une hausse particulièrement marquée chez les plus jeunes adultes, ont détaillé ce lundi 20 février des chercheurs de l’Inserm menant une étude de référence sur le sujet.

L’obésité est un problème de santé publique mondial, dont l’incidence ne cesse d’augmenter. Selon l’OMS, depuis 1975, le nombre de cas d’obésité a presque triplé à l’échelle planétaire. Associée à de nombreuses comorbidités et à une mortalité élevée, on estime que cette maladie chronique complexe augmente ainsi le risque de maladies cardiovasculaires (première cause de décès dans le monde), de diabète, de troubles musculo-squelettiques, de nombreuses formes de cancers (de l’endomètre, du sein, des ovaires, de la prostate, du foie, de la vésicule biliaire, du rein et du colon…). Plus récemment, des données ont montré que les personnes en situation d’obésité étaient plus sujettes aux formes graves de Covid-19. Son impact sur la santé des populations et son coût économique et social sont donc considérables.

La France n’est pas épargnée par cet enjeu de santé publique majeur. La dernière étude sur le sujet, à l’initiative de la Ligue contre l’obésité et coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier, a été publiée en février dans la revue Journal of Clinical Medicine.

Un Français sur deux est trop gros

Selon cette étude, effectuée par sondage auprès d’environ 10.000 personnes représentatives de la population, près de la moitié des Français —47%— pèseraient un poids trop élevé par rapport aux recommandations médicales. Parmi eux, un sixième des Français (17%) seraient obèses, c’est-à-dire à un niveau de poids considéré comme maladif par opposition à un simple surpoids.

Cette étude est une référence sur le sujet de l’obésité et du surpoids en France, car elle est régulièrement effectuée depuis la fin des années 1990. Elle est donc intéressante pour évaluer l’évolution de l’obésité et du surpoids. Or, si ce dernier tend à se stabiliser voire diminuer depuis une décennie, l’obésité continue à toucher de plus en plus de Français.

En effet, depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est ainsi passée de 8,5 % en 1997 à 15 % en 2012 et 17 % en 2020. L’augmentation est encore plus marquée dans les groupes d’âge les plus jeunes et pour l’obésité morbide, dont la prévalence a été multipliée par près de sept sur la période. « Force donc est de constater qu’au contraire des espérances tant des pouvoirs publics que des professionnels de santé, depuis la mise en œuvre du Programme national nutrition santé en 2001, l’obésité en France ne fait que s’accroître, année après année », soulignent Annick Fontbonne et David Nocca, co-auteurs de l’étude.

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Les jeunes 4 fois plus obèses en 20 ans

Les chercheurs ont remarqué que la hausse de l’obésité frappait particulièrement les 18-24 ans. Ces derniers sont, dans l’absolu, la classe d’âge la moins touchée avec un dixième –9,2%– d’obèses, mais cette part a quadruplé depuis une vingtaine d’années. Les tendances se révèlent en effet inquiétantes, car c’est dans les tranches d’âge les plus jeunes que l’augmentation de prévalence de l’obésité au fil des ans est la plus forte. Depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4, et par près de 3 chez les 25-34 ans, quand l’augmentation chez les 55 ans et plus est faible depuis 2009.

Évolution des prévalences de l’obésité selon l’âge entre les enquêtes Obépi-Roche 1997-2012 et l’enquête Obépi 2020.

Autre conclusion notable, l’obésité est plus ou moins fréquente selon les régions : elle touche plus de 20% des personnes interrogées dans les Hauts-de-France ou le Grand Est.

Répartition géographique des prévalences de l’obésité en 2020 dans les régions françaises

Cette répartition géographique correspond notamment à des réalités socio-économiques, les régions les plus pauvres tendant à être plus affectées. La littérature scientifique révèle que le surpoids et l’obésité sont généralement plus fréquents dans les catégories sociales défavorisées. L’étude Obépi 2020 confirme cette observation, sur le critère de la qualification professionnelle, puisque la prévalence de l’excès de poids est de 51,1 % chez les ouvriers, 45,3 % chez les employés, 43 % chez les professions intermédiaires et 35 % chez les cadres.

La tendance est la même quand on s’intéresse à l’obésité : si les chiffres sont proches pour les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %), ils sont nettement plus faibles chez les cadres (9,9 %). Les professions intermédiaires ont une prévalence d’obésité de 14,4 %. Il faut aussi noter que les tendances sont à la hausse depuis 1997 dans toutes les catégories professionnelles.

« Les gens ne sont pas addicts à la mauvaise bouffe mais ils sont incités à en acheter parce que c’est moins cher », relève Mme Fontbonne. « Les aliments de bonne qualité, les aliments que l’on dit sains, ils sont généralement plus chers ». Ce n’est pas l’inflation qui va arranger les choses.

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