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Nutrition labelling: intoxicating or a really good idea?

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Comment aider le consommateur dans ses choix alimentaires et nutritionnels ? Un règlement, applicable en Europe depuis 2011, fixe les informations nutritionnelles à inclure sur l’étiquetage, ainsi que la forme sous laquelle elles sont présentées aux consommateurs (positionnement, taille, présentation …) L’étiquetage nutritionnel des denrées comprend toutes les informations apposées sur l’emballage d’un produit et relatives à son contenu en énergie et en nutriments. Mais ces informations sont jugées insuffisantes. Comment mieux informer les consommateurs sur la qualité des aliments qu’ils achètent ? Comment étiqueter les produits de façon claire et compréhensible par tous ? Les réponses apportées par l’industrie, et les propositions du ministère de la santé restent insuffisantes, notamment pour foodwatch.

Le projet d’étiquetage nutritionnel

A’idée, proposée il y a un an par Serge Hercberg (directeur de recherche à l’Inserm et professeur de nutrition à l’université de médecine Paris-XIII), est de proposer un système de codes couleur pour donner au consommateur des repères nutritionnels faciles à comprendre résumant l’apport calorique, la teneur en sucre, en sel et en graisses saturées des aliments proposés. Une demande faite par Madame Touraine dans le cadre de sa Stratégie nationale de santé.
Ce logo définit une échelle de cinq couleurs (vert, jaune, orange, rose, rouge) établie en prenant en compte quatre paramètres : l’apport calorique pour 100 g, la teneur en sucre, en graisses saturées et en sel.
Cet étiquetage serait facultatif, ne concernerait que les aliments industriels (les produits frais sont exclus). Mais l’enjeu est de taille pour le gouvernement qui espère contrer le développement de l’obésité et des maladies cardiovasculaires, particulièrement parmi les jeunes et les classes populaires.
Fin février 2015, l’association UFC-Que choisir a publié le résultat d’une étude appliquée à 300 produits alimentaires commercialisés en grande distribution. Selon l’association, le « modèle coloriel est un antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire ».

Quelle est la situation actuelle ?

L’étiquetage des denrées alimentaires est harmonisé à l’échelle européenne depuis la mise en application du règlement 1169/2011 concernant l’information au consommateur sur les denrées alimentaires. Ce règlement vise à simplifier, clarifier et harmoniser ces informations à l’échelle européenne.
Concernant les informations nutritionnelles, les éléments devant obligatoirement figurer sur l’étiquetage sont : la valeur énergétique et les quantités de graisse, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel, pour 100 g ou 100 ml, ou encore par portion si celle-ci est clairement identifiée.
D’autres informations nutritionnelles peuvent être indiquées (teneurs en vitamines, minéraux, fibres, etc.) de façon volontaire, mais toujours en respectant les règles de présentation fixées par le règlement.
Une période transitoire permettant aux industriels de se conformer avec ces nouvelles règles est prévue. Ainsi, la déclaration nutritionnelle sera obligatoire à partir du 13 décembre 2016, et à partir du 13 décembre 2014, si l’industriel utilise l’étiquetage nutritionnel, sa présentation devra être conforme au règlement. (Source : Anses)

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Les industriels de l’agro alimentaire vent debout

Selon le journal Le Monde, « L’Association nationale des industries alimentaires [ANIA] maintient son opposition à tout dispositif d’étiquetage nutritionnel simpliste reposant uniquement sur un code de couleurs et une approche médicalisée de l’alimentation », a redit, jeudi 26 mars, le bras armé de l’industrie agroalimentaire dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion au ministère.
L’ANIA a également dénoncé le « simulacre de dialogue de la ministre de la santé » et « son passage en force pour imposer un étiquetage simpliste et stigmatisant ». Mais Lobbyistes, politiques, industriels, associations de consommateurs, scientifiques, distributeurs, dans tous les camps, la tension est palpable.

Comment faire la part entre marketing et information fiable ?

Pour le mouvement foodwatch, l’étiquetage nutritionnel présenté par la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) fin mars est un leurre. Il ne comporte pas de voyant rouge, insinuant que tous les aliments sont finalement plus ou moins sains. Au lieu d’informer, il suggère des fréquences de consommation pour des produits transformés. Sur quels critères ces fréquences reposent-elles ? Mystère. De son côté, la Ministre de la Santé Marisol Touraine défend un modèle alternatif à cinq couleurs et cinq lettres. Cette volonté d’améliorer l’information face à l’enfumage de l’industrie agroalimentaire est tout à son honneur. foodwatch estime toutefois que le système d’étiquetage retenu par le ministère est une fausse bonne idée, et relève quatre intox dans ce débat.

En France, 30% de la population est en surpoids et 16% obèse. Des millions de personnes souffrent d’hypertension. Les mauvaises habitudes alimentaires sont en grande partie responsables de ces problèmes de santé publique qui coûtent par ailleurs des milliards d’euros à la sécurité sociale. Dans ce contexte, une information nutritionnelle claire et fiable doit permettre aux consommateurs de se nourrir enfin en toute connaissance de cause et les aider à rééquilibrer leur alimentation.

L’industrie agroalimentaire ne veut pas de cette transparence car les consommateurs, informés sur les piètres qualités nutritionnelles de certains aliments s’en détourneraient inéluctablement.
Malheureusement, l’alternative à cinq couleurs et cinq lettres défendue par la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, manque de clarté. Les deux modèles embrouillent les consommateurs bien plus qu’ils ne les informent.

Intox n°1. Le code à cinq couleurs inspiré des travaux du professeur Hercberg est la solution
FAUX. Un code qui présente cinq couleurs et cinq lettres n’est pas facile à interpréter en un coup d’œil. foodwatch défend depuis des années le système de feux tricolores mis au point par les autorités sanitaires britanniques. Il s’inspire des feux de signalisation universellement compris : vert pour un produit sain, orange lorsqu’il faut le consommer avec modération et rouge pour les produits à éviter. A-t-on oublié que la majorité des Français est favorable à ce système, comme l’a magistralement démontré l’étude Nutrinet Santé ? 83% des 38.763 personnes interrogées plébiscitaient alors le feu tricolore.

Intox n°2. L’industrie agroalimentaire fait de gros efforts pour mieux informer les consommateurs/contribuer à une meilleure alimentation.
FAUX. Les lobbies de l’industrie alimentaire ont dépensé un milliard d’euros entre 2006 et 2010 pour empêcher l’introduction d’un étiquetage par feux tricolores en Europe. En France aussi, l’ANIA (Association nationale des industries alimentaires) continue de s’opposer à un code couleur obligatoire en arguant qu’il faudrait plutôt éduquer les consommateurs. Pour foodwatch, cette pirouette permet surtout à l’industrie d’échapper à ses responsabilités : elle nie ainsi son rôle dans la malbouffe ou l’obésité galopante. Les lobbies préfèrent incontestablement rejeter la faute sur les consommateurs en les « éduquant » plutôt qu’en améliorant les qualités nutritionnelles de leurs produits.

Intox n°3. L’étiquetage nutritionnel sera obligatoire à l’avant de tous les emballages.
FAUX. La France ne peut contraindre seule les industriels à afficher des informations nutritionnelles à l’avant de l’emballage. Car l’étiquetage de nos aliments est une compétence européenne. Impossible de remettre en question le récent règlement européen concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires (INCO). Ce texte impose de nouvelles obligations aux fabricants, et cela représente un pas dans la bonne direction. Mais il n’est toujours pas obligatoire d’indiquer les valeurs nutritionnelles à l’avant de l’emballage, ni de les exprimer au moyen de feux tricolores.

Intox n°4. L’étiquetage nutritionnel nous permettra de manger sainement.
FAUX. La FCD va apposer des « fréquences de consommation », attribuées par un mystérieux « comité scientifique pluridisciplinaire ». foodwatch rejoint la position de la Société Française de Santé Publique (SFSP) et la Société Française de Pédiatrie (SFP) pour qui « aucun comité d’experts dans le monde n’a osé proposer un système définissant des fréquences de consommation pour les aliments de marque, notamment transformés, compte tenu […] des risques d’induire des comportements alimentaires inadaptés (et il est encore plus curieux qu’elles soient définies par celui qui les fabrique ou les commercialise…) ».
Rappelons que si étiquetage nutritionnel il y a, celui-ci devra obligatoirement s’aligner sur les seuils établis par le règlement européen INCO. Malheureusement, entre ces valeurs de référence et celles que préconisait la FSA (Food Standards Agency) britannique pour les feux tricolores, la différence est énorme. Sur le sucre notamment : en lieu et place des 50g recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’INCO a retenu 90g. On risque donc de consommer plus que de raison des aliments très sucrés pourtant affublés d’un logo comportant une bonne note.

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foodwatch appelle nos décideurs politiques à continuer de se battre pour une information fiable et honnête des citoyens. La FCD, avec son étiquetage poudre aux yeux, tente par tous les moyens de protéger son chiffre d’affaires. foodwatch veut croire que la santé des consommateurs primera dans le débat sur les intérêts du secteur privé.

L’objectif est tout de même de rendre la confiance aux consommateurs face aux nombreux scandales agroalimentaires de ces dernières années…  Le lien entre alimentation et santé étant aujourd’hui clairement établi, les consommateurs demandent une alimentation à la fois savoureuse et saine, pour préserver leur capital santé – bien-être.

 

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