bee decline
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Scientists prove that glyphosate (also) kills bees.

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On l’observe partout dans le monde : le bourdonnement des colonies d’abeilles s’éteint et les ruches s’effondrent. Les abeilles, ces pollinisatrices vitales pour notre alimentation, sont en voie de disparition dans un terrifiant armageddon écologique : 35 % de la production alimentaire mondiale est directement liée au service gratuit offert par les pollinisateurs, dont nos chères abeilles.  Les scientifiques se disputent encore sur la cause de ce déclin. On sait que certains insecticides employés dans l’agriculture comme les néonicotinoïdes sont vraisemblablement coupables de ces meurtres en série. Depuis ce produit a été interdit. Mais des recherches viennent de paraître pour incriminer un autre serial killer d’abeilles : le glyphosate. Cet herbicide hautement décrié, connu notamment sous la marque Roundup de Monsanto a toujours prétendu être inoffensif pour les animaux. Or il peut, c’est désormais établi, indirectement décimer les abeilles. Voici comment.
 
Uno study published ce 24 septembre dans les Actes de la National Academy of Sciences et menée par des chercheurs de l’Université du Texas à Austin suggère que le désherbant le plus utilisé au monde – le glyphosate – pourrait être un facteur inconnu jusqu’à présent derrière ce que l’on appelle le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.
 
Le glyphosate est l’ingrédient actif du produit le plus vendu de Monsanto, Roundup, le « produit phare » autoproclamé de la chimie agricole de la firme. Cet herbicide, dont plusieurs millions de tonnes ont été pulvérisés dans les champs du monde entier depuis son apparition dans les années 1970, cible une enzyme présente uniquement dans les plantes et certaines bactéries. Les documents scientifiques produits par la compagnie phytopharmaceutique depuis des années attestent qu’il est sans danger pour les animaux.
 

Le glyphosate endommage le microbiote intestinal

Mais, ce que l’on n’avait jusqu’à présent jamais détecté, c’est que le glyphosate endommage le microbiote. La nouvelle étude démontre que le microbiote des abeilles, qui leur permet de se développer et combattre les agents pathogènes, est irrémédiablement endommagé par le glyphosate.
Nous avons démontré que l’abondance des espèces dominantes de microbiote intestinal diminue chez les abeilles exposées au glyphosate à des concentrations documentées dans l’environnement », ont déclaré Erick Motta et ses collègues de l’Université du Texas à Austin dans leur nouvel article. Ils ont découvert que les jeunes abeilles ouvrières exposées au glyphosate mouraient plus souvent lorsqu’elles étaient exposées plus tard à une bactérie commune.
 
D’autres recherches, réalisées en Chine et published en juillet, ont montré que les larves d’abeilles se développaient plus lentement et mouraient plus souvent lorsqu’elles étaient exposées au glyphosate. Une study antérieure, réalisée en 2015, a montré que l’exposition des abeilles adultes à l’herbicide à des niveaux trouvés dans les champs « altère les capacités cognitives nécessaires à un retour réussi à la ruche ".
 
Jusqu’à présent, le grief principal que l’on formulait à l’encontre du glyphosate est qu’il détruisait les fleurs sauvages dont les abeilles dépendent. Or la nouvelle étude démontre que des conséquences indirectes sont fatales pour les abeilles. Elle révèle que certaines des principales bactéries bénéfiques présentes dans les intestins des abeilles contiennent l’enzyme qui est ciblée par le glyphosate. Elle a également constaté que l’exposition au glyphosate entravait la capacité des abeilles ouvrières nouvellement apparues à développer un biome intestinal normal.
Les bactéries intestinales jouent un rôle vital dans le maintien d’une bonne santé, dans des organismes aussi divers que les abeilles et les humains », explique le professeur Dave Goulson, de l’Université du Sussex. « La découverte que ces bactéries sont sensibles au pesticide le plus utilisé dans le monde est donc préoccupante. »
 

Les abeilles sont concernées mais les humains aussi

Il y a de quoi être préoccupé en effet. On sait que les gens consomment largement les résidus de glyphosate dans les aliments – comme les céréales pour le petit déjeuner des enfants – mais l’impact sur la santé est controversé. En août, un tribunal américain a condamné Monsanto à payer 289 millions de dollars de dommages-intérêts après qu’un jury eut jugé que le désherbant avait causé le cancer d’un homme en phase terminale. Mais ce qui apparaît aujourd’hui dans la nouvelle étude est le risque sur le microbiome intestinal. La science contemporaine a publié une avalanche d’études qui révèlent comment les bactéries intestinales et le microbiome sont une partie essentielle et complexe de la santé globale. Santé humaine, mais aussi santé animale en général et celle des abeilles en particulier.

READ UP : Microbials: Our microbial acolytes, bulwarks against diseases

Lorsque les chercheurs ont exposé les abeilles domestiques au glyphosate à des niveaux équivalents à ceux que l’on trouve dans les champs, les jardins et les bords de route, cela a réduit considérablement leur microbiote intestinal sain.
 
Au cours des expériences, on a constaté que la moitié des bactéries intestinales saines dominantes chez les abeilles exposées – y compris Snodgrassella alvi, qui aident l’insecte à transformer les aliments et à se défendre contre les agents pathogènes – étaient réduites. Cette réduction des bonnes bactéries ne s’est pas arrêtée là : elle a eu un impact sur la survie des abeilles.
Lorsque des abeilles non traitées et des abeilles exposées au glyphosate ont été exposées à la même bactérie – un pathogène opportuniste Serratia marcescens – les taux de survie étaient très différents.
Les abeilles qui n’avaient pas été exposées au glyphosate ont vu leur nombre diminuer de moitié après huit jours avec S. marcescens. Mais seulement un dixième des abeilles exposées au glyphosate ont survécu au pathogène après l’herbicide.
 
Sans surprise, le géant pharmaceutique Bayer – qui possède maintenant Monsanto – a publié un statement en réponse à la recherche, affirmant que « [aucune] étude à grande échelle n’a jamais trouvé un lien entre le glyphosate et les problèmes de santé des abeilles » et que le nouvel article « ne change pas cela ".
 
Le désherbant, vendu sous le nom de Roundup, a obtenu un bail raccourci de cinq ans dans l’Union européenne en 2017 (trois ans pour la France). En 2015, l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé, le CIRC, a said que le glyphosate était « probablement cancérogène pour l’homme », bien que plusieurs agences internationales en soient venues à des conclusions opposées. Monsanto soutient depuis quarante ans que le glyphosate est sans danger.
 
Sources : PNAS, The Guardian

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To go further:
– Livre-manifeste «  Nous voulons des coquelicots » de Fabrice Nicolino et François Veillerette
 
 

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