Proposition n° 1 – Considérer l’adaptation des sociétés au dérèglement climatique comme un objectif commun à l’échelle globale (« global goal ») relevant de la responsabilité de tous les États parties. Mais il reste à évaluer les efforts des Etats à la réalisation des objectifs communs, ce qui suppose que les contributions nationales soient établies selon une grille commune.
Proposition n° 2 – Établir une grille commune pour les contributions nationales fixant le périmètre d’action (atténuation et adaptation), le niveau d’ambition et les démarches méthodologiques de comptage des émissions (calendrier, année de référence, etc.).
Proposition n° 3 – Formuler deux principes pour assurer une différentiation à la fois équitable en raison de la dette « écologique » héritée du passé (principe d’historicisation) et acceptable au regard du contexte national présent de chaque État (principe de contextualisation). Par rapport aux objectifs communs d’anticipation sur l’avenir, ces principes devraient déterminer la marge nationale admise dans les engagements des États.
Proposal no. 4 - Guarantee the monitoring and control of emission reduction commitments voluntarily adopted by companies. To this end, it would be necessary to transpose the institution of "national contact points" able to receive complaints from civic actors (NGOs and trade unions). And, if necessary, extend the system of "OECD Guidelines for Multinational Enterprises" to the climate field.
Proposal no. 5 - Accompany economic incentives with measures to penalize companies that fail to meet reduction targets. On the one hand, financial penalties should be sufficiently dissuasive. Secondly, liability mechanisms should be adapted to the diffuse and transnational nature of climate damage.
Proposal no. 6 - Recognize the positive obligation of States to ensure that companies respect the fundamental rights of individuals and indigenous peoples who may be affected, directly or indirectly, by climate change.
Proposal 7 - Support the Human Rights Council's initiative to regulate the activities of transnational corporations within the framework of international human rights law.
Proposal no. 8 - Establish a duty of vigilance for parent companies throughout the value chain. This objective could be achieved by linking self-regulation and regulation, soft law and hard law, from different normative areas (global, regional and national). It also presupposes providing victims (individually and, above all, collectively) with access to justice.
Proposal no. 9 - Integrate societal issues into the corporate purpose, or even the corporate interest, of companies. This could be achieved through legislative reform, along the lines of the proposed reform of article 1833 of the French Civil Code. It could also be achieved through developments in case law that recognize the social function of the company.
Proposition n° 10 – Intégrer dans toutes les composantes du droit de l’OMC, des clauses sociétales qui tiendraient lieu de « passerelles juridiques » entre les disciplines. De telles clauses viendraient consacrer les enjeux sociaux et environnementaux comme des intérêts légitimes protégés par l’OMC.
Proposition n° 11 – Encourager, en matière d’investissement étranger, les États hôtes à invoquer tout manquement aux droits de l’homme devant les tribunaux arbitraux afin de réduire, voire de priver, les investisseurs de leur droit à la protection. Les États devraient aussi renforcer le contrôle exercé par leurs juges étatiques dans le cadre des demandes de reconnaissance et d’exécution des sentences arbitrales sur leur territoire même si une telle proposition va à l’encontre des besoins d’efficacité de l’arbitrage. Il faudrait enfin inciter l’État d’origine, qui a encouragé ses ressortissants à investir à l’étranger, à les poursuivre devant ses propres juges étatiques en cas de violation des droits de l’homme sur le territoire de l’État d’accueil (une telle procédure pourrait en retour servir de moyen de défense pour l’État d’accueil devant le tribunal arbitral).
Proposition n° 12 – Instituer dans les accords commerciaux des mécanismes de surveillance, en partenariat avec la société civile, afin de mieux contrôler leurs effets sur les populations locales, sans pour autant que ces mécanismes viennent remplacer une procédure contentieuse de règlement des différends en matière sociale et environnementale.