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Hijacking an iceberg: a crazy project to solve South Africa's water crisis.

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L’Afrique du sud et plus particulièrement la ville du Cap souffrent d’une sécheresse sans précédent. La municipalité a même annoncé que les robinets pourraient être fermés courant août. Pour résoudre cette crise gravissime, un spécialiste des sauvetages en mer a proposé une idée folle : remorquer un iceberg depuis l’Antarctique et le débiter pour fournir en eau potable les millions d’habitants assoiffés.
 
Nick Sloane n’est pas un inconnu dans le monde de la mer. C’est lui qui a participé au remorquage spectaculaire du Costa Concordia, ce paquebot de croisière échoué en Méditerranée. Selon lui, il est possible d’exploiter un iceberg qui s’est détaché de l’Antarctique et de le remorquer jusqu’à la côte de Cape Town, où il fondrait en eau utilisable.
 

De l’eau venue du froid

L’Antarctique déchiquette près de 2 000 milliards de tonnes de glace par an, et de nombreux icebergs massifs dérivent dans un rayon d’environ 1 200 mille nautiques autour de l’Afrique du Sud. Selon Sloane, un seul iceberg, pesant environ 70 000 tonnes, suffirait à fournir près de 150 millions de litres d’eau par jour pendant un an. Il a déclaré qu’un tel iceberg répondrait à près d’un tiers des besoins en eau du Cap, soit beaucoup plus que le dessalement et d’autres plans d’urgence que la ville met actuellement en œuvre.
 
Pour mener à bien ce projet, les experts assemblés autour de Nick Sloane prévoient d’envelopper l’iceberg dans un tissu spécial pour en retarder la fonte, puis de l’arrimer à un supertanker qui remorquerait la glace jusqu’au courant de Benguela, un courant de l’océan Atlantique Sud qui coule vers le nord le long de la côte ouest de l’Afrique australe.
Une fois arrivé à destination, l’iceberg serait découpé en blocs qui, une fois fondus, permettraient d’alimenter la population du Cap en eau potable.
 
 
Le coût de l’opération semble aussi pharaonique que le projet lui-même : 130 millions de dollars. Toutefois, cette somme ramenée aux 150 millions de litres d’eau produits par jour pendant un an peut apparaître économiquement raisonnable. Reste à savoir si la municipalité du Cap donnera son feu vert à un tel projet et surtout si l’équipe de Nick Sloane saura convaincre des investisseurs sur son idée.
Lui, pense que son équipe peut réussir dans l’entreprise, et il prévoit de tenir une réunion les 17 et 18 mai pour essayer de vendre le projet de 130 millions de dollars aux responsables et aux investisseurs du Cap. Il affirme qu’il est déjà à 80 % du chemin vers son objectif de financement et qu’il aimerait que l’effort soit entièrement financé par le secteur privé, sans qu’aucun capital ne soit nécessaire de la part du gouvernement local ou national. S’il obtient le feu vert à la réunion des investisseurs, Nick Sloane affirme être en mesure de travailler immédiatement. « Nous croyons que nous pouvons le faire « , a-t-il déclaré à CNN.
 

Robinets à sec

Il n’en demeure pas moins qu’il y a urgence. En effet, la deuxième ville d’Afrique du sud pourrait être à sec le 19 août prochain. Un compte à rebours a été mis en place par la municipalité pour souligner l’imminence de l’interruption de la fourniture d’eau aux 3.7 millions d’habitants de la ville.
 
L’agglomération dispose pourtant de six barrages réservoirs capables de stocker 900 millions de m3 d’eau. Ce devrait être largement suffisant puisque, à titre de comparaison, Paris dispose d’une capacité de stockage de 810 millions de m3. Le problème est que la région du Cap subit une sécheresse prolongée depuis 2015 qui n’a pas permis aux réservoirs de reconstituer leurs réserves pendant les périodes hivernales.
Facteurs aggravants, la croissance de la population urbaine ne cesse de croître (80 % de plus entre 1995 et 2018) et l’eau est aussi utilisée pour 30 % par l’irrigation des 15 000 hectares de vignes et vergers qui font la richesse du Cap.
 
La coupure d’eau est une éventualité tout à fait possible. La ville a d’ores et déjà planifié les modalités du rationnement de l’eau : 200 sites seront mis à la disposition des habitants qui ne pourront récupérer que 25 litres d’eau par jour, de plus sous la surveillance de l’armée et de la police.
 
Les experts de la ville ont cherché toutes les solutions possibles pour enrayer la catastrophe annoncée. L’une d’elles serait le dessalement de l’eau de mer. Mais selon Vazken Andréassian, un spécialiste de l’Irstea, cette solution reste encore très coûteuse (aux alentours de 0,50€/m3 pour les très grosses usines) et fortement consommatrice d’énergie (de 3,5 à 18kWh/m3 selon les techniques).
 
Cette crise que vit la ville du Cap nous rappelle que la fourniture d’eau du robinet n’est pas une évidence. Ce privilège de nos sociétés modernes pourrait être remis en question par les changements climatiques et par la croissance tentaculaire des villes au niveau mondial. La BBC a ainsi publié récemment une liste de onze villes – Sao Paulo, Bangalore, Pékin, Le Caire, Jakarta, Moscou, Istanbul, Mexico, Londres, Tokyo et Miami – qui connaissent des problèmes récurrents d’alimentation en eau. Toutes ne pourront pas, du fait de leur position géographique, bénéficier de l’idée de Nick Sloane. Mais le concours d’idées est ouvert, et il prend une dimension planétaire.

READ UP : Water crisis: more and more dry taps in many parts of the world

 
Source : Business Insider
 

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