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Le premier laboratoire mondial sensoriel vient d’ouvrir à Tours

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Un centre d’études et de recherches sur les technologies du sensoriel  vient d’être inauguré à Tours ce vendredi 16 mars. Une plateforme publique/privée unique au monde, pluridisciplinaire et dédiée à des technologies très innovantes pour l’économie et l’industrie. 

Certesens est une plateforme technologique scientifique et industrielle dont l’objectif général est de comprendre les mécanismes de perception sensorielle et leur impact sur l’homme. Son objectif premier est de développer des outils et des méthodes pour mesurer les perceptions sensorielles, de créer des modèles pour appréhender les réactions sensorielles des utilisateurs et enfin, d’élaborer un langage intermédiaire commun et objectif pour qualifier les sensations et les perceptions, à l’instar du solfège en musique.

Certerens est également un prestataire de service aux entreprises pour consultation et  recherche de matériaux. Service accompagné d’une recherche partenariale publique/privée permettant d’innover par le sensoriel, en exploitant des caractéristiques sensorielles des matériaux et en développant de nouveaux matériaux et process qui permettront la conception de produits en adéquation avec les besoins des consommateurs. «On a déjà remporté un appel à projets dans le secteur du luxe », avance Régine Charvet-Pello. L’Oréal et Renault pourraient également être intéressés.

Certesens lorgne aussi du côté de la « Cosmétic valley », et ses 500 entreprises, qui organise justement son congrès international Cosmetic & sensory à Tours en juin prochain.

 

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Une histoire patiemment construite en collaboration avec l’université François-Rabelais de Tours.

Treize années auront été nécessaires pour faire germer cette idée novatrice. Et comme toute belle idée, Certesens commence par une rencontre. Celle de Régine Charvet-Pello, designer diplômée de l’école Boulle et de Jean-François Bassereau, chargé de recherches à l’école des Mines de St Etienne et enseignant à l’école des Arts décoratifs de Paris. Tous deux ont l’intuition que les objets gagnent un supplément d’âme si, dès leur conception, on anticipe les sensations qui naîtront de leur usage. 

De cette convergence naît le projet en 1999 de proposer un pôle de compétence autour des technologies du sensotiel en Touraine. C’est en 2002 la rencontre avec l’université François-Rabelais. En 2003 commence l’étude de faisabilité concernant la valorisation des technologies du sensoriel et la création d’une Matériauthèque sensorielle et la création deux ans plus tard de l’association Valesens. En 2008 arrive la labellisation du pôle de compétitivité beauté-cosmétique et bien-être, CosmeticValley. En 2009/2010 : tour de table des partenaires et finalisation des accords de financement pour l’aménagement de la plateforme.

« C’est un laboratoire de collaboration entre l’université et ses laboratoires, ses enseignants-chercheurs et des entreprises qui veulent travailler dans un domaine de recherche spécifique, en recherche  fondamentale et en recherche appliquée » déclare Marc de Ferrière Le Vayer, professeur des universités, titulaire de la chaire Unesco « sauvegarde et valorisation des patrimoines culturels alimentaires ». Il est surtout porteur du projet au nom de l’université, en collaboration avec tous les partenaires.

Cette démarche est particulièrement innovante : « En effet, répond Marc de Ferrière Le Vayer. Quand l’université François-Rabelais a effectué pour la première fois une telle démarche, (Certesens est le dernier né des Centres d’études et de recherches (CER), initiés par l’université François-Rabelais) c’était particulièrement innovant. Aujourd’ui, seules quelques universités ont cette même démarche mais elles sont rares ; des universités de la taille de la nôtre en Province c’est encore plus rare, d’autant qu’ on n’ a pas un, mais plusieurs exemples de ce type et ça, c’est extrêmement innovant. Nous sommes très en pointe parceque nous considèrons que pour nous, chercheurs, c’est un moyen de collaborer avec des entreprises et donc l’occasion de monter des laboratoires que nous n’aurions pas pu monter sans doute tout seuls car il y a une complémentarité évidente. C’est une façon de faire passer la recherche dans l’économie en concrétisant la possibilité d’effectuer de la recherche appliquée ».

Des équipements et des outils innovants au service des chercheurs et des entreprises

materiauthque1) La matériauthèque sensorielle de recherche et de consultation est l’éléments structurant de Certesens. C’est une collection de matériaux qui ont des sens, de la molécule à la matière travaillée. Cet espace qui accueillera à terme plusieurs milliers de matériaux, est organisé selon un classement par 5 entrées possibles dans la matière dont la première, inédite, s’opérera par la caractérisation sensorielle associée aux propriétés mécaniques, physiques, chimiques et électriques des matériaux.  Il est orchestré par un logiciel multi critères de recherche étudié en logique du flou qui est en cours de mise au point et permettra ainsi une consultation innovante (2013). Le classement se fait donc également par l’origine des matières (synthétique, naturelle ou artificielle), par la nature des matériaux, par leurs applications de l’artisanat à l’industrie, et par formes intermédiaires, c’est-à-dire tous les états d’un même matériau, de la poudre au produit fini.

Ainsi, riche de ses entrées croisées, la matériauthèque sensorielle permettra des avancées significatives en recherche sur les comparaisons des matières entre elles. Une matière ne se résume pas à un nom, une somme absraite de propriétés. Elle se racontre, se transforme. De la molécule, puis de la poudre au fil. De la feuille à la planche. Son apparence, son odeur, sa saveur, sa sonorité ou la sensation tactile issues de sa rencontre avec l’homme seront évaluées, classées, rangées et cartographiées. Barbara Salmon en est la responsable : « Il existe des matériauthèques partout dans le monde. La particularité de la nôtre, c’est que nous allons caractériser les matériaux, non pas sur leurs caractéristiques techniques, leurs propriétés physiques ou chimiques, mais sur leurs propriétés sensorielles. Le but final étant de répondre aux attentes et questions des consommateurs, et utilisateurs. Car chez Certesens on pratique ici une technologie anthropocentrée, soit placer l’homme au centre du système de conception produit ».

2) Un plateau de 16 cabines d’évaluation sensorielle. Elles accueillent les panels d’experts recrutés et entrainés pour tester une matière ou un produit, en notant un bois sur son degré de rugosité au toucher, en détectant l’effet du changement de composition d’un chocolat ou d’un parfum,…

3) La « Cabine couloir » : longue de 18 mètres, plongée dans la pénombre, elle est destinée à l’observation d’échantillons à distance, sous une lumière contrôlée. On y vérifie la lisibilité d’un emballage dans un rayon, on y mesure la pertinence d’une texture ou d’un motif sur un revêtement de sol ou de mur, …

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4) L’odorothèque : laboratoire de chimie avec une collection (destinée à se développer) d’une centaines de substances soigneusement répertoriées et associées à une odeur. C’est une mine de références : on peut ainsi associer une perception à un nom précis, que ce soit celui d’une molécule, d’un aliment, d’une plante,..

5) L’atelier de recherche et de prototypage qui offre les utilisations de différents outils performants de mesure ou de déstructuration de la matière. Objectifs : préparer et déstructurer les matières pour alimenter le classement de la matériauthèque sensorielle et développer de nouvelles matières et matériaux.

Que peut  apporter Certesens à un industriel ?

Régine Charvet-Pello répond :  » Il y a 20 ans, bien avant que l’expert nobélisé Joseph Stiglitz ne propose le bien-être comme valeur économique, Jean-François Bassereau et moi-même sommes partis à la conquête du graal sensoriel en conception de produits industriels.  Au fil des expériences, nous avons analysé des termes tels que : « libérer une odeur agréable, faire un bruit plaisant, être doux au toucher, jouir d’un environnement serein,…Nous avons tenté d’objectiviter ce qui était subjectif et avons ainsi défini les premières lignes d’une nouvelle discipline transversale à appliquer à la conception de notre environnement quotidien ». C’est donc une nouvelle façon de pratiquer la conception de produit à partir d’un laboratoire tel que Certesens des usages sensoriels. 

Les partenaires de Certesens : CQFDgustation, RCP Design Global, Spincontrol et Alstom

CQFDgustation est l’une des trois PME qui se sont associées à l’université de Tours pour fonder la plateforme, et est à l’origine de l’odorothèque. Elle travaille pour l’industrie agroalimentaire et les producteurs de vins.

RCP Design Global est conceptrice de stratégies produit pour les nouveaux modes de vie dans les domaines du public, de l’urbain, de l’énergie, de l’éducation, de la culture et du patrimoine depuis plus de 25 ans. 

Spincontrol est spécialisée dans les méthodes d’analyse sensorielle de l’effet visuel et tactile des cosmétiques.

Alstom est également partenaire de Certesens et va prochainement lancer une étude sur les couleurs et les formes dans les équipements de transport. 

Bienvenue dans l’empire des sens  !

 

Certesens, 56, avenue Marcel-Dassault, 37200 Tours. www.certesens.univ-tours.fr

Pour devenir testeur (rémunération : 24 € les trois heures) : barbara.salmon@univ-tours.fr

Redécouvrir le sens du bien-être dans la rubrique sens dessus-dessous d’UP’

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