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arts et cultures

Nous les arbres. A la Fondation Cartier

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Réunissant une communauté d’artistes, de botanistes et de philosophes, la Fondation Cartier pour l’art contemporain se fait l’écho des plus récentes recherches scientifiques qui portent sur les arbres un regard renouvelé. Nous les Arbres s’organise autour de plusieurs grands ensembles d’œuvres et laisse entendre la voix de ceux qui ont tissé, à travers leur parcours esthétique ou scientifique, un lien fort et intime avec les arbres. L’exposition est l’occasion de mettre en lumière la beauté et la richesse biologique de ces remarquables protagonistes du monde vivant, aujourd’hui massivement menacés. Avec le succès remporté dès son début, l’exposition se prolonge jusqu’au 5 janvier 2020, et propose de nouvelles surprises. 
 
Organisée autour de plusieurs grands ensembles d’œuvres, l’exposition Nous les Arbres laisse entendre les voix multiples de ceux qui ont développé, à travers leur parcours esthétique ou scientifique, un lien fort et intime avec les arbres, et qui mettent en lumière la beauté et la richesse biologique de ces grands protagonistes du monde vivant aujourd’hui massivement menacés.
 
Après avoir été longtemps sous-évalués par la biologie, les arbres – comme l’ensemble du règne végétal – ont fait l’objet, ces dernières décennies, de découvertes scientifiques qui permettent de porter un nouveau regard sur ces plus anciens membres de la communauté des vivants. Capacités sensorielles, aptitude à la communication, développement d’une mémoire, symbiose avec d’autres espèces et influence climatique : la révélation de ces facultés invite à émettre l’hypothèse fascinante d’une « intelligence végétale » qui pourrait apporter des éléments de réponse à bien des défis environnementaux actuels.
En résonance avec cette « révolution végétale », l’exposition Nous les Arbres croise les réflexions d’artistes et de chercheurs, prolongeant ainsi l’exploration des questions écologiques et de la relation de l’homme à la nature, qui habite régulièrement la programmation de la Fondation Cartier, comme ce fut le cas récemment avec Le Grand Orchestre des Animaux (2016).
 
Réunissant des dessins, peintures, photographies, films et installations d’artistes d’Amérique latine, d’Europe, des Etats-Unis, mais également d’Iran, ou encore de communautés indigènes comme les Nivaklé et Guaranídu Gran Chaco, au Paraguay, ainsi que les Indiens Yanomami qui vivent au cœur de la forêt amazonienne, le parcours de l’exposition, rythmé par plusieurs grands ensembles d’œuvres, déroule trois fils narratifs : celui de la connaissance des arbres – de la botanique à la nouvelle biologie végétale – ; celui de leur esthétique – de la contemplation naturaliste à la transposition onirique – ; celui enfin de leur dévastation – du constat documentaire au témoignage artistique.
 
Orchestré avec l’anthropologue Bruce Albert, qui accompagne la curiosité de la Fondation Cartier depuis l’exposition Yanomami, l’esprit de la forêt (2003), le projet s’articule autour de la présence de personnalités qui ont développé une relation singulière aux arbres – qu’elle soit intellectuelle, scientifique ou esthétique. Ainsi, le botaniste Stefano Mancuso, pionnier de la neurobiologie végétale et défenseur de la notion d’intelligence des plantes, cosigne avec Thijs Biersteker, une installation qui « donne la parole » aux arbres et qui, grâce à une série de capteurs, révèle leur réaction à l’environnement ou à la pollution, le phénomène de la photosynthèse, la communication racinaire ou l’idée d’une mémoire végétale, rendant visible l’invisible. Au nombre également de ces grandes figures qui construisent le propos de l’exposition, le botaniste-voyageur Francis Hallé, dont les carnets de planches conjuguent l’émerveillement du dessinateur face aux arbres et la précision de l’intime connaissance du végétal, se fait le témoin de la rencontre entre la science et le sensible. Au cœur de la pensée de l’exposition, la relation de l’homme et de l’arbre devient le sujet du film de Raymond Depardon qui brosse, à travers les mots de ceux qui les côtoient, le portrait de ces platanes ou de ces chênes qui ombragent les places des villages et auxquels sont associés nombre de souvenirs des plus personnels aux plus historiques. Artiste-semeur – il a planté quelques 300 000 graines d’arbres dans sa vallée vendéenne -, Fabrice Hyber offre, dans ses toiles, une observation poétique et personnelle du monde végétal, interrogeant les principes de croissance en rhizome, d’énergie et de mutation, de mobilité et de métamorphose. Guidé davantage par l’esthétique d’une collecte intuitive que par la recherche d’une rigueur scientifique, l’artiste brésilien Luis Zerbini compose, quant à lui, des paysages luxuriants, organisant la rencontre imaginaire d’arbres empruntés à des jardins botaniques tropicaux et de signes d’une modernité urbaine.
A cette exubérance picturale répond l’inventaire conceptuel et systématique de l’architecte Cesare Leonardi qui dresse, avec la complicité de Franca Stagi, une typologie des arbres, de leurs ombres et de leurs variations chromatiques, en un précieux corpus réuni en vue de la conception de parcs urbains. Les silhouettes fantomatiques des grands arbres de Johanna Calle évoquent, avec poésie et délicatesse, la fragilité de ces géants menacés par une déforestation irréversible. Au drame de la destruction des grands espaces forestiers de la planète, évoqué notamment par le film EXIT des architectes Diller Scofidio + Renfro, succède l’univers onirique de la cinéaste paraguayenne Paz Encina qui propose une image intériorisée de l’arbre comme refuge de la mémoire et de l’enfance.
 
Prolongement naturel de l’exposition, le jardin, créé en 1994, par l’artiste Lothar Baumgarten pour la Fondation Cartier, invite à une flânerie au contact des arbres qui, comme le majestueux cèdre du Liban, planté par Chateaubriand en 1823, ont inspiré à Jean Nouvel une architecture de reflets et de transparence, qui joue sur le dialogue entre l’intérieur et l’extérieur, et fait naître des « émotions furtives ». Niché dans la végétation en un double discret de la nature, gardant sur son tronc la trace de la main de l’artiste, l’arbre de bronze de Giuseppe Penone a trouvé sa place dans le jardin de la Fondation Cartier, qui accueille à l’occasion de l’exposition la sculpture qu’Agnès Varda avait spécialement imaginée pour ce projet. Enfin, à l’automne, le Theatrum Botanicum deviendra, le temps d’une semaine, le support naturel d’une installation-vidéo réalisée par Tony Oursler.
 
Rendant à l’arbre la place que l’anthropocentrisme lui avait soustraite, Nous les Arbres réunit les témoignages, artistiques ou scientifiques, de ceux qui portent sur le monde végétal un regard émerveillé et qui nous révèlent que, selon la formule du philosophe Emanuele Coccia, « il n’y a rien de purement humain, il y a du végétal dans tout ce qui est humain, il y a de l’arbre à l’origine de toute expérience ».
 
 
Avec les œuvres de :
Efacio Álvarez, Herman Álvarez, Fernando Allen, Fredi Casco, Claudia Andujar, Eurides Asque Gómez, Thijs Biersteker, José Cabral, Johanna Calle, Jorge Carema, Alex Cerveny, Raymond Depardon, Claudine Nougaret, Diller Scofidio + Renfro, Mark Hansen, Laura Kurgan, Ben Rubin, Robert Gerard Pietrusko , Ehuana Yaira, Paz Encina, Charles Gaines, Francis Hallé, Fabrice Hyber, Joseca, Clemente Juliuz, Kalepi, Salim Karami, Mahmoud Khan, Angélica Klassen, Esteban Klassen, George Leary Love, Cesare Leonardi, Franca Stagi, Stefano Mancuso, Sebastián Mejía, Ógwa, Marcos Ortiz, Tony Oursler, Giuseppe Penone, Santídio Pereira, Nilson Pimenta, Osvaldo Pitoe, Miguel Rio Branco, Afonso Tostes, Agnès Varda, Adriana Varejão, Cássio Vasconcellos , Luiz Zerbini.
Commissaires d’exposition : Bruce Albert, Hervé Chandès, Isabelle Gaudefroy
Commissaires associées : Hélène Kelmachter, Juliette Lecorne, Marie Perennes

 

Nuits de l’incertitude 

Mercredi 16 octobre, à 20h : La Nuit de la forêt, avec Efacio Álvarez et Clemente Juliuz, artistes nivaclé du Gran Chaco paraguayen.

Voyageant pour la première fois en dehors du Paraguay, Efacio Álvarez et Clemente Juliuz partagent avec nous, lors de cette soirée exceptionnelle, les richesses de leur culture et témoignent des mutations irréversibles de leur environnement et de leurs façons de vivre traditionnelles au nom de leur communauté.
Projection du documentaire Como pez en el monte [Comme un poisson dans la forêt] réalisé par Fernando Allen et Fredi Casco.
Rencontre animée par l’anthropologue et commissaire d’exposition Ursula Regehr et le photographe Fernando Allen.
Réservation

Vendredi 18 octobre, de 17h à 22h : L’Entretien Infini, dirigé par Hans Ulrich Obrist

Hans Ulrich Obrist s’entretiendra avec des artistes, des scientifiques et des philosophes qui ont tissé un lien fort et intime avec les arbres et qui sont, pour la plupart, associés à l’exposition Nous les Arbres.
Avec Emanuele Coccia (philosophe), Bernie Krause (musicien et bioacousticien), Tony Oursler (artiste)…

Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

Ce nouvel Entretien Infini sera également l’occasion de présenter le livre réunissant l’ensemble des entretiens dirigés par Hans Ulrich Obrist à la Fondation Cartier depuis 2014. Une signature sera proposée à l’issue de la soirée.
Réservation

Nouveauté : Soirée Nomade du 15 au 20 octobre, de 19h à 22h

Jusqu’au 20 octobre, une nocturne supplémentaire est également proposée les jeudis (jusqu’à 22h).
Inauguration le 15 octobre en présence de l’artiste Tony Oursler, « Eclipse » : Pionnier de l’art vidéo, l’artiste américain Tony Oursler expose ses dispositifs ingénieux entre sculpture, installation et performance dans le monde entier.

Dans le cadre de l’exposition Nous les Arbres, Tony Oursler crée Eclipse, une installation vidéo monumentale projetée sur les arbres du jardin de la Fondation Cartier. À la tombée de la nuit, venez redécouvrir le jardin métamorphosé par l’imaginaire fantasmagorique de l’artiste.

Réservation

Exposition Nous les arbres – Fondation Cartier pour l’art contemporain, du 12 juillet au 5 janvier 2020 – 261 boulevard Raspail – 75014 Paris
 
 
Photo d’en-tête : Oeuvre de Salim Karami – Sans titre

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