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Lancement de la plateforme pour lanceurs d’alerte « Source sûre »

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Le Monde, Le Soir, RBTF et La Libre Belgique sont heureux de vous annoncer la naissance de « Source sûre » ! Première plateforme francophone internationale destinée aux lanceurs d’alerte – unique en son genre – celle-ci a pour ambition de s’ouvrir à tous les autres médias francophones pour permettre à des lanceurs d’alerte d’envoyer des informations confidentielles. Réponse en pied-de-nez au projet de la loi Macron sur la notion de « secret des affaires » ?! 

Le site Sourcesûre permet à des lanceurs d’alerte d’envoyer des informations confidentielles à des médias, en envoyant des documents qui seront transmis de façon anonyme et intrâçable. Ils peuvent choisir d’envoyer leurs documents à un seul média ou à plusieurs. Si le lanceur d’alerte accepte d’être recontacté, le journaliste ayant reçu les documents pourra dialoguer avec lui en ligne, en utilisant un code unique et secret (ce dialogue est recommandé, car le journaliste aura ainsi de meilleures chances de mener une enquête fructueuse).
Les médias ayant reçu les documents décideront de donner suite ou non, de vérifier les informations, de mener leur propre enquête, ou de publier les informations.

Voici pour les présentations officielles récupérées sur le site de la plateforme. Au chapitre « sécurité » il est mentionné : « Lorsque vous transmettez aux médias des informations sensibles, vous prenez des risques liés à la technologie des réseaux, et aussi à votre comportement. Vous pouvez prendre certaines mesures pour mieux vous protéger.« … puis sont développés les risques liés à « votre » comportement, les risques techniques, les précautions à prendre et les protections techniques à opérer pour rester anonymes et protégés.

Une conférence de presse est organisée le 12 février prochain à Paris pour les présentations officielles. 

Le secret des affaires…

Selon le journal Libération du 28 janvier 2015 : « Lors des débats sur le projet de loi Macron, la notion de secret des affaires a été introduite à l’article 64. Cet amendement prévoit de punir quiconque prend connaissance, révèle sans autorisation ou détourne toute information protégée au titre du secret des affaires d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. En introduisant cette disposition dans le projet de loi Macron, la France anticiperait – ce qui est exceptionnel – la transcription d’un projet de directive européenne, et deviendrait le premier pays européen à pénaliser la divulgation d’informations  » valeur économique » ». 

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Je vous rassure, l’amendement a été retiré devant le tollé général de la presse et la liberté d’informer. Mais l’alerte a été donnée…

A propos des lanceurs d’alerte

En février 2014, presque jour pour jour, sortait un livre de Florence Hartmann, ancienne journaliste du journal Le Monde, « Lanceurs d’alerte » : elle y raconte les parcours, les histoires, les motivations d’une série de lanceurs d’alerte. Elle savait de quoi parler puisqu’en 2008, elle avait été elle-même jugée par le Tribunal pénal international pour avoir travaillé un temps au bureau du procureur et avoir violé la confidentialité de décisions de la cour. (Photo : Florence Hartmann)

Le concept de « lanceur d’alertes » a été forgé dans les années 70, lorsque l’Américain Daniel Ellsberg a révélé les documents du Pentagone sur la guerre du Vietnam. Concept qui a pris de l’ampleur avec les révélations de WikiLeaks ou celles de Snowden ces dernières années, sans oublier les révélations en France de l’exposition de longue durée à l’amiante, les éthers de glycol, ou les effets du Médiator par la lanceuse d’alerte Irène Frachon, médecin pneumologue de formation.

Des actions qui sont dans l’intérêt de tous. L’opinion publique internationale est donc prise à témoin car on y révèle des dysfonctionnements dans nos démocraties. Les lanceurs d’alerte révèlent ce que personne ne veut voir étaler, ni les Etats, ni les entreprises privées. Ils montrent un visage pas forcément idyllique ni satisfaisant des démocraties. Leur méthode est brutale, mais elle est portée au jugement de la société puisque concernant tout le monde. 

Où se trouve l’équilibre entre transparence et droit de savoir ? D’après Florence Hartmann, dans une interview accordée à l’Obs-Rue 89 en 2014 : 
« Les deux extrêmes n’existent pas. On n’a pas le droit de TOUT savoir, on n’a pas le droit de ne RIEN savoir… Au lieu de profiter de l’affaire WikiLeaks, qui a eu un énorme écho et a attiré l’attention sur le sujet, on a posé le sujet comme deux extrêmes irréconciliables. Or, les deux extrêmes n’existent pas.
Tout ce qui existe est entre les deux. Et c’est ce qu’on a éliminé du débat, c’est-à-dire la coexistence entre les uns et les autres, là où vit la démocratie. La règle, c’est le droit de savoir, et – la question a été posée dès Daniel Ellsberg dans les années 70 – l’exception, c’est le secret dans certains domaines.
La « dictature de la transparence », c’est évidemment dangereux, mais on nous parle d’un impossible. Ce n’est pas ce que demandent les lanceurs d’alerte, on a manipulé le débat. A quelques exceptions près, personne ne demande le droit de TOUT savoir. »

Ceux qui dénoncent des scandales sanitaires ou environnementaux sont désormais protégés par la loi. Le Parlement a adopté le 3 avril 2014 une proposition de loi visant notamment à protéger « les lanceurs d’alerte », ces scientifiques ou ces citoyens qui attirent l’attention sur les risques sanitaires ou environnementaux. Ajoutant au texte sénatorial une définition du lanceur d’alerte : « Toute personne physique ou morale a le droit de rendre publique ou de diffuser de bonne foi une information concernant un fait, une donnée ou une action, dès lors que la méconnaissance de ce fait, de cette donnée ou de cette action lui paraît dangereuse pour la santé ou pour l’environnement. » Le texte veut éviter que les lanceurs d’alerte soient victimes de discrimination professionnelle « pour avoir relaté ou témoigné, de bonne foi », à leur employeur ou aux autorités, « des faits relatifs à un danger pour la santé publique ou l’environnement » dont ils auraient eu connaissance par leurs fonctions.

Et les médias dans tout ça ?

Emmanuel Hoog, ancien président de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), PDG de l’Agence France Presse (AFP) depuis 2010, et auteur de « Mémoire Année zéro1 », déclare que « Les lanceurs d’alerte sont les alliés des journalistes. »  dans une tribune d’Amnsety International le 2 février dernier : Qu’est-ce qui change avec les lanceurs d’alerte ? La sophistication de l’information ou la mise à jour de la volonté des puissants d’en cacher une partie ?
« L’alerte fait partie de la culture historique des agences de presse, nous sommes des professionnels du temps réel. Les agences de presse structurent encore très largement la temporalité de l’information. Les lanceurs d’alerte sont évidemment liés à cette notion, au sens anglo-saxon du breaking news, la dernière nouvelle, car ils nous mettent en éveil sur un sujet très important ou jusqu’à présent caché. »

« Par ailleurs, il y a un deuxième sens au mot « alerte », associé à la notion de danger et de gravité. Ils nous « alertent » que quelque chose de grave se passe. Ils pointent un dysfonctionnement majeur. Ces deux types d’alerte peuvent se rencontrer mais se distinguent. Une urgence sur le plan médiatique ne se confond pas toujours avec une urgence sur le plan démocratique. La complexité du monde moderne ne peut faire reposer sur les seules épaules du journaliste la responsabilité de la transparence et de la vitalité du débat démocratique. En ce sens, les lanceurs d’alerte sont des alliés du journalisme. »

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Lancée également cette semaine, une autre plateforme, AfriLeaks,veut mettre en relation les détenteurs d’informations sensibles avec les médias africains. Le tout de manière ultra sécurisée. La plateforme se présente comme une « boîte aux lettres » hautement sécurisée permettant à des lanceurs d’alerte de poster des documents et d’entrer en relation directe, en toute confidentialité ou de manière anonyme, avec un ou plusieurs journaux de son choix.
« AfriLeaks est un outil qui permet à des médias et des informateurs de déclencher des enquêtes », résume la journaliste d’investigation Khadija Sharife interwievée par le mensuel anglophone du Groupe Jeune Afrique, The Africa Report. Comme ce magazine, une douzaine d’autres titres de presse africains de langue anglaise et quelques ONG se sont associés au projet.

 

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