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L’impression 3D en questions

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L’impression 3D fera intégralement partie de nos vies demain. C’est une nouvelle révolution. C’est un développement futuriste, qui touche presque à la science-fiction, mais elle est encore inaccessible pour une grande partie des gens. Cela reste quelque peu abstrait pour beaucoup, car nous ne sommes pas encore habitués et totalement influencés par cette innovation. Mais quel est le point de vue d’une personne directement concernée par l’impression 3D tel qu’un imprimeur dit « classique », pour un regard décalé et curieux ?

Rencontre avec Loïc Maiche, directeur et fondateur de ADM (Agence Dupli Média) situé dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Loïc monte ADM en novembre 1994, une imprimerie reprographiste où il exerce seul au démarrage. Aujourd’hui ADM comprend vingt-cinq employés ; c’est une imprimerie contemporaine spécialisée dans le domaine du luxe.
Loïc découvre l’impression 3D il y a à peu près quatre ans grâce à Internet. Il me confirme un développement très rapide de l’impression 3D et appelle à une vulgarisation de cette technique par la mise à jour constante des médias. Il la voit comme la nouvelle technologie qui permettra de développer et de fabriquer des produits qui étaient jusqu’à présent inaccessibles. Selon lui, l’impression 3D n’a pas de limites connues aujourd’hui, nous ne pouvons pas anticiper son développement.

L’inquiétude première du développement de l’impression 3D est peut-être la disparition de certains métiers mais, comme le fait remarquer Loïc, certes, quelques métiers vont disparaître, mais d’autres vont apparaître ou réapparaître.
En effet, l’impression 3D en elle-même ne suffit pas, pour avoir un résultat final qui « tient la route » et présenter un objet de belle qualité il y a tout un travail antérieur et postérieur à l’impression, il faut donc des gens qualifiés et spécialisés.

« Il faut savoir évoluer et avancer avec son temps », me dit-il. Mais ne faut-il pas faire la part des choses et rester vigilant ? « En effet, l’impression 3D révolutionnera nos vies », explique Loïc, mais comme pour beaucoup d’innovations avec des points positifs et négatifs.
L’impression 3D va développer de nouvelles techniques pour rendre les objets moins lourds, pour fabriquer des choses que l’on n’arrivait pas à faire et à concevoir jusqu’à présent ; elle apporte donc de nouvelles techniques, de nouvelles approches à la science et une nouvelle façon de fabriquer ; non plus de fabriquer sur de grands volumes mais de fabriquer à la demande pour éviter le gaspillage. 
D’un autre côté, l’impression 3D va pouvoir créer de nouvelles armes indétectables car en plastique qui seront à la portée de tout le monde, n’importe qui pourra les imprimer. 

Loïc me confie qu’il n’y a pas d’association possible entre l’imprimerie classique et l’impression 3D : nous ne pouvons pas comparer ces deux domaines car ils sont très différents ; ils ne nécessitent pas les mêmes métiers, le même travail et la même qualification.

Loïc Maiche prévoit d’ouvrir un magasin avec pignon sur rue pour permettre une plus grande ouverture au grand public et aux micro-sociétés qui ne la connaissent pas obligatoirement. Le magasin serait ouvert à toute personne souhaitant imprimer en 3D que ce soit du domaine public ou privé.

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Julia Schebat : Pour vous, quels sont les domaines concernés par l’impression 3D ?
Loïc Maiche : Les domaines sont très nombreux, il y a toute la création d’objets personnels, le design architectural, d’objets et de création haute couture, le développement marketing ; la création de bijoux, dans l’industrie : les pièces détachées… Et le modélisme.

J.S : Selon vous, jusqu’où l’impression 3D peut-elle se développer ?
L.M : Je pense qu’elle peut se développer sur la production de pièces bien précises, qui sont déjà utilisées dans l’aéronautique. Par exemple ils font des pièces bien particulières où la fabrication ne demande pas un gros usinage. Le développement est illimité.

J.S : Votre magasin serait-il dédié juste au public pour imprimer des objets tel que des coques de téléphones portables ?
L.M : C’est une possibilité, ce serait plutôt ouvert à toutes les personnes voulant imprimer en 3D, pour faire des expérimentations. Ou pour des professionnels qui veulent imprimer un prototype pour pouvoir le présenter lors de conférences, séminaires, formations…

J.S : pensez vous que votre projet soit réalisable ?
L.M : je l’espère. C’est compliqué car il n’y a pas que l’impression en elle-même. Il y a tout une technique derrière : le professionnalisme et toutes les finitions suite à l’impression.

J.S : Donc votre projet créerait de nouveaux métiers ?
L.M : Pas de nouveaux métiers. Mais par exemple pour l’impression 3D il faut savoir polir, chromer, peindre… les objets imprimés. Donc c’est l’occasion de retrouver des métiers anciens déjà existants et souvent dévalorisés et qui permettraient un renouveau et une grande qualité d’exécution.

J.S : Pensez vous qu’une machine 3D est un bon investissement ?
L.M : Il y a des chances. C’est compliqué car le domaine reste nouveau, donc il est très difficile de déterminer le prix d’un objet qui sort d’une machine. Même si l’on connaît le temps de réalisation d’une pièce le problème vient d’une fabrication quotidienne, comme pour une coque ; nous avons des pris variants de 9€ à 30€ selon la complexité du travail. Quand on travaille avec des professionnels comme dans le luxe, pour créer un beau flacon de parfum et d’en faire le prototype, le prix peut monter jusqu’à 3500€. Toute la partie complexe est là.

J.S : Pour que ce projet soit rentable, il faut donc investir dans plusieurs machines ?
L.M : En effet, il faut plusieurs machines différentes qui sachent imprimer, soit de la résine, soit de matières dures ou molles, soit, dans l’avenir, du métal, du textile ou des aliments… Donc l’idée c’est de commencer au moins avec deux ou trois machines.

J.S : si votre projet arrive au bout y aura-t-il des métiers qui se croiseront entre, l’impression classique et 3D ?
L.M : Non, car ce sont des métiers très différents. Aujourd’hui en impression 3D nous travaillons sur la mise en volume et les matières. Alors que pour l’impression classique le papier reste essentiellement le support principal. Bien sûr nous pouvons travailler du volume en papier, mais les techniques sont, je me répète, très différentes.

J.S : En quoi votre projet pourrait-il être différent de toutes les activités qui sont pratiquées autour de l’impression 3D ?
L.M : Il y a des sociétés qui existent depuis très longtemps et qui font, ce que l’on appelle, du prototypage, ce sont des sociétés très spécialisées, qui sont sur des techniques de haute voltige et qui ont des contrats confidentiels avec de grands groupes. Par ailleurs, il y a des sociétés qui ouvrent, comme Fablab, qui sont dans le domaine coopératif. Ces sociétés ne peuvent pas produire à la demande.
Je vais me retrouver juste au centre de ces deux compétences pour offrir un minimum de conseil technique auprès de non-initiés, professionnels ou non. Et de plus, un service d’accompagnement pour les clients, du projet initial numérique aux finitions sur l’objet, pour qu’ils puissent repartirent avec un objet parfaitement adapté à leurs attentes.

Julia Schebat

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Photos illustrations 1 et 2 : ©ADM

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