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guerre de l'espace

La paix dans l’espace est-elle menacée ?

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Alors que se tient à Genève une réunion internationale importante qui devrait établir les bases d’une paix dans l’espace, des bruits de bottes à la Star Trek se font entendre. Washington accuse la Russie et la Chine de mener une course aux armements dans l’espace. Une escalade dont le risque majeur est le déclenchement d’un conflit spatial et l’enjeu la paralysie de tous nos systèmes modernes d’observation et de communication.
 
Des experts de 25 pays – y compris de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis – sont réunis à huis clos depuis lundi 18 mars à Genève pour tenter de jeter les bases d’un accord sur la prévention de la course aux armements dans l’espace. Pékin et Moscou ont soutenu l’organisation de cette réunion du Groupe d’Experts Gouvernementaux (GGE), qui se tient jusqu’au 28 mars sous la présidence de l’ambassadeur brésilien auprès de la Conférence du Désarmement de l’ONU, Guilherme de Aguiar Patriota.
 
Mais dans un discours à la Conférence du Désarmement, au Palais des Nations, siège de l’ONU, la secrétaire d’État adjointe américaine Yleem Poblete s’est interrogée sur la sincérité de l’engagement de la Chine et de la Russie dans les discussions du GGE. « Comment peut-on croire que (la Russie est) sérieuse à propos de la prévention de la course aux armements dans l’espace alors que ce sont eux qui développent des armes antisatellites lancées depuis la Terre ? » a-t-elle demandé. Yleem Poblete, qui travaille au Bureau du contrôle des armements au Département d’État, a également accusé Moscou d’essayer de fabriquer des lasers capables « d’aveugler ou d’endommager des satellites ».
 
Elle a ensuite reproché à la Chine de développer des instruments pour brouiller les émissions des satellites ainsi que des missiles capables d’atteindre des « satellites en orbite basse ». Compte tenu de cela, « il est difficile d’évaluer la véracité de l’engagement de la Chine en faveur de la prévention de la course aux armements dans l’espace », a tranché Yleem Poblete.
 

Forces de l’espace

Ces joutes verbales se déroulent avec en toile de fond, la décision du président américain Donald Trump de créer une « Force de l’espace » ; le Pentagone a soumis une proposition en ce sens début mars au Congrès. Cette force spatiale sera chargée de protéger les intérêts américains dans l’espace, que les Américains considèrent désormais comme un « domaine de combat ».

LIRE DANS UP’ : L’Amérique de Donald Trump veut se doter d’une armée de l’espace. Enjeux et dangers.

Cette annonce a suscité une vive inquiétude dans le monde, mais les experts pensent que les trois grandes puissances ont beaucoup à perdre si les discussions en cours échouent, étant donné l’importance croissante de la technologie satellitaire dans les affaires civiles et militaires. La réunion du GGE ne publiera un rapport que si l’ensemble des nations parviennent à un consensus sur son contenu.
 
Un consensus attendu depuis dix ans. En effet, les efforts diplomatiques visant à forger un traité sur l’espace sont dans l’impasse depuis plus d’une décennie. Un des principaux problèmes, selon les experts, est que la Chine et la Russie ont jusqu’à présent refusé le déploiement de certains dispositifs dans l’espace, tandis que les pays occidentaux ont préféré mettre l’accent sur les « comportements » ou les « actions » qui devraient être limités dans l’espace.
 
En dépit de la rhétorique de Donald Trump, qui se vante d’avoir des budgets de défense en constante augmentation, les militaires et les experts comprennent qu’une suprématie écrasante n’est pas suffisante pour protéger les ressources spatiales d’un pays.
 
« Il est très difficile […] de défendre seul ces biens dans l’espace », a déclaré à l’AFP Jessica West, chef de projet du rapport sur l’indice de sécurité spatiale 2018.
M. Meyer, également ancien chef du bureau du renseignement du ministère des Affaires étrangères du Canada, a indiqué à l’AFP qu’un autre facteur pouvant créer un élan diplomatique est que l’espace « n’est plus considéré comme un club de riches ». Des dizaines d’États, dont des pays en développement, disposent maintenant de satellites, a-t-il ajouté. La technologie spatiale – qu’elle soit liée à la reconnaissance, à la cartographie ou à la navigation – fait désormais partie intégrante de la vie militaire et civile.
 

Légitime défense

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la décision de la France d’envoyer, elle aussi, des armes dans l’espace. La France réfléchit en effet à placer des armes dans l’espace, afin de pouvoir exercer son droit à la légitime défense en cas d’agression. « Placer une arme dans l’espace à des fins non agressives n’est pas en soi interdit, selon notre lecture du Traité de l’espace », a expliqué le général Michel Friedling, qui dirige le commandement interarmées de l’espace (CIE), durant une audition au Sénat en février, précisant que c’est plutôt « l’usage qu’on en fait (qui) peut être prohibé ».
En clair : la France, tout en refusant de se lancer dans une course aux armements spatiaux, pourrait, selon «  le principe onusien du droit à la légitime défense  », se doter de systèmes d’autodéfense, se donnant ainsi la capacité de réagir en cas d’agression de la part d’un autre objet en orbite.
 
Cette nouvelle capacité pourrait prendre plusieurs formes. Soit via des équipements embarqués sur de prochains satellites comme des armes à énergie dirigée (lasers), des faisceaux à micro-ondes, ou encore des armes à impulsion électromagnétique, soit via un drone spatial agile capable, de passer plusieurs semestres à évoluer sur les orbites basses pour y mener des opérations sensibles.
 

Pearl Harbour spatial

« Les grandes puissances spatiales améliorent leurs capacités et développent des systèmes visant la conduite d’actions dans l’espace », a martelé le général Friedling. En se dotant de capacités extra-atmosphériques, les armées des pays concernés espèrent non seulement agir dans l’espace, mais aussi réduire l’efficacité des armées ennemies sur terre, sur mer et dans les airs. Une perspective qui avait poussé l’administration Bush à évoquer dès 2001 « un risque de Pearl Harbor spatial ». En cas de conflit impliquant des nations spatiales, « il est plausible que n’importe quelle entrée en matière se fera là-haut », expliquait fin 2018 au Point le colonel Vinçotte, expert de l’espace au Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes.
 
Pour M. Meyer, le chef du bureau du renseignement canadien, les gouvernements font maintenant face à une question : « Comment les intérêts de la nation sont-ils les mieux servis ? ». « Est-ce en déclenchant une nouvelle course aux armements dans un environnement vital pour la prospérité globale ou en faisant des efforts pour trouver des arrangements avec certains de vos adversaires potentiels ? »
Sources : AFP
 

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