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Quels sont les meilleurs traitements actuels contre le coronavirus ?

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Le coronavirus d’origine chinoise se répand, déclenchant des épidémies dans de nombreux pays à la fois, et menace maintenant de se propager dans le monde entier comme une véritable pandémie. Tous les gouvernements des États dans lesquels des malades ont été recensés annoncent que la propagation est inévitable et qu’il faut s’y préparer. Si cette maladie, connue sous le nom de Covid-19, devient effectivement une pandémie, une chose est sûre : des milliards de personnes espéreront un médicament ou un vaccin. Bien qu’il n’existe pas encore de traitement éprouvé pour le virus et la pneumonie qu’il provoque, il existe plus de 70 médicaments ou combinaisons de médicaments qui pourraient valoir la peine d’être essayés, selon l’Organisation mondiale de la santé. Tour d’horizon des projets de recherche les plus prometteurs qui pourraient rapidement être mis sur le marché.

Le Remdesivir, bloqueur de virus

Bien qu’il soit expérimental, le médicament injectable Remdesivir, fabriqué par Gilead Sciences, est un antiviral à large spectre pour lequel de nombreux médecins se disent optimistes.
Ce médicament forme une version altérée d’un nucléotide dont le virus a besoin pour construire de nouvelles copies de lui-même, l’empêchant ainsi de se multiplier. Le même type de stratégie a conduit à un médicament à succès produit par Gilead contre l’hépatite C.

Le Remdesivir serait une bonne solution car il est largement actif contre les virus dont le matériel génétique est constitué d’ARN, ce qui est le cas u coronavirus. Il fonctionne bien chez les souris et les singes infectés par le MERS (un virus voisin), bien qu’il n’ait pas beaucoup aidé lorsqu’il a été administré aux victimes du virus Ebola au Congo à partir de 2018.

En janvier dernier, le Remdesivir a été administré dans l’État de Washington aux États-Unis à un homme de 35 ans qui avait attrapé le coronavirus lors d’un voyage en Chine et qui s’en est ensuite remis. Pour savoir si cela fonctionne vraiment, L’agence américaine de santé, le NIH, a déclaré aujourd’hui qu’il allait mener une étude sur le Remdesivir au centre médical de l’université du Nebraska, où certains Américains atteints de la maladie sont soignés ou mis en quarantaine.
Selon l’agence, l’étude se fera en double aveugle : certains sujets recevront le médicament et d’autres une injection factice, ou un placebo. La première personne à participer à l’essai est un Américain qui se trouvait sur le bateau de croisière Diamond Princess, site d’un important foyer épidémique.

Ce traitement semble suffisamment prometteur pour que l’OMS promeuve son utilisation. Le Remdivisir a ainsi été utilisé sur des patients français à Bordeaux et à l’hôpital Bichat à Paris. Les médecins estiment que ce médicament est bien toléré et semble d’une bonne efficacité puisque les quelques malades traités ont guéri. Toutefois, pour que son administration soit généralisée en cas d’infection au coronavirus, il faudra attendre de véritables essais cliniques, durant lesquels les scientifiques évalueront formellement sa tolérance.

Un vaccin

Ce serait probablement la meilleure défense à long terme, mais un vaccin conventionnel présente l’inconvénient de mettre généralement trois ou quatre ans à arriver sur le marché, au plus vite. En effet, il faut du temps pour prouver qu’ils protègent la population contre l’infection et pour les fabriquer en grandes quantités. De plus, il n’est pas rare que les vaccins échouent tout simplement, ce qui renvoie les scientifiques à la planche à dessin.

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Heureusement, un certain nombre de prototypes de vaccins ont été mis au point contre le SRAS, la maladie à coronavirus qui a tué 774 personnes à partir de 2003. Bien que les vaccins n’aient jamais été nécessaires après l’arrêt de la propagation du SRAS, certaines de ces approches sont en train d’être dépoussiérées pour le nouveau virus.

Le groupe français Sanofi est l’une des entreprises qui développent un vaccin contre les coronavirus. Son approche consiste à fabriquer des protéines appelées antigènes du virus ; ceux-ci peuvent être injectés dans la circulation sanguine, entraînant le système immunitaire des personnes à reconnaître le virus. Habituellement, ce type de vaccin est fabriqué à partir d’œufs de poule, et c’est là que se situe le goulot d’étranglement. Car il n’est pas évident de se procurer des millions d’œufs d’un coup de baguette magique. C’est la raison pour laquelle Sanofi travaille sur d’autres moyens de fabriquer des antigènes à l’intérieur de cellules d’insectes.

Des vaccins plus rapides

Certaines entreprises expérimentent de nouveaux types de vaccins qui consistent à injecter de courts brins de matériel génétique du virus directement dans le corps des malades. Ainsi, leurs propres cellules fabriquent les antigènes viraux. Bien que ces vaccins n’aient pas encore connu un grand succès en médecine, ils sont parmi les variétés les plus rapides à créer des prototypes.

Cela est apparu clairement cette semaine lorsqu’une entreprise, Moderna Therapeutics, a déclaré qu’elle avait déjà expédié quelques doses d’un vaccin à ARN à l’agence de santé américaine. Ces doses pourraient être administrées à des volontaires dans le cadre d’un test de sécurité qui débuterait dès le mois d’avril. « Nous n’avons jamais été confrontés à l’obligation d’intervenir sur une pandémie dans des laps de temps aussi courts« , a déclaré Stephen Hoge, un dirigeant de la société à la revue du MIT.

Le plasma des malades contaminés 

Une personne qui est infectée par un virus mais qui parvient à s’en sortir indemne, possède un sang qui grouille d’anticorps contre le virus. Il a été démontré que le fait de collecter le plasma sanguin de ces malades guéris et de le perfuser à une autre personne peut parfois sauver des vies. Bien qu’il ne soit pas certain que le plasma fonctionne, plus de 27 000 personnes sont déjà recensées comme ayant été infectées par un coronavirus en Chine, ce qui signifie qu’il pourrait y avoir un grand nombre de donneurs. Les médecins de Shanghai font partie de ceux qui essaient les perfusions de plasma.

Les médicaments contre le VIH

Pour aider les patients souffrant de détresse respiratoire grave due au virus, les médecins chinois donnent la priorité aux traitements qu’ils peuvent se procurer, et parmi ceux-ci figurent plusieurs médicaments déjà approuvés pour le VIH. Un hôpital de Shanghai, par exemple, a testé une combinaison des pilules lopinavir et ritonavir chez 52 patients. L’entreprise AbbVie commercialise cette combinaison sous le nom de Kaletra. Bien qu’ils n’aient constaté aucun effet, d’autres études sont prévues ou en cours sur d’autres médicaments, notamment le Descovy, une pilule à prendre une fois par jour par des personnes qui n’ont pas le VIH mais qui risquent d’être infectées par des rapports sexuels.

La bonne vieille chloroquine

Selon certains articles largement relayés par les médias sociaux, le remède contre le coronavirus est déjà connu, et c’est le vieux médicament antipaludique chloroquine. Cette information trouve son origine dans une première étude chinoise, publiée dans Nature Cell Research le 4 février dernier. Etude suivie par une seconde, publiée dans BioScience Trends quelques jours plus tard en présentant des essais cliniques de la chloroquine. Ce médicament contre le paludisme aurait démontré, selon ces chercheurs, « une efficacité apparente et une sécurité acceptable contre la pneumonie Covid-19 dans les essais cliniques menés dans plusieurs centres en Chine ».

Le buzz autour de ce traitement s’est amplifié avec l’intervention du professeur Didier Raoult, directeur de l’institut Méditerranée Infection. Celui-ci annonce dans une vidéo vue par 300 000 personnes sur YouTube que ce médicament signe la fin de la partie et que l’on a trouvé le traitement contre le coronavirus.

En réalité, rien n’est encore définitivement prouvé sur l’efficacité de ce traitement. Mais des études sur ce composé bon marché, bien étudié et facilement disponible, sont en cours en Chine, où les patients reçoivent 400 milligrammes par jour pendant cinq jours. Les premiers tests de laboratoire suggèrent que le médicament, découvert en 1934, pourrait être très efficace, mais il faut rester modéré tant que les études cliniques ne démontrent pas scientifiquement l’intérêt de ce traitement pour lutter contre le coronavirus.

Urgence mondiale

Face à ce qui ressemble de plus en plus à une pandémie de coronavirus, le monde presse les médecins et les chercheurs de trouver le remède, le plus rapidement possible. Les labos aux quatre coins de la planète se mobilisent en urgence. « Dans l’excitation et la peur, des choses assez peu logiques sont tentées. L’effervescence tourne autour des médicaments qui ont déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché, dont on connaît la toxicité, afin de les tester pour voir s’ils ne sont pas, par hasard, actifs. » déclare au quotidien Le Monde, Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des coronavirus. Il ajoute que la probabilité de trouver un médicament efficace de cette façon est très faible. Selon lui, « Il vaudrait mieux s’appuyer sur une recherche fondamentale patiemment validée, sur des programmes de long terme. Un médicament prend dix ans de développement. »

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La pandémie de coronavirus nous laissera-t-elle le temps d’attendre aussi longtemps ? Rien n’est moins sûr. C’est pourquoi, sans sombrer dans une furie de recherches tous azimuts, les travaux menés sur des traitement déjà existants semble la méthode la plus adaptée, à ce moment précis de la propagation de la maladie. Les pistes les plus prometteuses devront disposer de confirmation le plus rapidement possible, avec des évaluations scientifiques et des essais cliniques menés à vitesse accélérée. Nous n’avons pas vraiment le choix.

Avec MIT Technology Review

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