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L’armée des faucheurs de chaise contre le terrorisme

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Les activistes « Les faucheurs de chaises » seront reçus par la direction de BNP Paribas : vers la fermeture des filiales dans les paradis fiscaux ?
Lundi 23 novembre à 16 h, des représentants des faucheurs de chaises seront reçus par la direction générale au siège du groupe BNP Paribas pour discuter de la fermeture de ses filiales dans les paradis fiscaux. Alors que ces derniers sont à nouveau sur la sellette pour leur contribution au financement des réseaux terroristes internationaux, la principale banque française va-t-elle enfin se décider à rompre ses liens avec ces trous noirs de la finance ?
 
L’argent de la transition écologique et sociale existe : il est dans les paradis fiscaux ! Pour répondre à la menace grave et imminente que représente l’évasion fiscale, des citoyens se sont engagés à réquisitionner 196 chaises d’ici la COP 21, dans les agences des banques les plus implantées dans les paradis fiscaux, regroupés sous le nom « Les faucheurs de chaise ». Ils n’en sont pas à leur premier cout d’essai  ; c’est une petite histoire qui commence le 12 février dernier et qui a connu de nombreux rebondissements.

Dès le lendemain des attentats du 13 novembre, par un courriel émanant de Madame Pessez, sa déléguée à la responsabilité sociale et environnementale, le groupe BNP Paribas a demandé aux faucheurs de chaises « de cesser vos actions de vols de chaise, toute intrusion dans nos agences pouvant avoir des conséquences très graves » étant donné « l’état d’urgence désormais en vigueur ».
Dans leur réponse, Thomas Coutrot (porte-parole d’Attac), Florent Compain (président des Amis de la Terre) et Txetx Etcheverry (membre de la Coordination d’Action Non-Violente COP 21) proposent à BNP Paribas une armistice : « nous sommes prêts à appeler à la suspension des réquisitions de chaises dans les agences de la BNP si vous annoncez la fermeture de vos sept filiales dans les îles Caimans ».
Depuis début octobre, 35 actions de réquisitions citoyennes ont eu lieu, dans de nombreuses villes en France, et même à l’étranger, dans des banques impliquées dans l’évasion fiscale. Le groupe BNP Paribas a été particulièrement visé (27 fauchages) car il est en pointe dans l’organisation de l’évasion fiscale via ses 171 filiales dans les paradis fiscaux, dont 7 dans les Îles Caïmans.
Ces actions ont répondu à l’« Appel à réquisitionner 196 chaises » qui a été lancé le 30 septembre par des dizaines de personnalités, dont le philosophe et ancien résistant Edgar Morin, le sociologue Alain Caillé, l’essayiste Susan George, le philosophe et ancien Haut référendaire à la Cour des Comptes Patrick Viveret, ou l’ancien résistant Claude Alphandéry.
 
Suite aux terribles attentats du 13 novembre, les faucheurs de chaises ont suspendu leurs actions pour quelques jours pour respecter la période de deuil. Mais l’évasion fiscale, elle, continue à réduire les fonds disponibles pour la transition écologique et sociale, à commencer par le Fonds vert pour le climat. Et les paradis fiscaux continuent à héberger l’argent des mafias criminelles et terroristes.
Si la réunion du 23 novembre débouchait sur un échec, les faucheurs de chaises repartiront à l’action pour obliger BNP Paribas à cesser ses pratiques scandaleuses.
Photo : Patrick Viveret – © Canal +
 
Contexte
 
Les grandes fortunes et les multinationales profitent d’un véritable système mondialisé d’évitement de l’impôt. Elles coûtent, selon les estimations, entre 30 et 80 milliards d’euros chaque année à l’Etat français. Selon un rapport du Tax Justice Network, 20 000 milliards de dollars sont entreposés dans les paradis fiscaux partout dans le monde. Avec ses 171 filiales dans les paradis fiscaux, BNP Paribas est un des rouages essentiels de cette stratégie mondiale d’évasion fiscale. 
 
Frédéric Lebaron note par ailleurs « le pantouflage ou l’incroyable facilité avec laquelle certaines fractions des élites passent du monde public au monde privé, et inversement », à l’image de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ancien de la BNP Paribas, « bébé de Pébereau ». Cette fraction des élites, « véritable oligarchie financière, comme le disait déjà Bourdieu, est embourbée dans l’argent ». Voilà qui rend d’autant plus nécessaire de « promouvoir des travaux d’enquête et la mobilisation dans des associations ».
L’objectif symbolique des 196 chaises a été atteint le 12 novembre, mais la campagne se poursuit. 
 
Après les sombres événements du 13 novembre, les réquisitions ont été suspendues pendant une semaine pour rendre hommage aux victimes des attentats. Mais les organisations mobilisées dans cette campagne contre l’évasion fiscale (ANV-COP21, les Amis de la Terre et Attac notamment) sont déterminées à la poursuivre. Alors que le gouvernement vient d’annoncer que les manifestations prévues les 29 Novembre et 12 Décembre à Paris seraient interdites, ces actions de désobéissance resteront un moyen pour faire entendre la voix de la société civile pendant la COP21. 
Cette voix s’exprimera d’autant plus fortement lors du « Sommet des 196 chaises », qui aura lieu le dimanche 6 décembre dans le cadre du Sommet Citoyen pour le Climat, en pleine COP21. 
 
Jeudi 19 Novembre, Frédéric Lebaron s’était vu remettre une chaise réquisitionnée quelques semaines plus tôt dans une agence de la BNP Paribas par des étudiants militants d’Attac. Ce sociologue, Professeur des Universités et Président de l’Association Française de Sociologie, confirmait ainsi son soutien à la campagne lancée le 30 Septembre, qui appelait à réquisitionner 196 chaises d’ici à la COP21 pour dénoncer le rôle des grandes banques dans l’évasion fiscale : « Les paradis fiscaux et les scandales financiers concernent de larges fractions des élites, notamment politiques, capables de franchir aisément les frontières éthiques, avec un très grand cynisme ». Il avait alors cosigné l’appel aux côtés d’autres universitaires et personnalités de la société civile. 
En attendant le sommet du 6 décembre, Frédéric Lebaron conservera donc une chaise à son domicile en signe de protestation contre l’évasion fiscale à échelle industrielle et l’insuffisance des politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Il rejoint ainsi d’autres personnalités et organisations ayant décidé d’héberger des chaises réquisitionnées : Edgar Morin, Susan George, Marc Dufumier ou encore Greenpeace. 
 
Les « hébergeurs » répondent à leur manière à l’appel du 30 Septembre qui incite «les citoyens et les associations à se rendre solidaires de celles et ceux qui réquisitionneront ces chaises, en proposant d’héberger les chaises chez eux jusqu’à la COP 21 », espérant ainsi que la réquisition et la circulation solidaire des chaises deviennent «un mouvement populaire de grande ampleur pour mettre enfin la finance au service des hommes et de la nature ». 
 
Source :  Attac – Novembre 2015
 

Lettre dirigée à M. Bonnafé, PDG de BNP Parisbas

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