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Accord de Paris

Rien n’est perdu : l’objectif de l’Accord de Paris de réduction à 1.5°C est encore possible

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L’objectif le plus optimiste envisagé par l’accord de Paris sur le climat visant à limiter le réchauffement à 1,5°C a été considéré comme inaccessible. Mais des recherches récentes suggèrent qu’il pourrait être atteint pour autant que nous agissions de toute urgence pour saisir ce moment charnière d’espoir et d’opportunité.
 
L’

accord, rédigé en 2015, a vu la communauté mondiale se réunir sur un texte historique visant à limiter le réchauffement planétaire « à une température bien inférieure à 2°C au-dessus des niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, reconnaissant que cela réduirait de manière significative les risques et les impacts du changement climatique ».
 
Bien que la limite de 1,5°C ait été envisagée comme une cible ambitieuse qui mérite d’être recherchée, de nombreux scientifiques ont exprimé des doutes quant à sa viabilité, une étude ayant conclu que nous n’avions qu’un pour cent de chances d’atteindre l’objectif, tandis que d’autres ont suggéré que même la limite de 2°C n’était pas réaliste.
 
Mais ces estimations graves – et les sentiments de désespoir et de résignation qu’elles suscitent inévitablement – ont peut-être été prématurées.
Une nouvelle étude internationale basée sur la modélisation révisée des données climatiques contenue dans le cinquième rapport d’évaluation du GIEC suggère que le repère de 1,5°C n’est pas encore une impossibilité géophysique, à condition que les pays réalisent des réductions d’émissions plus ambitieuses que celles déjà annoncées.

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L’analyse actualisée, en utilisant les données les plus récentes, montre que le bilan global des émissions de carbone qui atteint l’objectif de 1,5°C est beaucoup plus important que prévu, ce qui équivaut à 20 ans d’émissions annuelles actuelles.
« Nos estimations suggèrent que nous aurions un bilan carbone restant équivalent à environ 20 ans aux taux d’émissions actuels pour une probabilité de 2 sur 3 de limiter le réchauffement de la fin du siècle à moins de 1,5°C », explique Richard Millar de l’Université d’Oxford au Royaume-Uni, dans un article explicatif à Carbon Brief.
« Cela suggère que nous avons un peu plus de marge de manoeuvre qu’on ne le pensait pour atteindre la limite de 1,5°C. »

L’ampleur du défi reste énorme, mais, si les pays du monde entier relancent leurs réductions d’émissions à l’avenir comme prévu dans le cadre de l’accord de Paris, les  » impacts graves, généralisés et irréversibles  » attendus sur les populations et le monde naturel pourraient être évités.
 
Michael Grubb, économiste climatologue à l’University College de Londres et membre de l’équipe qui a produit la nouvelle analyse publiée dans la revue Nature Geoscience. En 2015, le professeur Grubb avait déclaré que l’ampleur et la rapidité des réductions de carbone nécessaires pour atteindre l’objectif de 1,5C étaient « incompatibles avec la démocratie« . Mais les résultats de nouvelles études lui font changer d’avis. En effet, ces études montrent que la marge de manœuvre pour réduire les émissions est atteignable. Il a également indiqué que les émissions de carbone ont cessé de croître plus tôt que prévu, en particulier en Chine, et que les coûts des énergies renouvelables sont en chute libre. Nous sommes en pleine révolution énergétique « , a-t-il dit.

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Le professeur Myles Allen de l’Université d’Oxford, qui faisait partie de l’équipe qui a produit la nouvelle analyse de l’objectif 1.5C, a déclaré qu’ils ont utilisé plusieurs méthodes pour faire une nouvelle estimation du bilan carbone nécessaire, y compris la mise à jour des mesures des émissions et du réchauffement qui ont déjà eu lieu. Les modèles informatiques précédents avaient prédit un réchauffement plus rapide, en raison notamment des particules de pollution qui font effet de serre. On s’aperçoit aujourd’hui qu’elles se dissipent plus vite que prévu.
 
« Beaucoup de gens ont dit que l’objectif de 1.5°C n’est tout simplement pas possible », a déclaré le professeur Allen au quotidien The Guardian. Mais les nouveaux travaux ont révélé que noçus avions une probabilité de 66% d’atteindre l’objectif de 1,5°C en 2100. En effet, Le bilan carbone – la quantité totale d’émissions de gaz à effet de serre que nous pouvons produire et qui atteint toujours la limite de 1,5°C – est d’environ 240 milliards de tonnes de carbone (880 milliards de tonnes de CO2), selon les nouvelles estimations de l’équipe.  Si nous pouvons nous limiter à ce niveau de production de carbone – à partir de 2015, l’horloge tourne déjà – nous avons de bonnes chances de maintenir l’augmentation des températures mondiales à moins de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle.
 
Les estimations antérieures utilisant les mêmes données avaient laissé entendre que le bilan carbone était environ quatre fois plus bas, ce qui signifie que nous n’avions que trois à cinq ans (depuis 2015) avant de dépasser la limite de carbone. Cela signifie que l’objectif pourrait être atteint si des mesures énergiques sont prises.
si le décompte révisé est exact, nous avons une chance de redresser nos erreurs en matière de carbone. « C’est environ 20 ans d’émissions avant que les températures ne franchissent les 1,5°C », a déclaré l’un des chercheurs, le climatologue Myles Allen de l’Université d’Oxford au Times. « C’est la différence entre être irréalisable et être juste faisable. »
Mais ce ne sera certainement pas facile.
 
Ces 880 milliards de tonnes de CO2 sont ce que nous émettrions normalement en 20 ans, et les pays devront donc agir rapidement pour que ces réductions se concrétisent – mais les chercheurs pensent que nous pouvons y arriver. Ils p^récisent touitefois que les réductions de carbone doivent intervenir le plus tôt possible, en commençant par les pays qui ont renforcé leurs promesses de Paris en 2018.

 
Un scénario communément utilisé pour des réductions ambitieuses de carbone, appelé RCP2.6 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prévoit des réductions de carbone de plus en plus importantes au fil du temps. Mais M. Grubb a souligné que cela nécessiterait des réductions annuelles des émissions de carbone, ce qui n’a été le cas que lorsque les économies se sont effondrées au cours de la dépression des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale et à la fin de l’Union soviétique. Au lieu de cela, a-t-il dit, en réduisant les émissions de carbone de plus petites quantités, mais en commençant beaucoup plus tôt, on pourrait atteindre l’objectif de 1,5C.
 
M. Grubb, tout en regrettant les trounures politiques que peuvent prendre ces ejeux, a toutefois minimisé l’impact de la décision du président Donald Trump de retirer les États-Unis de l’accord de Paris, en affirmant que d’autres nations, ainsi que des États et des villes américaines, continuaient à avancer malgré tout, notamment en raison de l’attrait économique d’une énergie verte toujours moins chère.

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Dimanche, le secrétaire d’État Rex Tillerson et le conseiller à la sécurité nationale HR McMaster ont indiqué que les États-Unis sont ouverts aux négociations sur le maintien de l’accord de Paris.

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Au moment de la publication des nouveaux travaux, le Met Office britannique a déclaré que le « ralentissement » du rythme d’augmentation des températures mondiales observé au cours de la première décennie de ce siècle était terminé, 2014,2015 et 2016 ayant tous établi de nouveaux records de chaleur. Au cours des deux dernières années, la température de l’air à la surface du globe a dépassé pour la première fois de plus de 1 °C les niveaux préindustriels.
 
 
2017 a été le mois de juillet le plus chaud en 137 ans de tenue de registres modernes, avec environ 0,83°C plus chaud que la température moyenne de juillet de la période 1951-1980. En juillet 2016 seulement, la température était tout aussi élevée (0,82°C). Tous les mois de juillet précédents étaient plus d’un dixième de degré plus frais. Photographie: GISS/Nasa
 
Cependant, l’augmentation des températures de l’air ne représente qu’environ 3 % de la chaleur emprisonnée par les gaz à effet de serre. Les 97 % restants sont absorbés par les océans et l’augmentation du réchauffement planétaire dont souffre la planète dans son ensemble n’a pas été maîtrisée depuis des décennies. La preuve en est l’élévation inexorable du niveau de la mer, causée par la fonte des calottes glaciaires et la dilatation thermique de l’eau de mer.
 
Le ralentissement de l’augmentation de la température de l’air entre 1999 et 2014 a résulté d’un cycle décennal naturel dans le Pacifique, ont déclaré les scientifiques du Met Office. La circulation océanique s’en est trouvée accélérée, ce qui lui a permis d’évacuer plus de chaleur vers les profondeurs de l’océan et de s’éloigner de l’atmosphère. Mais ce cycle s’est maintenant terminé, ce qui a permis à la température de retrouver une tendance à long terme qui s’accélère progressivement.
 
Le ralentissement temporaire ne signifie pas que le défi de la lutte contre le changement climatique sera plus facile, a dit M. Allen: »Le ralentissement ne nous a aucunement aidés », car il ne fait que refléter une variation naturelle superposée à la forte tendance au réchauffement induite par les émissions de carbone des activités humaines.
 
Ce n’est pas tous les jours que les climatologues nous gratifient de 20 ans de sursis sur la catastrophe annoncée. Espérons que les dirigeants du monde entier et la communauté internationale en général tireront le meilleur parti de cette occasion inespérée qui s’offre à eux.
 
Source : The Guardian
 

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