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Increase: quelles sont les ressources de demain ?

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Comment développer une chimie « verte » ? Utiliser la biomasse, une source de carbone renouvelable, comme matière première, tel est le moyen choisi par un réseau unique en son genre inauguré le vendredi 13 mai à l’université de Poitiers, Increase. Avec comme questionnement central : « Quelles sont les ressources de demain ? C’est notre défi… »
Photo © MAXPPP
 

Créé par le CNRS avec le soutien de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (1,165 M€), Increase est un réseau collaboratif public-privé dédié à l’éco-conception et aux ressources renouvelables. Il réunit aujourd’hui près de 200 chercheurs issus de huit laboratoires de recherche (Rennes, Nantes, La Rochelle, Poitiers, Bordeaux, Toulouse), et des industriels de la chimie, dans des secteurs comme la cosmétique, l’agroalimentaire ou la détergence (L’Oréal, Solvay,…). Fort de la synergie entre recherche et industrie, il vise à réaliser une recherche de pointe tout en intégrant les problématiques de mise sur le marché de produits et de procédés chimiques durables en France et à l’international.
 
Increase vise aussi à devenir un réseau de référence mondial dans la valorisation de la biomasse par des méthodes physiques.
La chimie verte, tournée vers un “mode plus durable”, est aujourd’hui en plein essor, d’autant qu’elle devient, dans certains domaines, économiquement rentable et compétitive. L’un des axes actuels de développement consiste à utiliser des ressources renouvelables, telles la biomasse, au détriment du pétrole. C’est le pari que se lance Increase, une fédération de recherche placée sous l’égide du CNRS, qui vient d’être créée avec le soutien de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.
 
Ce réseau collaboratif comprend aujourd’hui huit laboratoires de recherche en chimie, agronomie, ingénierie et sciences humaines et sociales, majoritairement localisés dans le grand ouest. Ce premier cercle travaillera en synergie avec les R&D de plusieurs industriels (des grands groupes mais aussi des PME). Increase ambitionne de devenir un réseau de dimension internationale sur la recherche et les applications industrielles autour de la biomasse. Et il pourra s’appuyer à la fois sur l’expertise scientifique de ses laboratoires académiques et sur les savoir-faire des industriels.
 
Un autre objectif d’Increase est de promouvoir l’éducation des jeunes chercheurs et la diffusion de connaissances sur les thèmes de la chimie verte, via l’organisation du congrès mondial de chimie verte (ISGC, organisé tous les deux ans) et de conférences-débats grand public.
 
Toute matière organique d’origine végétale, animale ou fongique peut être considérée comme de la biomasse : elle représente donc un immense gisement de carbone renouvelable à partir duquel une chimie extrêmement riche et variée peut être réalisée. Increase s’intéressera, entre autres, à la biomasse lignocellulosique, comme le bois ou la paille par exemple. Seules les sources de biomasse non alimentaires, tels les résidus agricoles et les déchets, seront transformées.
 
L’énergie (chauffage, électricité) est l’usage de la biomasse le plus connu. Mais, avec Increase, c’est la fabrication de produits d’intérêt – tensioactifs, polymères, solvants, arômes, etc. – qui sera au premier plan. Elle trouve des applications dans de nombreux secteurs industriels, de la cosmétique aux matériaux, en passant par les domaines pharmaceutique et alimentaire. La biomasse contient en effet de nombreuses molécules d’intérêt (sucres, huiles, composés aromatiques, acides aminés, etc.) que les chimistes sont aujourd’hui capables de séparer et de transformer. L’objectif ici n’est pas de produire des molécules ou matériaux similaires à ceux existants déjà sur le marché mais de synthétiser des produits renouvelables offrant des performances supérieures à celles des produits fabriqués à base d’énergies fossiles.
(Source : CNRS)

Chimie verte : une priorité !

Selon Christophe Rupp-Dahlem, président de l’association chimie du végétal, « Aujourd’hui, les industriels de la chimie et des matériaux ont recours à environ 10% de ressources renouvelables dans leur approvisionnement. Les 90% sont d’origine fossile, principalement pétrole et gaz. Cette tendance pourrait s’inverser à l’avenir. « Les industriels européens de la chimie visent en 2020 le doublement du volume des ressources végétales utilisées comme matières premières, soit à 20% ».
Gain de compétitivité (réduction des consommations de ressources), diversification des marchés et amélioration de l’image, la chimie du végétal pourrait constituer une opportunité pour le secteur.
 
Au 5e rang mondial, le marché de la chimie en France a toutefois connu une croissance modérée au cours des 20 dernières années, selon le Commissariat général au développement durable.
Outre l’épuisement des ressources traditionnelles, l’industrie française est également confrontée au déplacement de la production pétrochimique, aux USA, au Moyen Orient et en Asie, ainsi qu’au déclin de ses industries traditionnelles.
 
Pour tenter d’y remédier, le gouvernement français a placé le développement de la chimie verte comme une priorité. Elle figure ainsi parmi les sept ambitions du rapport d’Anne Lauvergeon concernant l’innovation et les 34 plans de la nouvelle France industrielle d’Arnaud Montebourg.
« Une dynamique se met en place, confirme Christophe Rupp-Dahlem, mais le doublement des volumes passera par une accélération de la mise en place des projets. Une discussion sur un élargissement du décret incitant à l’usage de plastiques biosourcés et biodégradables pour les sacs de caisse à l’ensemble des sacs plastiques est en cours « .
 
Selon le président de l’association chimie du végétal, cet élargissement aboutirait à la production de 60.000 tonnes en plus de plastiques végétaux et 4.000 emplois directs et indirects en France.
 
L’Union européenne va également soutenir ce secteur en apportant une aide d’un milliard d’euros entre 2014 et 2020 par l’intermédiaire d’un partenariat public-privé (PPP), baptisé  » Bio-Based Industries initiatives ». 65% de ce budget sera consacré à l’innovation et aux premières unités de démonstration ainsi qu’aux pilotes industrielles.
 

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