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bioinnovation

Des algues dévoreuses de pollution sont entrées dans Paris

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C’est en habit de Colonne Morris que des algues se sont installées cet été au cœur de Paris pour purifier l’air. Place Victor-et-Hélène-Basch, aussi appelée place d’Alésia, dans le XIVe arrondissement de Paris, plus de 72 000 véhicules circulent par jour faisant de ce lieu de passage un des plus pollués de la capitale. C’est pour cela que le Groupe Suez, en partenariat avec la startup française Fermentalg, a choisi d’y implanter un projet inédit : s’attaquer à la pollution de l’air à l’aide de microalgues. Quand le légendaire mobilier urbain se convertit aux principes de pointe de la biotechnologie …
 
L’entreprise Suez, spécialiste française de gestion de l’eau et des déchets, en partenariat avec la startup française Fermentalg, spécialisée dans la culture des microalgues et les technologies algales innovantes, a eu l’idée d’installer sur des sites pollués (zones industrielles, milieu urbain, axes à fort trafic routier…) de hautes colonnes en verre renfermant, à la manière d’un aquarium, une grande quantité d’eau. À l’intérieur, des microalgues croissent et se multiplient très rapidement. Comme toute matière végétale, ces algues renferment des chloroplastes, qui vont leur permettre de capter la lumière et de l’utiliser comme source d’énergie pour transformer le dioxyde de carbone environnant en oxygène grâce à une réaction biochimique bien connue : la photosynthèse.
 
Dans le cas du prototype développé par Suez et Fermentalg, la source de lumière est constituée d’une rangée de diodes électroluminescentes à basse consommation, dont le spectre lumineux est optimisé pour permettre une croissance optimale des algues.
 
 
Les microalgues, élaborées par Fermentalg, entreprise de Libourne (Gironde), sont insérées dans un réservoir d’un mètre cube d’eau. L’entreprise sélectionne des souches d’algues françaises. Depuis 2014, l’équipe de Philippe Lavielle réfléchit à « la création d’une sorte de pompe à gaz où le carbone vient se fixer sous la forme d’une masse organique ». Fermentalg, contactée par le groupe Suez, collabore maintenant à la fabrication d’un « système d’assainissement de l’air ».
 
 
Le puits de carbone produit une énergie « verte » réinjectable dans le réseau de gaz selon le principe de l’économie circulaire
 
« Un puits de carbone de 1m3 d’eau permet de fixer une quantité de CO2 équivalente à celles de 100 arbres » affirment les concepteurs de ce dispositif. Et la startup Fermentalg qui a développé ces micro-organismes affirme aussi qu’elles sont « capables de capturer le dioxyde d’azote (NO2) » rejeté par les pots d’échappement des voitures. Place d’Alésia, le taux de NO2 dépasse les 40 µg/m3 réglementaires, selon les données d’Airparif.
A force d’aspirer du dioxyde de carbone, ces organismes vivants vont croître et se multiplier. Quand ils seront trop nombreux, le système prévoit d’évacuer la biomasse formée vers la station d’épuration la plus proche, par le réseau d’assainissement. « Avec la croissance de l’algue, la biomasse va être rejetée dans le réseau d’eaux usées et cela permet de créer une énergie importante », commente le directeur de Suez France. Une fois traitées, les microalgues seront transformées en biogaz puis en biométhane (réseau de gaz naturel) pour chauffer les villes.
Ces Colonnes Morris sont de véritables réservoirs de 4 m de hauteur et de 2,5 m de diamètre. Elles ont été conçues par l’agence Stories : « quand l’innovation rencontre le design, cela donne une colonne Morris dépolluante, innovante et bien pensée, pour allier développement durable et attractivité au quotidien, dans le respect du paysage urbain. »
 
Pour Suez, l’essai a été initialement lancé pour six mois : « cette expérimentation permettra de connaître la capacité du procédé à capter les principaux polluants atmosphériques, tels que les microparticules ».
 
Rien ne vaut bien sûr les océans, les forêts ou les tourbières qui absorbent la moitié des émissions anthropiques de la planète. Mais quand on sait que 50 à 70 % de la masse d’oxygène sur terre est produite par les algues et les microalgues qui ont un potentiel de développement dix à trente fois supérieur aux plantes terrestres. … Leur culture est en plein développement ; alors pourquoi ne pas les intégrer dans nos villes ?
 

LIre aussi dans UP’ : Le vivant, grand gagnant du projet Réinventer Paris

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