En vingt-cinq ans, les glaciers alpins ont vu fondre près de la moitié de leur volume, emportant avec eux une part précieuse de notre équilibre naturel. Face à cette urgence climatique, Aurélie Martin, triathlète engagée, s’élance dans une aventure hors du commun mêlant nage, vélo, course et alpinisme. Son expédition Sur la trace des glaciers disparus nous invite à une traversée poétique et militante du Mont-Blanc, où sport, science et engagement citoyen se conjuguent pour redonner une voix aux géants de glace en péril.
Depuis un quart de siècle, les géants blancs des Alpes et des Pyrénées fondent lentement, inexorablement. Leur silence n’est plus celui de l’immobilité, mais celui d’une lente agonie. En vingt-cinq ans à peine, ils ont perdu 40 % de leur volume – deux fois plus que la moyenne mondiale. Sous l’effet du réchauffement climatique, ces cathédrales de glace, nourricières d’eau douce et refuges de biodiversité, s’effacent du paysage et de notre mémoire.
La France abrite 414 glaciers, principalement situés dans les Alpes, et plus particulièrement dans les massifs du Mont-Blanc, de la Vanoise et des Écrins. Véritables réservoirs naturels, les glaciers renferment environ 70 % de l’eau douce de la planète (CIEAU, 2025). Aujourd’hui, près de deux milliards de personnes en dépendent directement pour leur eau potable, l’agriculture et leur sécurité alimentaire.
Pourtant, ces géants de glace fondent à un rythme alarmant. En 2023, ils ont perdu plus de 600 millions de tonnes d’eau — un record de fonte inédit depuis un demi-siècle, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM, 2024).
Face à cette urgence discrète, mais vitale, l’Organisation des Nations Unies a proclamé 2025 Année Internationale de la Préservation des Glaciers, une invitation à voir, comprendre et agir. À cette clameur silencieuse du monde naturel répond le souffle déterminé d’Aurélie Martin, triathlète au grand cœur, engagée au sein des Climatosportifs et du mouvement Sport Planète MAIF.
Du 24 mai au 8 juin, elle entame un périple exigeant, une traversée du massif du Mont-Blanc mêlant nage, cyclisme, course en montagne et alpinisme. Une aventure sportive, mais surtout humaine et poétique, baptisée Sur la trace des glaciers disparus.
Elle commencera par plonger dans les eaux froides du Lac Léman, miroir limpide d’un passé glaciaire. Ensuite, à vélo, elle grimpera vers Chamonix, au pied des cimes. Puis viendra le cœur battant de son expédition : l’ascension des glaciers emblématiques du Mont-Blanc — Mer de Glace si le ciel le permet —, pour témoigner de leur beauté fragile, de leur disparition silencieuse. Elle bouclera enfin son épopée par un retour à vélo vers Annecy, pour prendre part à l’AlpsMan, le 8 juin, ultime symbole de son engagement.
« Le triathlon est le reflet parfait du défi climatique : une course d’endurance, une épreuve de résilience », confie-t-elle. Et à travers ce défi, elle ne veut pas seulement alerter, mais aussi transmettre. Car, dit-elle, « on protège ce qu’on aime, on aime ce qu’on comprend, et on comprend ce qu’on nous a enseigné. »
Au fil de son chemin, Aurélie s’arrêtera pour partager, échanger, éveiller : ateliers de sensibilisation, rencontres avec des élèves, étudiants, chercheurs. Elle s’entoure d’experts, comme la paléoclimatologue Alice Rivières, pour tisser un lien entre la science, le sport et l’élan citoyen. Son souffle devient relais, sa foulée devient parole.
Cette expédition n’est que le premier acte d’un triptyque alpin, un poème militant en trois temps :
- Mai-juin : Sur la trace des glaciers disparus (Mont-Blanc – Alerter)
- Juillet-août : Sur la trace des glaciers de demain (Vanoise – Inspirer)
- Septembre-octobre : Sur la trace des glaciers en sursis (Écrins – Engager)
Programme détaillé
• Samedi 24 mai – Annecy (74)
Départ à vélo en direction du Lac Léman.
• Dimanche 25 mai – Lac Léman (74)
Relais à la nage dans le Lac Léman avec les clubs de natation locaux.
• 26 au 29 mai – Route des Grandes Alpes (74,73,06)
Traversée à vélo de plus de 200 km, avec bivouacs chaque soir.
• 29 mai au 5 juin – Chamonix (74)
Exploration des glaciers (Mer de Glace, Argentière, Bossons – selon météo).
Actions de sensibilisation dans les refuges et ciné-débats en ville.
• 5 au 6 juin – Retour Chamonix > Annecy (74)
Retour à vélo. Arrivée prévue le 6 juin en fin d’après-midi à l’ ApsMan.
• 6 au 8 juin – Annecy (74)
Clôture du projet à l’ApsMan : rencontres et retours d’expérience.
Dans les pas d’Aurélie, c’est une conscience qui s’éveille. Une façon de dire que chaque sommet a une histoire, chaque glacier une voix. Et que tant qu’il y aura des femmes et des hommes pour les écouter, rien n’est tout à fait perdu.
« Le monde est parcouru de lignes de chant. Il appartient à chacun de les parcourir et de les reparcourir sans cesse, en chantant, parce que sous ses pas quelque chose s’éveillera. Mais si le chant s’arrête, le monde s’arrêtera aussi. » Mythe Aborigène.
OutreMer » et « Terre-Mère », école du cerisier, YouTube, poèmes écrits pendant le Printemps des Poètes à l’Université , de Nice.
En Choeur, chanter la Mer pour habiter la Terre, « Où atterrir ? »