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La moitié des plages du monde menacée de disparition

La moitié des plages du monde menacée de disparition

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La France pourrait perdre un quart de ses plages et côtes sablonneuses. Dans d’autres régions du monde, des milliers de kilomètres de côtes sableuses seront noyées sous les eaux, faisant reculer les rivages, anéantissant constructions, villages, ports et villes. Selon de nouvelles recherches près de la moitié des plages du monde auront considérablement diminué d’ici la fin du siècle, avec des effets qui se feront sentir fortement dès les prochaines années. Des inondations côtières dont les deux principales causes sont le climat et l’intervention humaine.

Le changement climatique et la hausse du niveau des océans pourraient faire disparaître la moitié des plages de sable dans le monde d’ici à 2100, selon une étude parue ce 2 mars dans Nature Climate Change. Même si l’humanité réduit fortement les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, plus d’un tiers des littoraux sablonneux sont menacés, selon cette étude.

 « Nous devons nous préparer »Leur disparition aurait un impact pour des activités touristiques, mais pas seulement. « En dehors du tourisme, les plages de sable offrent souvent le premier mécanisme de protection contre des tempêtes et des inondations et sans elles, les impacts des événements climatiques extrêmes seront probablement plus forts », a averti Michalis Vousdoukas, qui a dirigé l’étude et est chercheur au Centre commun de recherche de la Commission européenne.

Lourd tribut

L’érosion du sable mettra en danger la faune et la flore et pourrait infliger un lourd tribut aux établissements côtiers qui ne disposeront plus de zones tampons pour les protéger contre la montée du niveau de la mer et les ondes de tempête. En outre, les mesures prises par les gouvernements pour atténuer les dégâts devraient devenir de plus en plus coûteuses et, dans certains cas, non durables.

Certains pays, comme les Etats-Unis, planifient déjà des systèmes de défense de grande envergure, mais dans la plupart des autres États, des projets d’ingénierie aussi massifs seront irréalisables, inabordables ou les deux. L’Australie pourrait être la plus touchée, selon les conclusions de l’étude, avec près de 15 000 kilomètres de côtes de sable blanc emportées au cours des 80 prochaines années, suivie du Canada, du Chili et des États-Unis. Les dix pays qui risquent de perdre le plus de littoral sablonneux sont également le Mexique, la Chine, la Russie, l’Argentine, l’Inde et le Brésil.

Les plages de sable occupent plus d’un tiers des littoraux au niveau mondial et se situent souvent dans des régions très peuplées. Mais elles sont menacées par l’érosion due à des constructions nouvelles, la hausse du niveau des mers, des tempêtes, menaçant des infrastructures et des vies.

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Dans 30 ans, l’érosion aura détruit 36 097 km, soit 13,6 % des côtes sableuses identifiées sur les images satellite par les scientifiques du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne. Ils prédisent que la situation va s’aggraver dans la seconde moitié du siècle, emportant 95 061 km supplémentaires, soit 25,7 % des plages de la planète.

Ces estimations sont loin d’être les plus catastrophiques ; elles reposent sur une prévision optimiste de l’action internationale pour lutter contre la dégradation du climat, un scénario connu sous le nom de RCP4.5. Dans ce scénario de réduction de la fonte de la calotte glaciaire et de diminution de l’expansion thermique de l’eau, les océans n’auront augmenté que de 50 cm d’ici 2100.

Cependant, si le monde continue à émettre du carbone au rythme actuel, le niveau des mers augmentera d’environ 80 cm, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Si cela se produit, 131 745 km de plages au total, soit 13 % des côtes libres de glace de la planète, se retrouveront sous l’eau.

Dans le monde entier, le recul moyen des côtes sera de 86,4 mètres dans le scénario RCP4.5 ou de 128,1 mètres dans le scénario à forte teneur en carbone, mais les quantités varieront considérablement d’un endroit à l’autre. Les côtes plus plates ou plus sauvages seront plus touchées que celles où les fronts de mer sont plus abrupts, ou celles qui sont artificiellement entretenues dans le cadre du développement côtier.

« La longueur des rivages menacés comprend des endroits qui seront submergés de plus de 100 mètres, en supposant qu’il n’y ait pas de limites physiques au recul potentiel », affirme Michalis Vousdoukas. « Notre seuil de 100 mètres est prudent car la largeur de la plupart des plages est inférieure à 50 mètres, en particulier à proximité des établissements humains et dans les petites îles, comme les Caraïbes et la Méditerranée ».

Recul du littoral

Les grandes plages vont rétrécir de 100 à 200 mètres sur les côtes de l’Atlantique et du Pacifique et sur la partie australienne de l’océan Indien, ce qui aura pour effet d’éliminer plus de 60 % des dépôts de sable dans un certain nombre de pays en développement économiquement fragiles et fortement dépendants du tourisme côtier.

Mais une action rapide pour limiter les émissions et lutter contre la dégradation du climat pourrait, selon les experts, contribuer à réduire l’impact. Une atténuation modérée des émissions pourrait empêcher le recul de 17 % du littoral en 2050 et de 40 % en 2100, ce qui permettrait de préserver en moyenne 42 mètres de sable entre la terre et la mer projettent les auteurs de l’étude.

L’élévation du niveau de la mer exacerbe les problèmes causés par la construction et les barrières sur le littoral, telles que les bâtiments, les routes ou les barrages, qui ont modifié le cycle naturel de reconstitution des plages de sable. Dans certaines régions comme la Baltique, l’érosion marine est compensée par l’élévation des terres. Les sédiments peuvent également être apportés par les rivières, soit naturellement comme en Amazonie, soit résultant d’activités artificielles comme dans les deltas chinois qui accumulent les résidus des sites industriels en amont.

Un troisième facteur d’érosion est l’intensification des tempêtes, qui est associée à la dégradation du climat. Celles-ci risquent d’éroder davantage les plages les plus vulnérables. D’ici la fin du siècle, jusqu’à 63 % des régions côtières de faible altitude dans le monde auront été érodées par les marées. Dans ces régions, la densité de population et le développement sont généralement plus élevés qu’à l’intérieur des terres.

« L’expansion humaine vers la mer se poursuivra, principalement sur les côtes intactes qui sont particulièrement étendues en Asie et en Afrique », observe M. Vousdoukas. « Des mesures d’adaptation sont nécessaires de toute urgence ».

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Avec AFP

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