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Dans le frigo des travailleurs pauvres : le choc d’un baromètre national

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Ils ont un contrat, parfois plusieurs. Une fiche de paie, souvent. Mais dans leur frigo, peu de protéines, peu de légumes, souvent des féculents… et parfois rien. Ce sont les travailleurs pauvres. Invisibles. Essentiels. Et pourtant, ils ne mangent pas à leur faim. Pour la première fois, le quotidien alimentaire de ces « travailleurs pauvres »est documenté dans une enquête nationale inédite menée par Andès avec Ipsos. 1 000 actifs précaires interrogés, et des données qui bousculent.

53 % ne mangent pas à leur faim. 40 % sautent régulièrement des repas. 60 % déclarent ne pas réussir à nourrir leurs enfants correctement. En 2025, selon l’Insee, 2,1 millions de travailleurs en France vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 1 216 euros mensuels pour une personne seule. Cette situation concerne principalement les ouvriers, les employés et les travailleurs indépendants. Ce n’est pas une étude sur la grande pauvreté. Ce sont des chiffres sur des gens qui travaillent.
Travailler et avoir faim est aujourd’hui une réalité pour plus d’un actif pauvre sur deux et près de 10 % des actifs en France. Parmi ces travailleurs pauvres, 70 % sont des femmes, une surreprésentation liée notamment au fait que 79,5 % des emplois à temps partiel et 70 % des emplois en CDD et intérim sont occupés par des femmes .

En 2025, avoir un emploi ne garantit plus un accès suffisant à la nourriture. Andès, l’Association nationale des épiceries solidaires – réseau solidaire se voulant enraciné dans la réalité sociale (1), publie un baromètre inédit, réalisé avec Ipsos, qui met en lumière l’ampleur du phénomène des travailleurs pauvres.

Cette insécurité alimentaire s’inscrit dans un contexte où, selon l’Insee, 14,4 % de la population française vit sous le seuil de pauvreté monétaire.
Andès, l’Association nationale des épiceries solidaires – réseau solidaire se voulant enraciné dans la réalité sociale, publie un baromètre inédit, réalisé avec Ipsos, qui met en lumière l’ampleur du phénomène des travailleurs pauvres. Ce baromètre souligne également que 83 % des travailleurs pauvres ont réduit leurs dépenses alimentaires cette année, et 69 % estiment qu’une alimentation saine est trop coûteuse.

Pourquoi cette étude ?

Andès a souhaité réaliser cette enquête de fond afin de rendre visible et de rendre audible un problème de société majeur. D’abord, les 630 épiceries de son réseau font part de l’augmentation continue dans leurs files actives du nombre de travailleurs pauvres. Par ailleurs, Andès vise à caractériser la situation de précarité des travailleurs pauvres dans sa globalité et dans ses multiples incidences croisées. Il s’agit pour Andès d’alerter les pouvoirs publics, les représentants politiques, les partenaires privés, les médias et le grand public au sujet d’une réalité choquante, qui concerne tout un chacun et le pays entier. Et enfin, de mieux faire connaître les épiceries solidaires comme dispositif adapté aux besoins en aide alimentaire et en accompagnement social, notamment pour les travailleurs pauvres.

Qui sont les 1000 travailleurs pauvres interrogés ? À baromètre inédit, échantillon inédit : les 1000 actifs répondants sont en situation d’emploi précaire (CDD, contrat aidé, apprentissage ; intérim ; temps partiel subi ; indépendant) et/ou sous le seuil de pauvreté (établi par l’Insee à 60 % du niveau de vie médian de la population).

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Travailler, et pourtant avoir faim : un constat, plus un paradoxe

Le premier Baromètre national des travailleurs pauvres révèle des chiffres alarmants : 53 % des travailleurs pauvres déclarent ne pas manger à leur faim, 40 % sautent
régulièrement des repas, et 77 % redoutent une plus forte précarité encore dans les mois à venir. Cette enquête met en lumière un phénomène social invisible : l’insécurité
alimentaire touche également celles et ceux qui travaillent.

Face à l’inflation, aux contrats précaires et aux revenus fragiles, l’alimentation devient le révélateur implacable de la précarité. C’est dans ce contexte qu’Andès a lancé l’enquête « Au-delà du seuil de la faim », afin de mieux comprendre les conditions de vie des travailleurs pauvres. Ce baromètre soulève la question de l’accès à une alimentation digne et interroge la place de l’alimentation dans la dignité des parcours professionnels.

Un emploi, mais pas d’assiette pleine : une France qu’on regarde peu

L’enquête chamboule une idée reçue : en 2025, travailler ne garantit plus une vie décente. Les personnes concernées ne sont pas sans emploi. Elles perçoivent des revenus faibles ou exercent dans des conditions instables (contrats courts, temps partiels subis…). Ces emplois fragiles les exposent à des privations alimentaires quotidiennes.
Andès entend ainsi souligner cette dimension souvent occultée de l’aide alimentaire : celle des travailleurs pauvres, qui, malgré leur emploi, ne parviennent plus à se
nourrir correctement.

Instabilité professionnelle : quand l’emploi fragilise

Les travailleurs pauvres subissent des parcours d’emploi morcelés et instables. 21 % ont connu le chômage ces deux dernières années (contre 16 % pour l’ensemble
des actifs), 20 % ont été confrontés à des difficultés familiales affectant leur emploi, et 14 % ont dû prendre un congé pour s’occuper d’un proche (contre 7 % ).
Près de 60 % ont accepté des temps partiels ou des horaires atypiques par nécessité, et 36 % cumulent plusieurs emplois.

Cette précarité prolongée impacte leur santé : 80 % ont ressenti de l’anxiété ou de la nervosité au cours de l’année écoulée, 75 % se déclarent en mauvaise forme, et 45 % anticipent une détérioration de leur santé.

Ces chiffres sont corroborés par une étude de l’Insee indiquant que, début 2024, 12,7 % de la population est en situation de privation matérielle et sociale, avec des taux plus élevés chez les familles monoparentales et les locataires du parc social.

Le budget alimentaire, variable d’ajustement douloureuse

Le budget alimentaire est devenu une contrainte brutale : 83 % des répondants ont réduit leurs dépenses alimentaires cette année. Leur budget hebdomadaire ne suffit pas à couvrir le panier de courses de base. L’alimentation, autrefois source de plaisir, devient désormais une source de stress et de privation. Les produits festifs, comme le chocolat ou la viande de qualité, sont devenus inaccessibles, rendant la diversité alimentaire un luxe inaccessible.

Manger sous contrainte : peu de variété, peu de choix

L’alimentation des travailleurs précaires est marquée par la contrainte. 74 % consomment principalement des féculents, non pas par choix mais par obligation. 69 % estiment qu’une alimentation saine est trop coûteuse, et deux tiers déclarent ne pas pouvoir manger suffisamment de fruits, de légumes frais ou de protéines animales.
Les produits festifs, comme le chocolat ou la viande de qualité, sont devenus inaccessibles, rendant la diversité alimentaire un luxe inaccessible.

Les enfants, premiers touchés : privations et stratégies de survie

Les parents interrogés dressent un portrait préoccupant de l’alimentation de leurs enfants : 61 % ne peuvent leur offrir des aliments plaisirs, 34 % limitent leurs portions, et 27 % ne peuvent pas nourrir leurs enfants à leur faim.
Certaines stratégies s’imposent : 22 % des parents conseillent à leurs enfants de « manger le plus possible à la cantine » pour compenser les manques à la maison.
Les repas des enfants sont, eux aussi, marqués par la répétition et la pauvreté nutritionnelle : 63 % sont essentiellement nourris de féculents, et 60 % ne mangent pas de manière variée. 

Cuisiner devient un obstacle

Cuisiner au quotidien devient un défi pour de nombreux travailleurs pauvres. 36 % trouvent cela difficile. Le manque de temps ( 45 % ), la solitude ( 37 % ), la fatigue ou le manque d’équipement (25 %) sont des obstacles récurrents. Résultat : 23 % se nourrissent fréquemment de plats préparés ou de restauration rapide, un chiffre qui grimpe à 29 % chez les hommes et à 34 % chez les moins de 35 ans.

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Aides alimentaires : un recours insuffisant malgré l’urgence

Malgré l’urgence de la situation, seuls 36 % des travailleurs pauvres ont recours aux aides alimentaires. Ce faible recours s’explique par le sentiment d’inéligibilité (56 %), le manque d’information (64 %), ainsi que la gêne et la honte à demander de l’aide (32 %).
Cependant, ceux qui ont eu recours aux épiceries solidaires, en ressortent satisfaits : 73 % ont mieux géré leur budget alimentaire, 69 % ont eu accès à des produits frais, 62 % ont amélioré l’équilibre de leur alimentation, et 65 % ont retrouvé de la confiance en leurs capacités à surmonter les difficultés.

Comment redonner envie ?

Pour redonner aux repas leur dimension festive et aider à cuisiner de manière variée, équilibrée et surtout économique, plusieurs pistes concrètes peuvent être mises en œuvre, à la fois à l’échelle individuelle, communautaire et institutionnelle. Voici des propositions concrètes, structurées autour de trois objectifs : réenchanter les repas, rendre la cuisine accessible, et lutter contre la monotonie alimentaire.

🍽️ 1. Faire des repas un moment de fête : réenchanter le quotidien
✔ Organiser des « repas partagés » dans les quartiers
Créer des moments conviviaux dans les maisons de quartier, écoles, lieux associatifs. Chacun amène un plat simple, les recettes circulent, et les repas deviennent un temps d’échange et de valorisation.

✔ Valoriser les plats traditionnels « à petit budget »
Remettre en lumière des recettes populaires, nourrissantes et festives : couscous de légumes, gratins, soupes-repas, crêpes salées… Encourager la fierté de la cuisine de terroir ou familiale, à travers des ateliers ou concours locaux de « cuisine à petit prix ».

✔ Créer des « boîtes à recettes festives »
Distribuer via les épiceries solidaires ou les mairies des livrets de recettes festives pour petits budgets, avec variantes végétariennes et de saison.

🥕 2. Aider à cuisiner varié, équilibré et peu cher
✔ Ateliers de cuisine solidaire
Proposer des ateliers collectifs animés par un·e cuisinier·e ou une diététicienne, dans les épiceries solidaires ou centres sociaux. Thèmes : « 3 légumes, 3 repas », « Cuisiner sans four », « Le régal pour 3 € par personne », etc.

✔ Équipement de base à prix solidaire
Mettre en place, via les collectivités ou des dons d’entreprise, des kits de cuisine (casserole, poêle, mixeur) pour les foyers mal équipés. Accompagner ces kits d’un guide simple « premiers pas en cuisine variée ».

✔ Application ou page web « bien manger sans se ruiner »
Recettes saisonnières à base d’ingrédients de base, calculateur de budget, tutoriels vidéo ultra-simples. Collaborations possibles avec des influenceurs culinaires engagés (YouTube, TikTok).

🧅 3. Lutter contre la monotonie alimentaire
✔ Systèmes d’échange de recettes entre familles
Une « fiche recette du mois » affichée ou partagée dans les épiceries solidaires. Création de groupes WhatsApp ou de réseaux locaux de partage de bonnes idées culinaires.

✔ Petits « coffrets découvertes »
Dans les lieux de distribution alimentaire : offrir ponctuellement des mini-coffrets contenant une épice, une légumineuse, une recette associée. Façon ludique d’élargir les horizons sans surcoût.

✔ Promouvoir la « cuisine anti-gaspi créative »
Utiliser les restes, pain rassis, fanes, etc., pour en faire des plats étonnamment savoureux (gratin de pain perdu salé, bouillons de légumes, tartes rustiques…).

📣 En résumé : faire simple, joyeux, collectif
Réenchanter les repas, ce n’est pas seulement remplir les assiettes, c’est aussi : Créer des moments de plaisir et de dignité. Redonner confiance dans la capacité de cuisiner soi-même. Et faire de l’alimentation un vecteur de lien social.

Car au-delà des chiffres, au-delà des contrats précaires et des budgets serrés, il y a un besoin fondamental que personne ne devrait sacrifier : bien manger. Pas seulement pour survivre, mais pour vivre dignement, pour préserver sa santé physique, et surtout sa santé mentale. Car un repas, ce n’est pas qu’un apport nutritionnel, c’est un repère, un moment de répit, un plaisir, un socle d’équilibre pour les adultes comme pour les enfants.

Or, aujourd’hui, la solution la plus accessible reste souvent la moins saine : des produits ultra-transformés, riches en sel, en sucre, en graisses saturées, disponibles sous forme de conserves, de plats préparés, ou de surgelés industriels. Cette alimentation contrainte, imposée par les prix bas, alimente les inégalités de santé. De nombreuses études, dont celles de Santé publique France, montrent un lien direct entre précarité alimentaire et surpoids, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, mais aussi dépression et troubles du développement chez les plus jeunes.

Quand manger devient un stress, quand cuisiner devient une lutte, c’est toute une chaîne humaine qui vacille. Et ce sont les enfants qui en subissent les effets les plus durables, eux qui ont besoin, plus que tout, d’une alimentation variée, équilibrée, et joyeuse pour bien grandir.

Manger ne devrait jamais être un luxe. Bien manger ne devrait jamais être un combat. C’est un droit fondamental, un levier puissant d’inclusion, de santé, de dignité. Et dans une société qui se veut juste, c’est à chacun – citoyens, associations, entreprises, décideurs publics – de faire en sorte que ce droit ne soit plus piétiné par les effets de la précarité.

Un frigo vide, ce n’est pas seulement un ventre creux. C’est un silence dans la cuisine, un repli sur soi, une porte qu’on referme doucement pour que personne ne voie.
C’est la dignité qui vacille, quand on ne peut plus offrir un repas, ni partager, ni même inviter. On s’éloigne des autres, sans bruit, comme on s’efface d’un monde qui continue de tourner sans nous.
Car l’absence de nourriture devient l’absence de lien. Là où le pain devait rassembler, il sépare. Là où le repas devait réchauffer, il isole. Et dans le regard des enfants, dans leurs assiettes incomplètes, c’est tout un avenir qu’on sent menacé.

(1) Fondée en 2000, l‘Andès (Association Nationale des Épiceries Solidaires) est l’un des principaux réseaux d’aide alimentaire en France. Présente sur tout le territoire et en Outre-mer, Andès fédère plus de 630 épiceries solidaires qui accompagnent chaque année plus de 260 000 personnes vulnérables.
Son modèle repose sur une approche innovante : permettre aux bénéficiaires de choisir librement leurs produits, à moindre coût (20 % du prix du marché), dans un cadre respectueux et non stigmatisant. Face à l’élargissement de la précarité alimentaire, y compris parmi les actifs, Andès défend une vision inclusive de l’aide alimentaire, fondée sur le choix, la qualité nutritionnelle, et l’accès à une alimentation saine et digne pour tous.
Parce que manger à sa faim, de manière équilibrée, ne devrait jamais dépendre de la nature ou des revenus de son travail.

Méthodologie : Le Baromètre national des travailleurs pauvres, mené par Ipsos pour Andès du 25 février au 4 mars 2025, s’appuie sur une enquête réalisée auprès de 1 000 travailleurs âgés de 18 à 67 ans, en situation de pauvreté et/ou de précarité. L’étude explore en profondeur leurs pratiques alimentaires, leurs contraintes budgétaires, leur état de santé, leur contexte de vie, ainsi que leur accès à l’alimentation. Cette analyse permet de dresser un panorama précis des réalités quotidiennes de ces actifs pauvres et précaires, en mettant en lumière les difficultés rencontrées malgré leur emploi.

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