« Une bombe à retardement au cœur de l’Europe » (1)… Le déficit de compétitivité en France est désormais pointé du doigt par nos voisins européens. Les pouvoirs publics et les entreprises n’avaient pas attendu leur analyse pour poser un tel diagnostic. Du choc au pacte, la capacité d’innovation de nos entreprises est mise en avant comme un facteur déterminant de la compétitivité française, par les pouvoirs publics comme par les entrepreneurs.
Parallèlement, la crise a catalysé l’émergence d’une véritable révolution managériale, la « révolution du co » : co-construction, co-laboration, co-gestion… Tant les entreprises que les pouvoirs publics tentent de formaliser et d’exploiter ces nouveaux modes de fonctionnement portés par le repositionnement des ressources humaines d’une part, et l’explosion des outils collaboratifs, d’autre part. L’innovation, dont les budgets sont resserrés malgré le soutien des collectivités, n’a pas échappé à cette lame de fond. Selon Innov’Acteurs, association pour le développement de l’innovation participative – démarche de management qui vise à favoriser l’émission d’idées par l’ensemble du personnel en vue de créer de la valeur ajoutée et de faire progresser l’organisation – deux tiers des entreprises du CAC 40 avaient mis en place un dispositif d’innovation participative en 2011.
Ainsi, le choc de compétitivité, choc d’innovation tant attendu, pourrait venir directement des salariés. Le 29 novembre 2012, Innov’Acteurs fêtera ses 10 ans à l’occasion du Carrefour de l’Innovation Participative 2012, événement rassemblant théoriciens et praticiens du sujet pour échanger, réfléchir et surtout partager leurs expériences concrètes.
A quelques jours de l’événement, Innov’Acteurs et Capitalcom ont souhaité directement interroger les actifs français sur leur perception de la compétitivité des entreprises et leur rapport à l’innovation. Trois grands enseignements se dégagent de cette enquête :
1. Compétitivité : les actifs font confiance à l’innovation
Selon les actifs français, les deux premiers facteurs de compétitivité des entreprises sont d’une part la capacité à motiver les salariés et à attirer les talents (40% des suffrages) et d’autre part l’innovation (23%). La capacité à attirer de nouveaux investisseurs se trouve loin derrière avec seulement 4% des suffrages.
2. Le potentiel d’innovation des salariés sous-utilisé par les entreprises
76% des actifs souhaiteraient que leur entreprise les incite davantage à innover au quotidien. Les seniors (50-64 ans) sont particulièrement demandeurs (80%), comparé aux jeunes actifs (15-24 ans) (68%). Ainsi, seulement 19% des actifs ont le sentiment que les entreprises s’appuient suffisamment sur leur capacité à innover pour favoriser leur compétitivité. 65% des actifs pensent que leur entreprise ne sollicite pas suffisamment voire pas du tout leur créativité, d’autant plus en période de crise où, pour plus de la moitié d’entre eux (52%), l’innovation des salariés est perçue par les managers comme une démarche intéressante mais souvent minimisée.
Deuxième point de décalage entre salariés et entreprises : les domaines d’innovation. Alors que les actifs souhaiteraient davantage contribuer à l’amélioration de leurs conditions de travail (36%), ils ont le sentiment que les entreprises les incitent à être créatifs essentiellement dans l’amélioration des processus en interne (30%) et dans le développement de nouveaux produits et services (28%).
3. Le partage, accélérateur d’innovation ?
Pour près de deux tiers des actifs (74%), la politique de ressources humaines peut contribuer au développement de l’innovation participative. Pour 40% d’entre eux, la reconnaissance du travail de chaque collaborateur est le premier facteur incitatif cité, suivi d’un management ouvert à la nouveauté et au dialogue (20%). La politique de rémunération satisfaisante n’arrive qu’en troisième position (16%).
Ouverture et partage : les nouvelles technologies y contribuent également. Alors que 59% des actifs estiment que les nouveaux outils technologiques tels que les réseaux sociaux d’entreprise contribuent à développer l’innovation participative, l’élément déterminant est un plus grand partage de compétences en interne (34%). Pour les jeunes actifs c’est avant tout l’entretien d’un réseau relationnel (35%), la possibilité de faire remonter les idées au management directement(23%) ainsi qu’une meilleure connaissance de l’entreprise (23%) qui sont mis en avant.
Innovation et internationalisation : un « couple gagnant ». Dans la continuité des mots prononcés le 15 novembre dernier par la Ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, 39% des actifs interrogés pensent que l’internationalisation des entreprises contribue à développer l’innovation des salariés, essentiellement grâce à l’ouverture à de nouveaux marchés (41%) et à la diversité culturelle des équipes (28%).
A propos d’Innov’Acteurs
Créé en 2002, Innov’Acteurs est une association loi 1901 pour le développement de l’Innovation Participative dans les organisations. Innov’Acteurs réunit plus de 70 organisations privées (dont 1/3 du CAC 40) et publiques autour de moments de professionnalisation, d’échange d’expériences et de partage de bonnes pratiques. Son objectif est de soutenir et d’encourager l’innovation à tous les niveaux de l’organisation. Chaque année, Innov’Acteurs organise le Carrefour de l’innovation participative, journée de réflexion et d’échanges d’expériences concrètes autour des apports et enjeux de l’innovation et de la créativité dans les entreprises. Les Trophées de l’Innovation Participative, organisés par l’association en partenariat avec l’école Novancia – Business School Paris, sont remis à cette occasion. www.innovacteurs.asso.fr
A propos de Capitalcom
Agence de Conseil en Communication, Capitalcom a développé une approche unique de la Performance Intégrée qui se fonde sur des valeurs d’intégrité et qui inclut les performances financière et extra-financière au sein d’un même paradigme, dans l’objectif de stimuler l’innovation. Capitalcom accompagne ses clients pour concevoir et mettre en œuvre une communication efficiente, dont l’objectif majeur est de contribuer à la valorisation de l’entreprise dans toutes ses dimensions : humaine, financière, éthique, environnementale. www.capitalcom.fr
Enquête réalisée auprès d’un échantillon national de 775 individus représentatifs de la population active ayant un emploi, constitué d’après la méthode des quotas sur les critères de sexe, d’âge et de catégorie socioprofessionnelle. L’échantillon a été interrogé en ligne, du 12 au 21 novembre 2012.
(1) Référence à la Une de The Economist, édition du 17 novembre 2012
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