Regardez le monde
avec les yeux ouverts
Après un premier temps fort en 2023, le projet Vers une internationale des rivières… revient en 2024. Il sera question cette année du tournant des droits de la nature. Le monde se métamorphose… Des entités naturelles aux quatre coins du monde changent de statut, obtiennent la reconnaissance de leurs droits. Grâce aux efforts de collectifs fragiles, et à leurs voix humaines, des lacs, des forêts, des rivières, des vallées, des mers, des espèces animales et végétales accèdent au statut de « sujet ».
« Nous vivons à l’heure des manifestations de la Terre…
Travail des sols, des rivières, travail animal mobilisé aux diverses phases de l’Histoire, travail de la photosynthèse pour produire l’air que nous respirons, travail des sous-sols qui a servi de base à nos économies de la dépense fossile…
Aujourd’hui, les forces productives animales, végétales, minérales sortent petit à petit de l’invisibilité. Et il faut nous demander : à quoi ressemblerait une économie où les travailleurs humains se battraient aux côtés des travailleurs non-humains ? Quel monde pourrait naître d’une lutte commune pour redéfinir les conditions de travail des entités naturelles ?
À l’heure où, sur tous les continents, des citoyens se mobilisent pour reconnaître la personnalité juridique des entités de la nature, ce projet citoyen cherchera les voies d’une nouvelle organisation du travail et de la valeur, pour les réorienter vers la vie. »
Camille de Toledo, juin 2023
Vers une internationale des rivières et autres éléments de la nature… est un récit collectif, ponctué de trois temps forts sur trois ans, qui tente de définir, à travers des auditions publiques, les contours d’une transition vers une « économie politique terrestre », en suivant l’hypothèse d’une extension des droits de la nature au XXIe siècle.
Le premier temps fort s’est déroulé au Lieu Unique le 18 novembre 2023 autour des travailleurs terrestres.
Le projet est porté par l’Institut d’études avancées de Nantes et le Lieu Unique. Avec le soutien de l’association Notre affaire à tous.
Camille de Toledo, écrivain et chercheur associé à l’Institut d’études avancées (mandat 2023-2026), poursuit ici son travail sur les droits de la nature et la personnalisation juridique des écosystèmes.
Lors de ce deuxième temps fort du projet Vers une internationale des rivières, venez entendre le samedi 16 novembre les histoires de la rivière Whanganui, en Nouvelle-Zélande, du lac Érié, aux Etats-Unis, de la rivière Atrato, en Colombie, de la lagune de Mar Menor, en Espagne… autant d’êtres de la nature qui sont devenus des « personnes » au cours des dernières années.
Au Lieu Unique le projet porté par l’écrivain, chercheur et artiste Camille de Toledo se fait la chambre d’écho de ces métamorphoses. Des récits d’espoir venus du bout du monde qui annoncent une transformation de nos sociétés en nous invitant à nous mettre à l’écoute des intérêts, des valeurs, des besoins de toutes les entités terrestres.
Programme de la journée :
11h-13h : l’Assemblée des voix de la nature…
… Des voix du monde, en direct, par-delà les décalages horaires et les langues, de la Nouvelle-Zélande à l’Amérique latine… racontent les histoires de la rivière Whanganui, du lac Érié, de la rivière Atrato… et plus largement font le récit à plusieurs voix de cette nouvelle Internationale des rivières et des autres entités de la nature.
Avec Tisch O’Dell et Chad Nicholson depuis les Etats-Unis, Rory Smith depuis la Nouvelle-Zélande, Yuly Isamar Tenorio et Estefanía Pabòn depuis l’Equateur, Elizabeth Gallon Droste depuis la Colombie et en présence des nombreuses voix qui, en Europe, se battent pour la défense de leurs écosystèmes.
13h-16h : Pause
16h-18h : Le cas de la « Mar Menor », histoire d’une lagune…
La Mar Menor, une lagune au Sud de l’Espagne menacée par de nombreuses industries, est le premier écosystème en Europe à avoir obtenu le statut de « personne non-humaine » par une loi de 2021. Comment est-ce arrivé ? Quelle est l’histoire de cette lagune et de la loi qui a fait d’elle un « sujet du droit » ? Comment s’en inspirer ?
Avec Teresa Vincente, professeure de philosophie, à l’origine de l’initiative populaire pour la Mar Menor et Eduardo Salazar, avocat, professeur de droit public, et voix humaine de la Mar Menor.
18-30 – 19h : Performance finale en forme de méditation…
Suivant sa pratique des « méditations transformatives », Camille de Toledo proposera un récit – des bribes de pensées, de réflexions, d’histoires – pour donner forme à ce monde à venir et proposer un chemin vers une internationale des rivières et autres éléments de la nature…
Accompagné par les diverses voix de la nature collectées par Rodolphe Alexis au fil de ses voyages autour du monde et par l’intermédiaire de Clément Macoin, régisseur son.
