Comment les entreprises du Grand Ouest innovent-elles ? L’innovation est-elle une vraie priorité pour les entreprises ? Si oui, quelles démarches sont mises en place pour l’encourager ? Comment sont utilisés les nombreux dispositifs d’aides existants pour la financer ? Pratiques, dispositifs de soutien et axes d’amélioration : une étude menée par la CGPME Pays de la Loire, et Hisséo, filiale de BDO, fait le point auprès de 325 entrepreneurs pour identifier les meilleures pratiques, les freins et les moyens de gagner en compétitivité et performance.
C’est à l’occasion d’un colloque « Hissons les voiles de l’innovation », fin janvier 2013 au Campus CESI et BDO de Saint-Nazaire, que cette étude a été présentée. Journée dont l’objectif était d’apporter des réflexions pragmatiques et des solutions opérationnelles aux PME de la région Pays de la Loire, à partir du constat que bien qu’occupant une place majeure dans l’économie française – 80 % des emplois -, les PME représentent seulement 18% des exportations françaises. Proportion encore très faible quand on la compare à d’autres pays européens, l’Allemagne notamment.
L’innovation, une problématique au coeur de la démarche des entreprises
L’innovation est un vecteur de différenciation, de productivité et de croissance. Les entreprises du Grand Ouest semblent avoir saisi cette importance puisque la moitié des répondants (48%) considèrent que l’innovation est une priorité stratégique et 21% y voient la possibilité de se créer un avantage concurrentiel. Enfin, même si le risque est une partie inhérente de l’innovation, 73% des entreprises se déclarent prêtent à le prendre ou à le renforcer.
A contrario, 11% estiment que l’innovation n’est pas un axe prioritaire dans leur secteur d’activité, parmi lesquelles une majorité d’entreprises de moins de dix salariés.
Une démarche innovation qui manque d’organisation
Si la volonté d’innover est partagée, la question cruciale est bien celle de la mise en pratique : comment innover ? Comment faire émerger l’innovation ? Certaines entreprises adoptent une organisation spécifique dont l’objectif est de favoriser une dynamique entrepreneuriale innovante. Parmi les entreprises répondantes, seules 26% ont mis en place une démarche structurée, tandis que 50% avancent de façon empirique, notamment par manque de temps ou d’accompagnement. Toutefois, ces chiffres varient selon la taille des entreprises, car lorsqu’elles ont plus de 50 salariés, elles sont près de 50% à valoriser la mise en place d’une démarche projet favorisant l’innovation.
Par ailleurs, les entreprises du Grand Ouest ont été interrogées sur l’origine de leurs innovations : 65% placent l’écoute approfondie des besoins de leurs clients comme source d’innovations. Ces dernières sont donc majoritairement « nourries » en externe et très peu en interne, car seules 3% des entreprises ont adopté un système d’écoute de leur personnel.
On note également qu’une grande majorité (70%) des entreprises capitalise sur leurs expériences innovation même si ce n’est pas fait de manière très structurée.
Pour conclure, la culture du travail collaboratif (impliquant plusieurs acteurs privés mais aussi publics ou universitaires par exemple) reste peu présente dans les entreprises, seules 12% ont intégré une démarche d’innovation collaborative et pour un tiers des répondants, même si ce système pourrait être bénéfique, il reste de nombreuses barrières culturelles à lever. Près d’un quart (22%) restent totalement opposées à ce procédé, préférant maîtriser seules leurs innovations.
Une absence considérable d’information sur les dispositifs d’aides
Les entreprises porteuses de projets innovants ont la possibilité de s’appuyer sur les nombreux dispositifs de soutien mis à leur disposition. Or 71% déclarent être mal informées sur ces derniers et ne savent pas si elles peuvent en bénéficier. La moitié estime même ne pas avoir été sensibilisée à l’existence de ces aides. De plus, 40% des répondants ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir ces aides et 32% estiment que les formalités administratives constituent des barrières à leur obtention. Ces chiffres démontrent le travail qu’il reste à accomplir en matière de compréhension et de mise en oeuvre de ces dispositifs.
« Cette étude révèle une forte volonté d’innover de la part des entreprises du Grand Ouest. Elle rappelle également les efforts qu’il reste à consentir en termes d’investissement, d’information et d’accompagnement. Les chefs d’entreprise doivent prendre conscience de la nécessité d’imaginer un nouveau management réactif et souple pour répondre aux exigences d’un marché hyperconcurrentiel et en constante évolution », souligne Rémy Poupin, Associé et Directeur Général de BDO.
Méthodologie : Cette étude a été menée par la société nantaise A2JV auprès de 325 entreprises des régions Pays de la Loire et Bretagne, par internet, entre le 12 et le 27 décembre 2012.
A propos d’Hisséo
Hisséo est un cabinet de conseil en stratégie, en organisation, et en développement. Implanté dans le Grand Ouest, ses consultants interviennent auprès de leurs clients pour optimiser leur performance, accroitre leur productivité et gérer leur changement. Hisséo est une filiale du groupe BDO France, cabinet d’audit, d’expertise comptable et de conseil qui accompagne les décideurs et entrepreneurs dans le développement de leurs projets. BDO est présent dans 32 bureaux et regroupe près de 800 collaborateurs.
A propos de la CGPME Pays de la Loire
La CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises) est une organisation patronale interprofessionnelle, qui assure la représentation et la défense des TPE & PME, tous secteurs confondus (industrie, commerce, services). De par sa proximité de contacts avec ses adhérents, la CGPME des Pays de la Loire contribue au développement en profondeur du tissu économique et social local. Elle défend les intérêts des PME du département et de la région, leur offre assistance et conseil et leur propose également de nombreux services.