A l’occasion et en introduction de la conférence sur la 3D du mercredi 8 février dernier, organisée par Imagina à Monaco et animée par Eric Seulliet, un extrait de 20 mn du film de Guillaume Letellier a été présenté en avant-première.
L’objectif du film est de présenter un état de l’art contemporain des technologies de modélisation et de représentation en trois dimensions (3D) dans tous les secteurs d’activité économiques. A partir d’une revue illustrée et commentée de la richesse des champs d’application (architecture, médecine, industries), le spectateur sera amené à s’interroger sur ces nouvelles pratiques industrielles et culturelles afin d’en saisir les enjeux. Une démonstration de l’évolution corrélée des techniques, des nouveaux usages et des représentations de notre monde.
Le film, accessible tant à un public professionnel qu’au grand public, aura pour but d’éclairer le spectateur sur les enjeux et les nouveaux usages des technologies de modélisation et de représentation en 3D.
Le spectateur sera amené à apprécier les enjeux de la modélisation tridimensionnelle (objet, espace, individu, etc.) et leur intégration au sein d’espaces qualifiés d’immersifs. Le sujet s’inscrira dans une réflexion autour des arts et techniques au sein de la société contemporaine. Les technologies dites de 3D se retrouvent dans tous les secteurs d’activités : système d’information géographique, conception, architecturale et urbanisme, imagerie médicale et thérapeutique, design et prototypage industriel, postproduction cinématographique, etc. Elles ont un impact sur les conceptions que leurs usagers se font de l’espace, du réel et du virtuel.
L’essor de la cartographie et l’invention de la perspective sont intimement liés. L’ introduction invitera le spectateur à explorer la généalogie de la mise en mesure, ou « commensuration », de l’environnement humain par un ancrage historique : l’invention de la perspective à la renaissance italienne. L’imagerie géographique en 3D et son intégration dans les systèmes d’information seront ensuite présentées comme un changement significatif de notre rapport aux unités de lieu et de temps.
De la modélisation de notre environnement géographique en 3D (cartographie 3D) à l’émergence des nouveaux usages dans les centres de réalités virtuelles, seront abordés les nombreux enjeux de notre société contemporaine. Il est suggéré une notion d’échelle dans les domaines d’applications d’un point de vue macroscopique vers un point de vue microscopique.
De nombreuses personnalités reconnues pour leur expertise ou leur représentativité d’un secteur d’activité évoqueront le regard qu’elles portent sur leurs usages que ce soit en termes d’enjeux de société ou d’apport créatif. Une correspondance dans les propos des différents interlocuteurs sera suscitée. Parce que la 3D est transverse, il est souhaitable de mettre en place une rhétorique de contrepieds qui visera à « surprendre » chaque intervenant en l’interrogeant par exemple sur une thématique dont il n’est pas le spécialiste mais pour lequel il a un point de vue pertinent et accessible au grand public.
La voix off narrative accompagnera les séquences de transition entre chaque domaine d’application.
La ligne esthétique s’alignera sur le sujet, de nombreux cadrages épurés valorisant la conception de formes et d’espaces : rectilignes, courbes, réelles ou virtuelles.
Si la spatialité visuelle est connue, nous verrons qu’il est également possible de s’approprier les trois dimensions d’un point de vue sonore. L’immersion auditive vient compléter l’immersion visuelle.
Les centres immersifs de réalité virtuelle augmentée s’inscrivent dans la continuité d’une représentation mimétique du monde. Mais ces centres permettent également l’exploration de nouvelles représentations. La frontière entre environnement réel et virtuel s’avère progressivement de plus en plus ténue et difficile à appréhender. Aussi, comment interpréter l’enjeu de ces nouvelles techniques : représentation du réel ou réalité virtuelle ?
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Réalisateur film : Guillaume Letellier – Production : Sténopé Productions, et Turover Films 2011 Paris
Genre : Documentaire – Durée : 26 mn – Format : HD – Numéro d’enregistrement SCAM : 241192
Les intervenants :
– Gérard Ayache
Gérard Ayache est Président du Directoire de Smartsystem, praticien du marketing, de la communication et de l’information. Il observe et analyse depuis trente ans les impacts sur la société des phénomènes de communication et d’information, de leur mutation et plus particulièrement l’émergence des nouvelles technologies. Il a fondé et dirige l’Institut Infométrie (depuis 1978), créé et dirigé un groupe d’agences de communication globale (Multicom) et un des premiers sites européens de commerce
électronique consacré à la création et au design. Gérard Ayache est titulaire de diplômes de III° cycle en Droit et en Science politique ; il a enseigné la communication et l’information à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et à l’Institut Français de Presse (Université de Paris II). Il est l’auteur notamment de : Homo sapiens 2.0 – Introduction à une histoire naturelle de l’hyperinformation (Max Milo, 2008).
– Alain Derobe
Il suit les cours de l’École nationale Louis-Lumière (promotion « cinéma » 1958).Outre son activité de directeur de la photographie sur de nombreux longs-métrages, Alain Derobe est directeur de la photographie ou réalisateur de nombreux films publicitaires. Conseiller technique aux grands formats pour le Futuroscope, il collabore en 1990 à la mise au point et à la fabrication de différents systèmes multicaméras dont le 360° à 9 caméras : le «Circorama». Ensuite, il se spécialise dans le domaine des divers procédés relief. Il participe à la fondation de l’AFC (Association française des directeurs de la photographie cinématographique). Il préside l’association UP-3D (association des professionnels de l’image en 3D Stéréo) et il est membre de la Commission supérieure technique de l’image et du son. Il a été stéréographe entre autre du film Pina 3D de Wim Wenders (2011).
– Nicolas Paparoditis
Nicolas Paparoditis est Directeur de Recherche du laboratoire MATIS de l’Institut Géographique National (IGN). C’est un spécialiste de la vision par ordinateur pour la modélisation photogrammétrique de ville en 3D, des vues aériennes et terrestres des images par satellite. Ses intérêts de recherche comprennent la saisie de données 3D par image laser et de systèmes de cartographie mobile arpentage, traitement d’image, estimation de la pose et de la reconstruction de surface, reconnaissance des formes, reconstruction 3D, multimédia et réalité virtuelle. Dr Paparoditis est actuellement président de la Commission III (Computer Vision photogrammétrie et de l’analyse d’image) de la Société theInternational pour photogrammétrie et de télédétection (ISPRS), et vice-président de la Société Française de Photogrammétrie et Télédétection (SFPT). Il a publié plus d’une centaine de journaux dans le domaine, et a récemment organisé et présidé trois ateliers et conférences internationales CVRS’11, PCV’10 et CMRT’09. Il est également membre de plusieurs comités de programme de la conférence. Il est l’agent de programme du programme de financement de la recherche « Modèle Numérique » (modèles numériques et de simulation) de l’Agence Française Nationale de la Recherche.
– Christian Guillon
Christian Guillon, PDG de L’E.S.T. S.A., Président de la Commission d’aide aux IndustriesTechniques du CNC, Vice-Président Effets Visuels, Animation et Multimédia de la FICAM., Chevalier des Arts et Lettres. Diplômé de l’École Louis Lumière, Christian Guillon est d’abord directeur de la photographie, puis se spécialise dans les années 80 en effets spéciaux mécaniques et optiques. Début 90, Christian Guillon rejoint la société d’images de synthèses Ex Machina, comme directeur de production sur des films de Super Formats pour parcs à thème. En 1992, il crée au sein d’Ex Machina le département Trucages numériques qui devient une importante société prestataire en VFX pour le cinéma (films de Jaco Van Dormael, Mathieu Kassovitz, Leos Carax, Philippe de Broca, Costa-Gavras, etc..). En 1998, Christian Guillon crée sa propre compagnie, L’Etude et la Supervision des Trucages (L’E.S.T.), qui depuis a travaillé sur une centaine de films, dont ceux de Andrew Nicoll (Lord of war), Sophia Coppola, Rachid Bouchareb (Indigènes), Mathieu Kassovitz, Christophe Barratier, Costa-Gavras, Alain Corneau, Brian De Palma, etc.
– David Nahon
David Nahon, ingénieur Supélec (Signaux images et formes), obtient le Master of Science de télécommunication et du traitement du signal de l’Imperial College of Science and Technology, à Londres, en 1991. Poursuivant son intérêt profond pour les arts visuels, il étudie le graphisme 3D et obtient un D.E.A en esthétique, sciences et technologie des arts. Il rejoint Z-A Production en 1994, comme ingénieur de recherche et développement. Dans ce cadre, il développe Persona, un outil de programmation visuel destiné à l’animation 3D en temps réel, utilisé dans de nombreuses productions. Il fut impliqué dans le développement et la direction des oeuvres interactives de Maurice Benayoun, utilisant Internet, l’animation 3D en temps réel, les environnements immersifs 3D, le son interactif et le multimédia . Il devient directeur de la R&D et directeur technique de Z-A. Après 8 ans et demi passés au service de Z-A, David Nahon rejoint Dassault Systemes en tant que « VR and SImulation Solutions Manager ».
– Sylvain Ordureau
Sylvain ORDUREAU a créé Usefull Progress en 2003 à partir du constat que le développement des outils matériels d’acquisition des images numériques (scanner, etc.) doit s’accompagner d’outils de traitement de ces images, toujours plus nombreuses et complexes, Ces outils de traitement consistent en des algorithmes mathématiques traduits en programmes informatiques qui permettent de traiter des quantités colossales de données en un temps record, afin de permettre des animations rapides à des degrés de précision inégalés dans la restitution des images. De ce fait, la société repose sur des travaux informatiques réalisés à partir de données qu’elle produit grâce à son propre matériel ou qui lui sont transmises par des organismes : les laboratoires, qu’ils soient médicaux ou industriels, utilisant des machines (scanners, etc.) de plus en plus puissantes. Sa société a été créée ex-nihilo et n’emploie, depuis l’origine, que des chercheurs hautement diplômés. Useful Progress est une société qui s’intéresse aux modèles de représentation, plus particulièrement au traitement d’images obtenues par différentes longueurs d’ondes: X, MR et US. La société travaille à accélérer le développement de solutions logicielles et matérielles innovantes en imagerie 3D: investigation clinique (imagerie, visualisation augmentée, anatomie numérique), recherche biomédicale fondamentale et préclinique sur des modèles animaux, enseignement numérique (médecine, pharmaceutique), industrie (mesure, santé matière, contrôle, archivage numérique).
– Emmanuel Pierrat
Avocat au barreau de Paris, il a fondé le cabinet portant son nom et le codirige avec Sophie Viaris de Lesegno. Après des études à Paris-II (DEA de droit de en propriété industrielle, littéraire et artistique, Licence de communication de l’Institut Français de Presse) et à Louvain-La-Neuve (Belgique), il a prêté serment au barreau de Paris en février 1993. Il est titulaire, depuis 2007, du certificat de spécialisation en droit de la propriété Intellectuelle. Il a été coopérant culturel à Calcutta et assistant parlementaire. Il est actuellement conseiller municipal du 6ème arrondissement de Paris.
– Jean Ponce
Après des études de mathématiques à l’École Normale Supérieure de l’Enseignement Technique (1978—1982), Jean Ponce s’est tourné vers l’informatique et la vision artificielle pendant son doctorat. Entré à l’Institut National de Recherche en Informatique et Automatique (INRIA) comme chargé de recherches pendant sa thèse en 1982. Parti aux États Unis en 1984, il passe la plus grande partie de sa carrière universitaire en tant que chercheur au MIT (1984-1985) et à Stanford (1985-1989). Puis à partir de 1990 comme enseignant chercheur à l’Université d’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC). Il y passe plus de 15 ans (classé cinquième aux États Unis après MIT, Stanford, UC Berkeley et CMU). Il rentre en France en septembre 2005 pour prendre un poste d’enseignant chercheur au département d’informatique de l’Ecole Normale Supérieure (ENS). Après deux ans passés comme professeur associé de première classe à l’École Normale Supérieure (ENS).
Titularisé au poste de professeur de classe exceptionnelle (1er échelon) en septembre 2007, il a créé au printemps 2007 une équipe de recherche en vision artificielle et apprentissage statistique, appelée WILLOW et commune à l’ENS, à l’INRIA Paris-Rocquencourt, et au CNRS.
– Claude Prévost
Claude Prévost est professeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Il est spécialiste de la perspective.
– Hugues Vinet
Hugues Vinet est, depuis 1994, directeur scientifique de l’IRCAM, dont il dirige le département Recherche et développement et l’Unité mixte de recherche Sciences et technologies de la musique et du son associant l’IRCAM, le CNRS et le ministère de la Culture et de la Communication.
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