(Cyber)harcèlement : Sortir de la violence, à l’école et sur les écrans de Bérengère Stassin
C&F Editions, 24 juillet 2019 – 176 Pages
La violence entre élèves a une longue histoire. Elle se poursuit dorénavant hors de l’école par le biais des smartphones et des médias sociaux. Insultes, moqueries, usurpation d’identité, happy slapping, photos truquées, revenge porn, les manifestations de la cyberviolence et du cyberharcèlement sont nombreuses et leurs conséquences sont souvent dramatiques pour les victimes.
L’auteure précise dans l’introduction de son ouvrage que « En France, sept cent mille élèves sont victimes de harcèlement scolaire, dont la moitié de manière sévère, soit 5 à 6 % des élèves au total répartis entre le premier et le second degré. Des victimes de brimades, de violences verbales, physiques, matérielles, sexuelles, qui sont exercées de manière répétée à leur encontre et dont les conséquences sont parfois terribles : repli sur soi, perte de confiance en soi, troubles du sommeil, anxiété, état dépressif, décrochage scolaire, conduites auto-agressives et, chez les plus fragiles, conduites suicidaires ».
Tout l’environnement scolaire est impacté, y compris les harceleurs, les suiveurs et l’ambiance collective. Le (cyber)harcèlement se développe aussi à l’université, dans le monde du travail et dans le (cyber)espace public.
« La seule manière de sortir de la violence consisterait à prendre conscience des mécanismes de répulsion, d’exclusion, de haine ou encore de mépris afin de les réduire à néant grâce à une éducation de l’enfant relayée par tous. » Françoise Héritier
La lutte contre ces phénomènes passe par l’éducation : à l’empathie, aux médias et à l’information, à l’intelligence des traces et à l’esprit critique. L’usage que les adolescents font du web est riche et varié et bien loin de se résumer à ces actes malveillants. Puiser dans leurs compétences et leurs goûts numériques et parler de leurs usages pourrait permettre de sortir de la violence, à l’école et sur les écrans.
Bérengère Stassin est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine et membre du Centre de recherche sur les médiations (Crem). Elle enseigne à l’IUT Nancy-Charlemagne et dans la formation des professeurs documentalistes. Ses recherches portent sur les médiations numériques, les communautés en ligne et l’identité numérique qu’elle interroge au prisme de la cyberviolence et du cyberharcèlement scolaires.