La vague de la réalité virtuelle et augmentée déferle. Pour en découvrir tous les usages, il est nécessaire de ne pas faire l’impasse sur les petits acteurs. Et de favoriser leur mise en relation et travail collaboratif.
Les univers virtuels prennent place sur nos écrans, sur les vitrines des magasins. L’augmentation de la réalité s’affiche sur nos mobiles. Pour des usages futiles ou hautement spéculatifs, la réalité virtuelle est devenue… une réalité.
L’économie s’en ressent. On se targue d’investissements pharaoniques et de marchés pléthoriques. Pourtant, la révolution en marche n’est, selon moi, pas encore celle-là. Mais celle de l’économie créative. Une créativité basée sur la culture est une composante essentielle de nos économies postindustrielles. Les technologies numériques jouent un rôle important dans cette économie de l’immatériel, en permettant de nouvelles formes d’échanges sociaux et en contribuant de manière décisive à l’éclosion de nouveaux modes d’expression de la créativité. L’économie créative est le lieu des mélanges, des murs abattus entre frontières et disciplines ; les artistes conversent avec les technologues et les experts avec les béotiens.
L’idée, clé de l’innovation
Leurs rencontres n’a qu’un seul objectif : l’émergence de l’idée. L’idée, clé de l’innovation, de la créativité et de la croissance enfin. Cette révolution créative ne se fait pas sans heurts ni résistances. Car il s’agit au fond d’une révolution des mentalités, des usages, des façons de travailler ensemble. De travailler en relief, en 3D, en virtuel. De s’immerger dans les images pour mieux comprendre la réalité, la simuler ou la prototyper.
Un des enjeux majeurs de l’expansion de l’économie créative est l’accès du plus grand nombre à ces outils, à ces formes d’expression et d’imagination. Or, dans une large mesure, les grandes industries de la réalité virtuelle ont déjà mis en place, au cœur de l’économie créative, les bastions de leur puissance : les machines de l’Entertainment à l’américaine ou à la japonaise se déploient avec l’efficacité des grands. Avatars futuristes des majors de l’image, ils s’installent avec leurs lourdes machines et leurs savoir-faire-savoir.
Rassembler les acteurs
J’ai tristement l’impression que les portes de ces bastions de très hautes technologies se referment souvent derrière le poids des investissements, des pratiques expertes, des développements dispendieux, des barrières à l’entrée. Laissant sur le seuil acteurs créatifs, porteurs d’idées en germe, petites entreprises prometteuses.
Or ils imaginent aussi d’autres façons de raconter des histoires, de détecter des usages. Je suis convaincu que la révolution créative est celle qui ouvrira les centres de production, les cubes immersifs, les Fab Labs de réalité augmentée ou de design novateur. Le but étant de donner un accès facile et ouvert au plus grand nombre d’acteurs possibles, aux meilleures technologies, aux meilleurs outils de production en trois dimensions, ou plus s’il le faut. De faire travailler ensemble, et en vraie coopération, des artistes et des entrepreneurs, des industriels et des créateurs, des penseurs et des ingénieurs.
{jacomment on}