2014, année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire : le Parlement européen a adopté début 2012 une résolution demandant des mesures urgentes pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025.
Face au gaspillage alimentaire à tous les stades –- producteurs, transformateurs, détaillants, services de restauration et consommateurs – les députés demandent de mettre en place une stratégie coordonnée, associant des mesures européennes et nationales, afin d’améliorer l’efficacité de la chaîne alimentaire et des circuits de consommation, secteur par secteur, et de s’attaquer d’urgence à ce problème. Si rien n’est fait, le gaspillage alimentaire augmentera de 40 % d’ici 2020, indique une étude publiée par la Commission.
« La question la plus importante à l’avenir sera de répondre à la demande croissante de produits alimentaires, étant donné qu’elle sera supérieure à l’offre. Nous ne pouvons nous permettre plus longtemps de rester dans l’inaction, alors que des aliments sains et comestibles sont jetés à la poubelle. Il s’agit d’un problème éthique, mais également économique et social, avec d’énormes implications sur l’environnement », a déclaré le rapporteur Salvatore Caronna (S&D, IT) avant le vote. « La balle est maintenant dans le camp de la Commission. Nous attendons une stratégie européenne convaincante qui proposera une ligne de conduite permettant aux 27 États membres de s’attaquer au problème de manière systématique » a-t-il ajouté.
La résolution demande également une amélioration de l’accès aux aliments pour les personnes démunies.
« Près de 50 % d’aliments sains sont gaspillés chaque année dans l’Union européenne, par les ménages, les supermarchés, les restaurants et la chaîne alimentaire, alors que 79 millions de citoyens vivent au dessous du seuil de pauvreté et que 16 millions dépendent de l’aide alimentaire d’œuvres de charité, » précise le Parlement européen, qui propose dans cette résolution :
Mieux éduquer pour moins gaspiller
– Une campagne de sensibilisation aux niveaux européens et national.
– La création de cours d’éducation alimentaire (surtout dans les écoles, car c’est dès le plus jeune âge que l’on prend -ou pas- de bonnes habitudes alimentaires).
– La mutualisation des bonnes pratiques.
– Déclarer 2014 « année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire ».
Revoir les emballages et étiquettes
– Créer une « date limite de vente » en plus de la « date limite de consommation » pour éviter que les denrées ne soient proposées dans un délai trop proche de la DLC.
– Proposer plusieurs tailles d’emballages pour que les consommateurs achètent des portions adaptées à leurs besoins.
Encourager la restauration collective responsable
– Promouvoir les produits locaux et la redistribution des invendus aux personnes démunies
– Cibler les programmes de soutien européen en faveur de la consommation de fruits et de lait à l’école (voir l’exemple en France de l’opération Un fruit pour la récré, financée à 50% par l’Union européenne) ainsi que de la distribution de denrées aux personnes défavorisées.
Le gaspillage alimentaire en chiffres
– Gaspillage alimentaire dans l’UE : 89 millions de tonnes par an (soit 179 kg par habitant)
– Prévisions pour 2020 (à défaut de mesures) : 126 millions de tonnes (soit une hausse de 40 %)
Origine du gaspillage :
– ménages : 42 % (ici, le gaspillage peut être évité à 60%)
– industrie agroalimentaire : 39 %
– détaillants : 5 %
– secteur de la restauration : 14 %
(Source : Commission européenne)