Domoscio vient d’être récompensée comme une des sept startups de l’éducation les plus innovantes en Europe, seule entreprise française en lice. Le prix de l’Open Education Challenge a été remis par Lord David Puttnam, président du Jury, et Xavier Prats-Monné directeur général pour l’Education et la Culture à la Commission Européenne lors de la Conférence européenne sur l’éducation – « Education in the digital Era » – qui s’est tenue à Bruxelles en décembre dernier.
L’Open Education Challenge, lancé en partenariat avec la Commission Européenne, fait partie de Startup Europe. C’est une occasion pour les startups européennes dans l’éducation et la formation de bénéficier d’un accompagnement et d’un financement dans le cadre de l’incubateur européen pour l’innovation dans l’éducation, et d’obtenir un accès direct aux investisseurs dès le premier jour. Plus de 600 dossiers ont été déposés pour faire partie de l’incubateur et seulement sept ont été retenus.
Benoit Praly, CTO de Domoscio déclare : « Ce prix est la reconnaissance de notre travail de recherche, tant au niveau technologique que pédagogique »
“Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance”. C’est sur cette citation provocatrice de Derek Bok que s’ouvre le site de présentation de la startup Domoscio. Créée en 2013, Domoscio propose une solution technologique basée sur les acquis les plus récents des sciences cognitives et permet de déterminer pour chaque apprenant un rythme d’apprentissage destiné à optimiser sa mémorisation – donc l’acquisition – des connaissances.
« Les modes d’apprentissage sont en train de changer, notre approche innovante est une réponse concrète aux questions que se posent les responsables de l’éducation et de la formation ». déclare Ivan Ostrowicz, CEO de Domoscio.
Domoscio est l’histoire de trois associés : Benoit (CTO) à l’origine de la solution, Ivan (CEO) et Bruno (COO). Quelques questions à Ivan :
A partir de quelle expérience vous est venue l’idée de créer Domoscio ?
Ivan Ostrowicz : Quand Benoit était étudiant en école d’ingénieur, il voulait faire autre chose que juste passer son temps à réviser. On a tous vécu l’expérience, on aime bien apprendre mais qui aime passer du temps à réviser ?
Comment se caractérise la méthode de Domoscio ?
IO : Après un premier test sur notre plateforme, notre outil permet de déterminer pour chaque apprenant un rythme d’apprentissage destiné à optimiser la mémorisation – donc l’acquisition – des connaissances.
Combien d’année de développement ?
IO : Il y a plus de deux ans de développement de l’outil, et plus il y a d’utilisateur plus notre solution es pertinente.
Avec qui travaillez-vous sur le plan cognitif ? (enseignants, psychologues, chercheurs,…)
Nous avons un comité scientifique composé d’experts en pédagogie, sciences cognitives et algorithmique. En plus, nous avons le support et réseaux international de l’Open Education Challenge.
A qui s’adresse précisément cette application ?
IO : La révision est une des composantes dans un processus complet d’apprentissage, spécialement les apprentissages qui ont besoin de mémoriser des connaissances. Ainsi, elle s’adresse à toutes entreprises, centre formations ou organismes qui désirent évaluer l’impact de ses formations, maintenir le niveau des compétences acquises et offrir d’autres services
Quels sont vos objectifs ?
IO : Notre objectif est de devenir le réfèrent mondial de l’évaluation, de la mémorisation et de l’apprentissage adaptatifs. Aujourd’hui nous sommes déjà reconnu comme une des 7 startups les plus innovantes dans l’éducation par la Commission Européenne, la seule française.
Pourquoi pensez-vous que l’apprentissage est en mutation ?
IO : Nous vivons une période intéressante entre les changements du comment on apprend (les MOOC, les classes inversées..), ce qu’on apprend (l’arrivée des nouveaux métiers, l’apprentissage tout au long de la vie…) et les nouvelles technologies (big data, 3D, smartphone, e-books connectés et intelligents…). Tous les acteurs doivent évoluer : le professeur et sa méthode pour enseigner, les éditeurs de contenu, les fournisseurs de technologie, les responsables de formation dans les entreprises, etc. Ils sont tous impactés.
Quels sont les manques aujourd’hui dans les méthodes pédagogiques d’éducation et/ou de formation ?
IO : Les méthodes pédagogiques de l’éducation et de la formation sont aujourd’hui concentrées à vous apprendre quelque chose pour la première fois. Or comment former durablement et efficacement ? Comment évaluer l’impact d’une formation ? Nous complétons ces méthodes pour les rendre plus efficaces en redonnant de la valeur aux dispositifs existants.
Pourquoi ? Qui sont les responsables ?
IO : La révision et ancrage de connaissance a toujours été considérée comme une responsabilité de l’apprenant, or c’est aussi la responsabilité de l’enseignent / formateur. La qualité de la formation et la mesure de son impact est un souci des managers, mais restaient encore complexes à gérer à ce jour dans l’individualisation des parcours.
Comment pouvons-nous y pallier ?
IO : La technologie dans l’éducation et la formation est aujourd’hui une réalité et la volonté des états est là (Plan numérique en France, réforme de la formation professionnelle, investissement en Finlande…). Cette technologie va révolutionner la façon d’enseigner, d’apprendre et demandera la participation et adaptations de tous les acteurs, en échange les acteurs verront améliorer l’impact de leurs efforts et résultats dans leurs actions de formation.
Idéalement, qu’attendez-vous comme résultats avec Domoscio pour l’année à venir et les suivantes ?
IO : L’année 2015 commence très bien pour Domoscio après la reconnaissance de la Commission Européenne. Plusieurs projets sont en cours et les clients sont au rendez-vous !