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Les États-Unis ont pris l’option de faire fabriquer des centaines de millions de doses de vaccins, avant même que les essais cliniques aient commencé. Ils veulent être prêts sur le marché avant les autres. Un risque en forme de coup de poker.
Selon l’agence Reuters, le gouvernement américain a conclu des accords avec les laboratoires Johnson & Johnson (J&J) et Moderna, et a déclaré être en pourparlers avec au moins deux autres sociétés pharmaceutiques pour les préparer à produire des quantités massives de vaccins contre le coronavirus avant même de les tester, et que des vaccins sûrs et efficaces ne soient disponibles.
Il n’existe actuellement aucun traitement ou vaccin approuvé spécifiquement pour le COVID-19, la maladie respiratoire provoquée par le coronavirus, qui a tué, au moment où ces lignes sont écrites, plus de 68 000 personnes et infecté plus de 1 240 000 personnes dans le monde en quelques mois seulement.
Or aucun vaccin ne devrait être prêt à l’emploi avant 2021 au moins, car il doit encore être largement testé chez l’homme avant d’être administré à des centaines de millions, voire des milliards de personnes pour prévenir l’infection.
Ce 31 mars, le laboratoire J&J a annoncé un accord d’un milliard de dollars avec le gouvernement américain pour créer une capacité de production suffisante pour fabriquer plus d’un milliard de doses d’un vaccin. Un accord conclu alors que les premiers tests sur l’homme ne devraient intervenir, au mieux, qu’en septembre 2020. Ensuite, les experts estiment qu’il pourrait s’écouler 12 à 18 mois avant qu’un vaccin sûr et efficace ne reçoive l’approbation réglementaire.
En général, les décisions d’aller de l’avant avec un vaccin sont prises après que les essais d’innocuité et les essais préliminaires d’efficacité aient été achevés. Mais le directeur scientifique de J&J, le Dr Paul Stoffels, a déclaré à Reuters que sa société devait commencer à augmenter sa capacité de production dès maintenant, avant même de disposer d’un signal indiquant que son vaccin expérimental fonctionne.
« C’est la seule option pour nous de l’obtenir à temps », affirme-t-il.
J&J dispose d’une usine de fabrication aux Pays-Bas qui peut fabriquer jusqu’à 300 millions de doses de vaccin, a déclaré M. Stoffels, mais cela « ne sera absolument pas suffisant pour le monde ». La société recherche donc également des usines de fabrication dans d’autres régions d’Europe et d’Asie capables de fabriquer le type de vaccin sur lequel elle travaille.
Selon M. Stoffels, le vaccin de J&J sera basé sur la même technologie que celle utilisée pour fabriquer son vaccin Ébola, qui a été largement utilisé chez l’homme. La société pense qu’il sera sûr. Un pari en forme de coup de poker.
Source : Reuters