Au nom de Dieu se répand dans notre société mondiale ce qui est le plus contraire à toute sainteté : la violence absolue érigée en dogme. C’est l’ensemble de la dimension religieuse, qui constitue objectivement l’une des composantes de nos sociétés – peu importe qu’individuellement nous la revendiquions ou que nous nous en passions – qui est ainsi prise au piège infernal des identitésmeurtrières.Le journaliste généraliste constate les faits et rend compte des guerres civiles, des attentats, des exécutions. Il tente de remonter aux racines sociales et religieuses. Mais dans le récit qu’il fait quotidiennement de l’état du monde, la perspective qu’il trace sur le fait religieux prend aujourd’hui inévitablement racine dans l’action violente. C’est ainsi que dans notre représentation du monde, icil’Islam, là l’Occident de tradition chrétienne, ailleurs le moine bouddhiste ou l’animiste, peuvent devenir la menace et l’ennemi à combattre.Les médias se retrouvent pris dans le cercle vicieux d’une instrumentalisation plus sournoise que le seul jeu d’une habile maîtrise de la communication. Pour y échapper, peut-être faut-il élargir le champ de notre investigation, étendre notre enquête sur la dimension religieuse de nos sociétés,afin d’en ôter le monopole aux extrémistes. Puisque, selon la remarque d’un dignitaire musulman, aucune guerre n’est sainte sauf celle que l’on conduit contre ses propres démons.Jean-Marie Etter,Directeur général de la Fondation Hirondelle
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