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Il y a quelques années, qui aurait parié que les Adivasis, des tribus marginalisées vivant aux fins fonds de l’Inde, produiraient et commercialiseraient un café de grande qualité pour des occidentaux aisés. La semaine dernière, dans le quartier chic du Marais à Paris, l’ouverture de la très belle boutique « Araku Coffee » a attiré l’attention des médias. Cette réalisation est le résultat d’années de travail de terrain de Naandi, une organisation indienne à but non lucratif. Avec le soutien du fonds Livelihoods, Naandi a progressivement permis à des milliers de fermiers de produire du café tout en préservant leurs ressources naturelles. L’incroyable aventure des fermiers Adivasis est une vraie source d’inspiration.
 
En février 2015 le Fonds Livelihoods pour l’Agriculture Familiale (Livelihoods 3F) a été créé pour permettre de développer des projets visant à la fois à restaurer l’environnement et les écosystèmes dégradés et à améliorer la productivité, les revenus et les conditions de vie des petits agriculteurs vivant dans les pays en développement. 
La FAO publiait en octobre 2014 un rapport appelant à « ouvrir l’agriculture familiale à l’innovation » : « Les exploitations agricoles familiales sont l’une des clés de la sécurité alimentaire et du développement rural durable ». Sur les 570 millions d’exploitations agricoles dans le monde, neuf sur dix sont gérées par des familles, ce qui montre la prédominance de l’agriculture familiale et lui confère le rôle d’agent de changement potentiel essentiel pour assurer la sécurité alimentaire et éradiquer la faim. Livelihoods 3F est né de ce constat qu’il y a un fort besoin d’investir davantage dans l’agriculture et la sécurité alimentaire mondiales, en particulier par le secteur privé. 

LIRE AUSSI DANS UP’ : Livelihoods : la réponse attendue aux problèmes d’alimentation dans le monde ? 

 
De la marginalisation à la commercialisation de café haut de gamme : l’incroyable histoire des fermiers d’Araku en Inde …
 
 

Araku est une vallée située au milieu d’une région montagneuse qui s’étend sur 7500 km2 dans l’Andra Pradesh, dans l’est de l’Inde. C’est une zone protégée, peuplée seulement par des tribus. Il y a dix ans, quand Naandi a commencé à travailler dans la région, la situation était très contrastée. Dans certains villages, les gens vivaient seulement de la cueillette et de la chasse, sans électricité. Ils ne pratiquaient pas du tout d’agriculture. Cependant, dans d’autres villages plus proches de l’unique route traversant la vallée, les jeunes portaient des jeans et des casquettes. Ce décor invraisemblable se trouvait seulement à deux heures et demie de voiture d’un aéroport international. Les habitants des forêts, qui vivaient en harmonie avec la nature, ont été les laissés-pour-compte du développement du pays. La région faisait face au plus fort taux de mortalité liée à la grossesse et à l’accouchement, à l’illettrisme et à l’absence d’écoles. Pour la plupart des villageois, les perspectives d’avenir se résumaient aux aides du gouvernement.
 
Plus de 30 tribus, avec des cultures, des croyances et des attitudes différentes peuplent cette vallée. Mais le lien qui les unissait était le sens du partage et de l’attention qu’ils portaient à autrui. La vision de Naandi était claire : mettre sur pied un modèle de développement enraciné dans la culture et les valeurs des Adivasis. En effet, Naandi a très vite compris que la clé pour transformer la vallée d’Araku en une sorte de Shangri-La, sans éroder les valeurs de ces communautés, résidait dans le lien ancestral que les Adivasis entretenaient avec la nature, la terre, les plantes et l’eau. Naandi a donc mis en œuvre un projet englobant des pratiques biodynamiques, le renforcement des coopératives de fermiers ainsi qu’un volet social. L’approche de Naandi est d’investir dans les gens « comme ils sont » pour s’appuyer sur la dynamique sociale de la communauté.
 
 
Au début, la culture du café était très marginale dans la vallée, avec une qualité médiocre. Mais les fermiers ont émis le souhait de pouvoir la développer avec le soutien de Naandi. Au fil des années, 14 000 fermiers ont été formés au compostage, à la taille des arbres et à la plantation d’arbres d’ombrage. Ainsi, 3 millions de caféiers et 3 millions d’arbres fruitiers, dont des milliers de manguiers, ont été plantés dans la vallée avec l’appui du fonds Livelihoods. Petit à petit, les Adivasis ont vu l’intérêt de ces pratiques et ont commencé à se focaliser sur la qualité. Naandi a su faire preuve de créativité pour promouvoir une démarche d’amélioration continue. De plus, elle a regroupé les fermiers en « Coopératives de petites tribus marginalisées », qui comptent aujourd’hui plus de 10 000 membres.

LIRE AUSSI DANS UP’ : l’interview de Manoj Kumar, le PDG de Naandi

Naandi a déployé des efforts considérables pour relier les fermiers à des marchés haut de gamme pour valoriser la qualité et la culture biodynamique du café d’Araku. Des experts-café reconnus internationalement ont été invités tous les ans pour évaluer le café d’Araku et récompenser les meilleurs fermiers. Il ne restait ensuite plus qu’à proposer ce café unique sur le marché international avec la création de la marque « Araku Coffee » et un positionnement qui s’appuie aussi bien sur la qualité du café que sur l’histoire exceptionnelle des fermiers qui le produisent.
 
L’ouverture du premier magasin international « Araku Coffee » marque le début d’une nouvelle aventure pour les fermiers Adivasis.
 
Bernard Giraud, Président & Co-fondateur de Livelihoods Ventur
 

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