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Les variants du Covid développent de nouvelles mutations inquiétantes

Les variants du Covid développent de nouvelles mutations inquiétantes

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Le variant du coronavirus, d’abord détecté au Royaume-Uni et se propageant dans le monde entier, semble être en train de développer une mutation dont les scientifiques craignent qu’elle puisse améliorer les capacités du virus et l’aider à échapper aux vaccins. Sommes-nous en train de découvrir un variant du variant anglais du coronavirus ?

Le variant anglais serait en train de muter et ce n’est pas une très bonne nouvelle. Cette mutation, présente dans une zone identique à celle des variants identifiés en Afrique du Sud et au Brésil, vient d’être détectée en Angleterre. Les scientifiques pensent qu’elle permet au virus d’échapper aux anticorps produits par l’organisme, après une immunisation ou une infection antérieure par un coronavirus. Les vaccins et certains médicaments à base d’anticorps pourraient donc ne pas fonctionner aussi bien que sur le virus d’origine.

Le virus s’adapterait à notre réponse immunitaire

Onze cas du variant B.1.1.7, présentaient la mutation E484K dans un ensemble de données de plus de 200 000 séquences au Royaume-Uni, a déclaré le 26 janvier l’agence Public Health England, le service de santé publique britannique. Lawrence Young, un virologue de l’Université de Warwick, estime que cette mutation est « préoccupante ». Le fait que le variant trouvé au Royaume-Uni semble acquérir cette mutation « montre que le virus est très probablement en train de s’adapter à notre réponse immunitaire », a-t-il constaté.

Cette mutation E484K qui se produit sur la protéine « spike » du virus, correspond exactement à celle présente sur les variants sud-africain (B.1.351) et brésilien (P1) qui ont suscité des inquiétudes au niveau international. L’appellation E484K est forgée comme les coordonnées d’une carte. Le nombre 484 est l’emplacement exact de la mutation, la lettre E est l’acide aminé qu’elle était à l’origine et la lettre K est l’acide aminé qu’elle est devenue.

Plusieurs études de laboratoire ont montré que le variant identifié en Afrique du Sud « pourrait être en mesure de réinfecter plus efficacement les personnes qui ont été précédemment infectées par la forme originale du virus », observe le virologue. « Cela est probablement dû, en partie, à la mutation E484K qui pourrait affaiblir la réponse immunitaire ». Il a ajouté que la mutation pourrait également affecter la durée de la réponse des anticorps.

Le fabricant de vaccins Novavax a déclaré ce 28 janvier que son vaccin s’est révélé moins efficace pour la variante trouvée en Afrique du Sud. Johnson & Johnson a de son côté consenti le lendemain que son vaccin s’était révélé moins efficace avec le variant d’Afrique du Sud — les scientifiques suggèrent que la mutation E484K y est pour quelque chose.

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Pfizer et Moderna ont tous deux déclaré que leurs vaccins fonctionnent, bien que légèrement moins bien, contre les variants de laboratoire, fabriqués par l’homme, qui contiennent la mutation. Toutefois, aucun des deux laboratoires n’a effectué de tests contre des variants de coronavirus du monde réel.

Une évolution inquiétante

« Si cette mutation E484K est acquise par la plupart des variants B.1.1.7 du Royaume-Uni, les récentes assurances données par des études récentes montrant que les vaccins à ARNm [comme ceux de Moderna et Pfizer] offriront toujours une protection optimale contre le variant britannique original mais ne pourraient plus s’appliquer » avec la nouvelle mutation, pense Julian Tang, virologue clinicien à l’université de Leicester. C’est « une évolution inquiétante, bien que pas tout à fait inattendue », ajoute-t-il.

Simon Clarke, professeur associé en microbiologie cellulaire à l’université de Reading, a déclaré que bien qu’aucune évaluation n’ait été faite sur l’efficacité des vaccins utilisés au Royaume-Uni — Pfizer et AstraZeneca —, ceux-ci pourraient fonctionner moins bien contre les variants B.1.1.7 avec cette mutation.

Les mutations se produisent lorsqu’un virus se réplique et fait des erreurs ; c’est un processus normal. Mais les mutations deviennent inquiétantes lorsqu’elles affectent le comportement du virus.

L’apparition simultanée de mutants différents partageant des variations communes « pourrait correspondre à une convergence évolutive », affirme Etienne Simon-Lorière, de l’Institut Pasteur. Un grand classique de la théorie darwinienne : les mêmes causes en différents points du globe produiraient les mêmes effets. Mais quelles seraient ces causes ? « Il est trop tôt pour dire quelles sont les forces de sélection qui amènent à cela », estime le virologue.

Selon l’agence de santé publique anglaise, les informations préliminaires suggèrent que l’acquisition de la mutation E484K aurait eu lieu plusieurs fois ; le variant évoluerait alors pour être plus efficace. Autre hypothèse proposée par Julian Tang : la mutation pourrait être due au fait qu’une personne a été infectée à la fois par le variant identifié en Afrique du Sud ou au Brésil et par celui détecté au Royaume-Uni. Cela se produit avec les virus de la grippe mais le phénomène est plus rare avec les coronavirus, tient-il à préciser.

Le variant britannique du virus continue de se répandre à travers le monde et était présent la semaine dernière dans 60 pays et territoires, soit 10 de plus qu’au 12 janvier, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé, ce mercredi 3 février. Le variant sud-africain qui, comme le britannique, est beaucoup plus contagieux que ne l’était le virus SARS-CoV-2 originellement, se diffuse, lui, plus lentement et est présent dans 23 pays et territoires, soit trois de plus qu’au 12 janvier, précise l’OMS dans sa revue épidémiologique hebdomadaire.

La France n’est pas épargnée par les variants

Ainsi, en Île-de-France, région la plus touchée par les variants, les premiers résultats de l’enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus « ne sont pas bons », a indiqué Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP interrogé ce 3 février par l’AFP. Il évoque « une croissance exponentielle ». « On était plutôt aux alentours de 6% le 7 janvier et on est monté à 15/20% la semaine dernière », a détaillé ce médecin sur Franceinfo.
Ce variant « va devenir dominant, on le sait, dans les 15 jours, 4 semaines qui viennent » indique le médecin. « Et comme il est 40 à 70% plus contagieux, il va y avoir une accélération de l’épidémie si on ne fait significativement rien de plus. C’est ça qui nous fait peur ».

On attend les résultats d’une deuxième enquête destinée à évaluer la présence des variants plus contagieux du coronavirus en France dans les prochains jours.

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