L’université de Pittsburgh travaille sur une application qui reconnaîtrait la démarche de son propriétaire. Et qui pourrait peut-être du coup être utilisée pour bloquer le téléphone si celle-ci changeait brusquement.
Reconnaissance faciale, reconnaissance digitale, et bientôt la reconnaissance de la démarche. Le but ? Proposer des systèmes d’identification alternatifs, moins invasifs et proposant un niveau de sécurité élevé.
L’idée a déjà suscité plusieurs programmes de recherche, comme celui, l’année dernière, de chercheurs sino-européens qui ont travaillé à implanter des capteurs dans le sol permettant d’identifier une personne. Dernier projet en date : celui d’une équipe de chercheurs du Departemental of Electrical and Computer Engineering University de Pittsburgh qui, eux, souhaitent transposer ces méthodes d’identification sur le téléphone. Ils ont mis au point une application Android qui reconnaît le pas normal ou rapide d’une personne et est capable d’identifier son propriétaire. Et qui pourrait peut-être permettre par exemple de bloquer un téléphone si celui-ci était considéré comme volé, suite à un changement drastique de démarche de la personne qui le porte.
Une précision millimétrée
Pour le mettre au point, les chercheurs ont exploité les données des capteurs des accéléromètres et du gyroscope des téléphones. Le développement de l’application, réalisé auprès d’une trentaine d’individus, s’est concentré sur les démarches normales et rapides des utilisateurs, sur des périodes de cinq à dix minutes, sur une distance courte et plane. Les chercheurs ont d’abord développé un logiciel capable de collecter les données issues des différents capteurs. Dans le cadre de ces travaux, le gyroscope, présent sur chacun des smartphones, a permis de localiser le téléphone, placé dans la poche droite, contre la hanche de chacune des personnes. Chaque individu a par la suite parcouru une distance précise, soit un vecteur, d’une vingtaine de mètres pendant un temps donné, à une allure déterminée.
Des bénéfices technologiques et médicaux
Les capteurs de l’accéléromètre ont alors relevé le nombre et la fréquence de pas effectués, les points d’impacts du pied droit ainsi que la vitesse de chaque personne. D’abord enregistrée, à vitesse dite normale l’opération a été également répétée à marche rapide. Les données ont ensuite été fusionnées et ont permis d’établir une identité de démarche propre à chacun des individus. Une fois la fiche de chaque personne déterminée, la multiplication de la manœuvre a permis de délivrer un taux d’identification proche de 100% de la démarche de chacun. Afin d’augmenter ce taux, les données enregistrées ont permis notamment par la suite une amélioration des différents capteurs de l’accéléromètre et du gyroscope des smartphones par les scientifiques.
(Article paru dans La lettre de l’Atelier.net / 9 oct 2012)
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