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Cadre de vie : beaucoup d’envies, peu de moyens… rien de nouveau sous le soleil

Entre besoin de calme, quête de sécurité et envies d’espaces plus verts, les Français rêvent d’un cadre de vie apaisé… même si, paradoxalement, l’actualité économique, politique et internationale — où les guerres s’invitent jusque dans les conversations familiales — freine leurs projets. Le dernier baromètre de l’Observatoire national du Cadre de Vie révèle des aspirations fortes, mais aussi un profond sentiment d’incertitude qui immobilise une partie de la population.

À l’heure où les tensions économiques, la flambée des prix de l’immobilier et les crises géopolitiques résonnent jusque dans les foyers, l’Observatoire national du Cadre de Vie (ONCV) dévoile les résultats de son cinquième baromètre. Réalisé par OpinionWay, ce baromètre suit dans le temps les attentes des Français en matière de cadre de vie et permet de comprendre comment leurs priorités évoluent. Cette édition s’intéresse notamment à l’impact du réchauffement climatique, aux attitudes face à l’objectif « Zéro Artificialisation Nette », mais aussi à la manière dont le contexte politique et économique vient bousculer ou freiner les envies de déménagement. Entre désir d’un quotidien plus serein et obstacles bien réels, le baromètre dresse le portrait d’une société qui aspire à mieux vivre, mais avance avec prudence.

Des Français qui aspirent au calme, à la sécurité et à la proximité

Les Français confirment leurs principales attentes lorsqu’on les interroge sur les éléments de leur cadre de vie : ils accordent ainsi une attention particulière à la sécurité (52 %), à la qualité et au confort de leur logement (49 %) ainsi qu’au calme (48 %).

Le fait de pouvoir facilement accéder à des services de santé est aussi important pour deux Français sur cinq (41 %). Signe que cela est essentiel, une large majorité des Français estiment qu’il est tout à fait prioritaire d’avoir un médecin généraliste à moins de 15 minutes de chez eux (72 %) et à une pharmacie (66 %).

Loin d’être secondaire, la présence de la nature reste un critère significatif pour plus d’un tiers des Français (37 %), au même titre que la proximité de leurs proches et des commerces (36 %). Enfin, près d’un Français sur deux (44 %) estime qu’il est tout à fait prioritaire de pouvoir accéder aux transports en commun en moins de 15 minutes.

⇾ Sécurité, confort du logement et calme forment le trio de tête des priorités. Les attentes se concentrent sur des besoins fondamentaux : tranquillité, bien-être, accès aux services essentiels et présence de nature à proximité. Autrement dit, les Français cherchent un quotidien stable, moins stressant, plus maîtrisable.

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Des Français globalement satisfaits de leur cadre de vie, mais qui aspirent toujours à en changer

Si près de huit Français sur dix se disent satisfaits de leur cadre de vie actuel, 38 % envisagent tout de même de déménager, une proportion en hausse de 4 points depuis 2021. Ce souhait est particulièrement fort chez les moins de 35 ans (55 %), les locataires (53 %) et dans les agglomérations (45 %).

Interrogés sur leur niveau de satisfaction à l’égard des éléments du cadre de vie qu’ils jugent importants, la proximité des services (86 %) et de la nature (83 %) arrivent en tête, contrairement au pouvoir d’achat (51 %). Un point qui apparaît comme un sujet de tension puisque sept Français sur dix estiment que leur pouvoir d’achat est négativement impacté par le contexte économique et politique actuel.

⇾ Même si une grande majorité se dit satisfaite de son cadre de vie, une part importante souhaite tout de même déménager, surtout les jeunes, les locataires et les habitants des grandes agglomérations. Le besoin de changement grandit, montrant une forme d’impatience ou de décalage entre le cadre de vie réel et celui auquel ils aspirent. 

Des aspirations résidentielles toujours éloignées de l’objectif « Zéro Artificialisation Nette »

L’objectif ZAN reste largement méconnu (24 %, +1 point seulement depuis juin 2024), et continue de se heurter aux réalités individuelles. Ainsi, l’aspiration des Français à l’égard de villes moins denses, avec plus d’étalement urbain et plus de personnes qui vivraient loin du centre, s’amplifie (67 %, +4 points).

Pourtant, et si aucune des contraintes envisagées pour atteindre l’objectif ZAN ne semble être massivement soutenue, les Français semblent de plus en plus enclins à faire des efforts. En effet, la majorité des Français se dit prête à ne plus pouvoir acheter ou louer de logement neuf et n’avoir accès qu’à des logements anciens rénovés (58 %, +5 points), ne plus pouvoir faire construire sa maison dans une zone isolée (53 %, +1 point) ou vivre dans une maison mitoyenne (49 %, +5 points).

Enfin, un nouvel item s’intéresse à la mixité sociale. Si la majorité des Français (57 %) considère que les nouvelles constructions devraient la favoriser, ce critère reste secondaire dans leurs choix personnels (seuls 15 % le jugeant très important dans leurs futurs projets). Ce décalage illustre la tension entre les objectifs collectifs d’aménagement et les préférences individuelles, guidées par le confort, le calme et la maîtrise de l’environnement résidentiel.

⇾ Les Français veulent des espaces moins denses, plus étalés, ce qui va à l’encontre du Zéro Artificialisation Nette. Pourtant, ils se disent prêts à faire certains efforts, notamment habiter dans de l’ancien rénové ou accepter des contraintes de construction — signe qu’ils ne rejettent pas la démarche, mais qu’elle ne correspond pas encore à leurs représentations du « bon » cadre de vie.

Le changement climatique : un critère encore peu déterminant aujourd’hui, mais de plus en plus décisif pour demain

Si seulement 28 % des Français déclarent avoir pris en compte le climat pour choisir leur lieu de vie actuel, ils sont 55 % à estimer qu’ils le feront pour leur prochain déménagement. Et pour cause, les Français identifient clairement les impacts que le réchauffement climatique a ou peut avoir sur leur lieu de vie, parmi lesquels : les événements climatiques (84 %), l’impact sur la qualité de l’air (60 %) ou l’augmentation du coût énergétique (52 %).

Près d’un quart des Français pourrait envisager de déménager à cause des effets du changement climatique (23 %, +2 points par rapport à 2023).

⇾ Le climat n’est pas encore un critère déterminant, mais il le deviendra Seule une minorité a choisi son lieu de vie actuel en fonction du climat, mais plus de la moitié affirme que ce critère influencera leur prochain déménagement. Les Français identifient clairement les risques climatiques, ce qui annonce une future reconfiguration des choix résidentiels.

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Immobilier : les Français restent inquiets malgré une légère accalmie

Malgré une légère amélioration des indicateurs économiques (stabilisation des taux, ralentissement de l’inflation, etc.), les trois quarts des Français déclarent que la situation du marché de l’immobilier les décourage d’acheter (76 %) ou de louer (77 %) un nouveau logement.

Ils témoignent notamment des inquiétudes liées à la conjoncture économique et politique : six Français sur dix estiment que la situation actuelle a des conséquences directes sur leur capacité à emprunter. D’ailleurs, 18 % déclarent avoir renoncé, au cours des derniers mois, à un déménagement en raison de la situation du marché de l’immobilier (+3 points). Interrogés sur les freins qu’ils perçoivent, 82 % mentionnent le prix des logements et 61 % évoquent la difficulté à obtenir un prêt ou à financer leur achat.

⇾ Les Français ne refusent pas de bouger : ils ne le peuvent pas. Prix des logements, tensions sur le crédit, marché immobilier bloqué et insécurité économique constituent des obstacles majeurs. Les inquiétudes politiques et internationales — y compris les guerres, désormais présentes dans les esprits — ajoutent un sentiment d’instabilité qui pousse à la prudence. Résultat : beaucoup renoncent ou reportent leurs projets, parfois malgré un fort désir de changement.

Les principaux enseignements du baromètre de l’Observatoire National du Cadre de Vie (ONCV) :

  • Pour leur cadre de vie, les Français donnent une priorité à la sécurité (52 %), au confort de leur logement (49 %) et au calme (48 %), reflétant un désir d’habitat tranquille et agréable.
  • Malgré une satisfaction globale importante, près de deux Français sur cinq souhaitent déménager pour changer de cadre de vie (38 %).
  • Le contexte économique et politique les freine pourtant dans leurs projets : les trois quarts des Français déclarent que la situation du marché de l’immobilier les décourage d’acheter un nouveau logement (76 %) ou d’en chercher un nouveau à louer (77 %).
  • Ils estiment que la conjoncture actuelle risque de continuer à impacter durablement le secteur immobilier (67 %) et qu’elle a déjà des conséquences directes sur leur capacité d’emprunt (60 %).
  • D’ailleurs, 18 % déclarent avoir renoncé à un déménagement au cours des derniers mois en raison de la situation du marché de l’immobilier. Enfin, si seulement 28 % des Français déclarent avoir pris en compte le climat pour choisir leur lieu de vie actuel, ils sont une majorité (55 %) à estimer qu’ils le feront pour leur prochain déménagement.

L’enquête esquisse une France qui aspire à davantage de calme, de sécurité et d’espace, mais qui avance prudemment dans un contexte perçu comme instable. Les envies de changement sont bien là, tout comme la conscience croissante des enjeux climatiques, mais les freins économiques, politiques et immobiliers continuent de peser lourd.
Et finalement, ces résultats rappellent surtout qu’il n’y a rien de vraiment nouveau sous le soleil : les aspirations restent constantes, les obstacles persistent, et la tension entre ce que les Français souhaitent et ce qu’ils peuvent réellement faire demeure un classique bien ancré du débat sur le cadre de vie.

Méthodologie de l’enquête
Cette enquête a été réalisée par Opinionway entre le 5 et le 7 novembre 2025 auprès d’un échantillon de plus de 1.000 personnes représentatif de la population. Elle permet de suivre le rapport des Français à leur cadre de vie en fonction de leur âge, leur région, leur lieu d’habitation (agglomérations, villes moyennes et communes rurales) et leur type d’habitat.

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