Le CERI – Centre de recherches internationales de Sciences Po organise, dans le cadre du groupe de recherche Sciences Sociales et Psychanalyse, un séminaire de recherche sur le thème « Dénis des vulnérabilités nucléaires. Retour sur la science politique, le discours sur la situation ukrainienne et un terrain à Hawaï », le 22 mai 2024.
Des frappes nucléaires délibérées, inadvertantes ou accidentelles, restent démontrablement possibles. Si une ou plusieurs d’entre elles survenaient, les populations ne seraient pas protégées. Face à cette vulnérabilité, la théorie des relations internationales et la science politique manifestent plusieurs formes de déni que cette intervention se propose d’explorer. On observera ainsi que la profession d’absence de déni au niveau théorique ne résulte que rarement en une absence de déni en pratique, lorsque des recommandations politiques sont formulées.
Intervenant : Benoît Pelopidas, professeur à Sciences Po
Responsables scientifiques : François Bafoil, Sciences Po – CERI / CNRS (UMR 7050) et Paul Zawadzki, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL/UMR 8582).
Concept du groupe de recherches Sciences sociales et psychanalyse :
Partant du constat de la méconnaissance de la psychanalyse de la part de plusieurs disciplines des sciences sociales mais aussi du déclin de l’intérêt manifesté à l’égard de cette discipline depuis plusieurs décennies, l’ambition de ce groupe de recherches est d’organiser une série de séminaires pour questionner la validité des catégories de la psychanalyse quand elles sont mises à l’épreuve de thèmes politiques à l’instar du terrorisme, du populisme, du nationalisme, de l’antisémitisme ou d’enjeux plus généraux, comme ceux touchant la civilisation, la violence dans l’histoire, la masse, la rage destructrice.
Afin d’évaluer les problèmes d’épistémologie et de méthode qui ont fait obstacle à un tel échange et afin d’ identifier les principaux conflits de paradigmes sur lesquels il a buté, le groupe se propose d’abord de relire quelques-uns des textes de référence qui ont cherché dans la psychanalyse des ressources d’élucidation du social–historique, pour en tirer des notions (telles que répétition, pulsion, identification…) véritablement heuristiques. Cette relecture distinguera les écrits venus des sciences sociales qui prennent appui sur la psychanalyse de ceux, souvent rédigés par des psychanalystes, qui traitent leur objet au prisme exclusif de l’inconscient, afin d’en comparer les limites et les apports respectifs.
A partir de ce retour aux textes, les travaux du groupe de recherche s’interrogeront ensuite sur la fécondité et les limites des paradigmes psychanalytiques au travers des cas d’étude sur les traumatismes politiques contemporains. A ce titre, l’interrogation sur l’historicisation de l’inconscient retrouve toute sa pertinence. Comment interpréter par ce biais certains phénomènes historiques et politiques ? Y a-t-il des objets privilégiés – les violences, les passions, les phénomènes mémoriels, les haines racistes – pour lesquels l’apport de la psychanalyse serait particulièrement substantiel ? Qu’est-il de l’analyse de la conflictualité ? Les usages de la psychanalyse sont bien évidement divers, et c’est uniquement par l’analyse précise des phénomènes que l’on pourra approcher les modalités de l’articulation de l’historique et du psychique sans occulter les difficultés de leur validation proprement universitaire, sans prétendre non plus imposer un seul paradigme et donc en respectant l’autonomie méthodologique de chaque discipline.
Lieu : CERI – Salle Pierre Hassner (S1), 2e étage, 28 rue des Saints-Pères, 75007 et également via zoom (Réception du lien de connexion après inscription)