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Pouvons-nous répondre à la marchandisation de l’eau ?

7 décembre 2023 à 19 h 00 min - 21 h 30 min

Gratuit

L’Académie du climat organise une conférence-débat le jeudi 7 décembre 2023 sur le thème « Pouvons-nous répondre à la marchandisation de l’eau ? » Des initiatives en faveur d’une politique de réappropriation publique de l’eau se multiplient, laissant entrevoir un regain de démocratie citoyenne en France et dans le monde. Bien que très différentes, ces politique de réappropriation publique de l’eau convergent vers un seul objectif : donner à l’eau un statut de bien commun public mondial corrélé à des droits universaux et inaliénables (et non pas une ressource devant être « à prix abordable »). Cela est d’autant plus indispensable que la marchandisation de l’eau a créé les conditions d’un effet de bascule vers sa financiarisation (1).

Il est inutile de revenir sur l’importance vitale de l’eau, sur les guerres pour s’en approprier l’exploitation et l’usage, sur sa monétarisation et, depuis le 7 décembre 2021, sur sa cotation en bourse à Chicago. L’enjeu de l’eau ne peut être évalué qu’au moyen d’une bonne connaissance des données
environnementales, économiques et culturelles. C’est pourquoi l’information auprès du plus grand nombre doit être une priorité. Une gestion humaniste de l’eau en appelle à une vision globale et à une mobilisation de nos systèmes éducatifs à même de promouvoir une éthique relationnelle entre l’être humain et l’eau ; mais également à travers des initiatives locales de distribution et de purification en régie publique rompant avec la gestion privée souvent à prix usuraire et spéculatif de la ressource hydrique, ou encore par l’inscription constitutionnelle de l’eau comme bien commun de l’humanité.
Indépendamment des mobilisations et de l’évolution des négociations internationales sur le sujet, le socle territorial et communal est cependant la clé de la reconquête d’une gestion pérenne de l’eau à l’échelle planétaire. Comme en témoignera Jean-Claude Oliva, nous assistons actuellement en France et dans le monde à une progression de la republicisation des services hydriques, d’autant plus que les leviers politiques pour y parvenir sont
largement à la portée des citoyens et des municipalités.

A titre d’exemple, voici ce que nous dit – quant à lui – Jean-Pierre Wauquier à propos de l’action d’H2O menée conjointement au Burkina Faso et en Auvergne :

« Pourquoi l’eau est-elle si passionnante ?

Partout, l’eau ne sera bien gérée au long cours que si nos systèmes éducatifs et de sensibilisation conduisent à une citoyenneté compétente et responsable. Des ingrédients sont à intégrer dans les systèmes éducatifs et de sensibilisation, particulièrement : la conscience collective, le partage du savoir, la notion de patrimoine commun (…)
Les actions de H2O sans frontières se déroulent en France à travers la sensibilisation des scolaires et étudiants des 4 départements de l’académie de Clermont-Ferrand (écoles maternelles, écoles primaires, collèges, lycées, étudiants) sur l’Eau bien commun. Rencontre annuelle de 2500 élèves et leurs enseignants avec 50 partenaires d e s services publics de l’état, du département, des collectivités locales et territoriales, des entreprises et
administrations, des personnalités (…), Au Burkina Faso à travers une coopération réciproque 50/50 avec les communes rurales permet l’échange de pratiques et de techniques spécifiques avec des valeurs dont notre monde occidental a bien besoin : sobriété, notion de Terre mère, appartenance à la nature, solidarité, liens intergénérationnels… Dans 10 communes burkinabè d’environ 35 000 habitants, a été crée une association H2O représentative de la société civile, personnel des mairies, enseignants, parents d’élèves, représentants du personnel des dispensaires, agriculteurs, commerçants, scolaires, artisans, groupements de femmes, chefs traditionnels, des comités des Sages… qui décident les actions et gèrent les ouvrages réalisés au long cours : réhabilitations et créations, à ce jour, de 720 forages ; électrification de 60 écoles et de 25 dispensaires ; mise
en place de 25 moulins communautaires gérés par les groupements de femmes ; mise à disposition, dans chaque commune, de matériel audiovisuel ; microcrédits (0% d’intérêt) à disposition des groupements de femmes pour des initiatives d’intérêt collectif (maraîchage, artisanat, cantines d’écoles…) ; mise en place de jardins pédagogiques au niveau des écoles (optimisation de l’utilisation de l’Eau) ; tissage de liens entre l’université de Koudougou et l’université de Clermont Auvergne. »
Riccardo Petrella, d’une façon plus globale, reviendra sur les différents aspects de la financiarisation de la vie et sur la nécessité de s’en prémunir par l’instauration de biens communs publics mondiaux et la prévalence des droits universels sur les intérêts privatifs.

Intervenants :

  • Jean-Pierre Wauquier – médecin, il a exercé au CHU de Clermont-Ferrand et il est actuellement médecin bénévole à Emmaüs. Il a fondé et il préside la structure H2O sans frontières qui intervient en France et en Afrique, particulièrement à Burkina Faso, à travers des actions pédagogiques d’envergure impliquant des acteurs publics et de la société civile. Il est vice-président de la nouvelle Université du Bien Commun de Clermont-Ferrand, qui vise à agir « sur des axes essentiels que sont l’éducation, la santé, l’eau, certains transports, certains aspects de l’énergie… »
  • Riccardo Petrella (en visio ou en présentiel) – économiste, politologue. Il a été durant 15 ans, directeur du Programme FAST (Forecasting and Assessment in Science and technology) à la Commission européenne à Bruxelles. Fondateur du Groupe de Lisbonne, auteur de nombreux ouvrages dont Le bien commun, éloge de la solidarité (1997), cofondateur des Université du bien commun en Italie, Belgique et Argentine. Il est actuellement président de l’Agora des Habitants de la Terre.
  • Jean-Claude Oliva – fondateur et directeur de la Coordination EAU Île-de-France. Créée en 2008, elle réunit citoyens, associations et collectivités autour de l’eau en Île-de-France et sur tout le territoire français, dans toutes ses dimensions : sociale, environnementale, économique, juridique, sanitaire, culturelle… Son rôle est de sensibiliser les usagers-citoyens, de les informer, de leur donner des outils pour intervenir et faire entendre leur voix dans les débats, pour peser sur les décisions qui concernent l’avenir de ce bien vital et de coordonner leurs actions.

Présentation et Programme complet 

Cette table ronde est organisée par l’Université du Bien Commun dont l’objectif est d’identifier, faire connaître et reconnaître les biens communs comme des spécificités démocratiques, écologiques, économiques et juridiques.
Initiée en 2017 par Riccardo Petrella, Frédéric de Beauvoir et Cristina Bertelli – avec Yovan Gilles et la revue Les périphériques vous parlent -, rejoints par les membres fondateurs, l’Université du bien commun à Paris est dirigée par un comité de pilotage qui oriente et organise les activités.

Des intervenant.e.s, sympathisant.e.s et collaborateur.rice.s, un réseau de chercheur·e·s, spécialistes, juristes, praticiens de la biodiversité, des militant·e·s associatifs, des parlementaires et des collectifs de citoyens permettent d’affirmer son rôle d’Université, populaire et collégiale, de développer et de renouveler ses interventions, de suivre les évolutions concernant les biens communs en France et dans le monde.

  • Cristina Bertelli – Galeriste en Italie, elle fonde à Paris le Laboratoire d’Etudes Pratiques sur le Changement ainsi que l’association Star/les périphériques vous parlent qu’elle continue à présider, dans le but de favoriser la créativité comme «condition de transformation sociale». En 2005 elle a réorganisé autour de la sauvegarde de l’eau la fondation France Libertés présidée par Danielle Mitterrand et, depuis 2008, elle est responsable
    culturelle de la Fondation Fiumara d’Arte pour le développement de projets artistiques à visée sociale avec la population du quartier de Librino (Catane-Sicile). Co-initiatrice de l’Université du bien commun à Paris, elle coordonne les activités de l’Université avec le comité de pilotage.
  • Yovan Gilles – Il co-anime l’association et revue Les périphériques vous parlent, dont il est corédacteur en chef et l’auteur de nombreux articles et publications. Il en coordonne les productions éditoriales (écrites, audiovisuelles et web) dans les champs social, culturel, philosophique et de l’écologie scientifique. Il intervient auprès de tout public sur les discriminations et l’égalité femme/homme au plan juridique, imaginal et
    historique. Dans le prolongement de son travail scénique avec l’ensemble théâtral et musical Génération chaos, il mène une activité artistique multidisciplinaire. Il est, depuis 2017, l’un des initiateurs/fondateurs de l’Université du Bien Commun à Paris, dont il copilote les activités. Dernière parution : Travail et réalisation de soi – La condition œuvrière (Editions Libre & Solidaire, 2022).

(1) L’eau a fait son entrée sur les marchés à rente à la bourse de Chicago le 7 décembre 2021. Depuis, il y est possible d’acquérir et de vendre des produits dérivés spéculatifs de type contrats à terme adossés à l’eau. Par exemple, un investisseur peut se couvrir d’une potentielle hausse du prix de l’eau pour un achat futur.

Inscription recommandée

Organisateur

Université du Bien Commun
Site Web :
https://www.universitebiencommun.org/

Lieu

Académie du climat
2 place Baudoyer
Paris, 75004 France
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