ATTENTION CHANGEMENT DE DATE ! L’association ARISTOTE organise un séminaire le 19 septembre 2024 (en remplacement du 16 mai), sur le thème « Un numérique souverain, de confiance, rêve ou réalité ? réalité ou utopie ? » La souveraineté numérique est un domaine dans lequel les solutions idéales peinent à poindre, dans le contexte d’une économie globale. Comment peut-on faire confiance à des solutions de Cloud souverain, d’IA éthique, d’électronique souveraine lorsque les outils proposés sont basés sur des produits et/ou par des financements hors France et Europe ?
Cloud souverain, IA de confiance, stratégie « Zero Trust », attaque cyber, … Tous ces termes resteront-ils des mots sans valeur ou faut-il y voir une cohérence qui ne semble pas évidente à première vue, surtout lorsque les constats autour de nous peuvent poser questions ?
Pour exemple, comment comprendre l’annonce dès octobre 2021 d’une offre de cloud souverain qui sera développée en commun entre un industriel français et un opérateur américain au travers d’un partenariat stratégique pour développer conjointement un cloud de confiance en France. Il est même spécifié qu’il répondra aux critères du label français de « Cloud de Confiance ». Depuis cette date, de nombreuses nouvelles offres ont été proposées sur ce même modèle !…
Plus récemment, lundi 26 février 2024, nous avons appris que Mistral AI a lancé un modèle d’IA générative fermé avec le soutien de … Microsoft !!…
Pour un champion européen de l’IA open source, comme annoncé jusque-là, financé à coup de millions d’Euros (près de 500 millions en 2023), c’est une spectaculaire volte-face de cette licorne française.
Dans ce contexte, peut-on réellement penser souveraineté et confiance lorsqu’on parle de numérique ? Dans un monde régi par le Big Data, une réflexion sur qui nous sommes en rapport à nos données de vie privée, confidentielles, sensibles, pourrait en retour permettre d’ajuster les nouvelles contraintes de cette économie du monde à de nouveaux cadres de réglementation.
Les enjeux sont de taille, les véhicules du big data (infrastructures et composants) nous imposent de questionner les sujets en lien à la confidentialité, l’anonymat, la protection.
Premier point focal du thème : la souveraineté
Le mot « souverain » s’utilise plutôt aujourd’hui pour caractériser l’indépendance ou l’autonomie de quelque chose. En effet, par définition même de ce terme, on parle de souveraineté lorsque le pouvoir n’est limité par celui d’aucun autre. Est-ce le cas lorsqu’on associe ce mot au domaine du numérique ? A-t-on en France le pouvoir sur l’ensemble de la chaine du numérique ? Non bien sûr, il convient alors de s’adapter à ce contexte et se rapprocher le plus possible de ce but.
L’un des objectifs de la journée sera donc de définir à quelle distance se trouve-t-on de cet objectif ambitieux ? Est-il atteignable ? A quelles conditions ?
Second point focal du thème : la confiance
On associe généralement la confiance à un sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre, à quelque chose. Faire confiance, c’est considérer quelqu’un, quelque chose comme digne de la confiance qu’on lui accorde, c’est se remettre entre les mains de quelqu’un, de quelque chose. Associer numérique et confiance, ce serait considérer que l’on peut confier des tâches, des décisions à une machine, en est-on là ? bien sûr que non, pire encore, on parle de plus en plus de confiance nulle (stratégie « Zero Trust »), certes dans le domaine de la sécurité, mais pas seulement… Il s’agit d’un changement de paradigme : la règle « Faire confiance, mais vérifier » devient désormais « Ne jamais faire confiance, toujours vérifier ».
Un autre objectif de la journée consistera donc à évaluer le niveau de confiance que l’on peut prêter au numérique de façon générale ? De façon spécifique selon les domaines d’applications ? Comme précédemment, on cherchera à définir si cet objectif ambitieux est atteignable ? A quelles conditions ? Quand ? Comment ? …
La journée sera ponctuée de présentation d’iy d’organismes publics, d’industriels, de PME, de startups impliquées dans des domaines clés (IA, Cyber, Santé, Défense, Espace, …)
Les aspects normalisation et juridiques auront également une part importante dans ce débat.
Des fournisseurs, des utilisateurs, des clusters, des observateurs viendront nous donner leur point de vue pragmatique de ce paysage qui altère la confiance nécessaire lorsqu’on parle de souveraineté, allant jusqu’à questionner son principe de faisabilité.
Cette première journée sur la souveraineté numérique permettra de prendre conscience de la réalité – des problématiques, des solutions et réflexions à l’avant-garde – pour mieux préparer les offres et les services de demain pour des Entrepreneurs impliqués sur ces thèmes.
Les échanges s’annoncent riches entre les orateurs experts dans leur domaine et les participants qui auront envie de mieux comprendre les risques et les opportunités de la souveraineté.
Coordination scientifique :
- Bernard Monnier – MIM
- Judith Nicogossian – Association française d’Anthropologie – Ecole de Grenoble
Lieu : Ecole Polytechnique /Amphi Becquerel – Route de Saclay – 91128 PALAISEAU