Sous la direction artistique de Laura Serani, le festival de photographie Planches Contact investit à partir du 22 octobre 2022 jusqu’au 1er janvier 2023 la ville de Deauville avec une multitude d’expositions et d’installations et plusieurs rendez-vous, avec entre autres projets inédits celui du photographe et plasticien français, Georges Rousse ou encore, pour la première fois en France, les photographies de Jessica Lange.
« Avec une approche inédite dans sa démarche afin de proposer au visiteur une expérience aussi étonnante qu’intéressante, l’installation extérieure imaginée par Georges Rousse sur l’ancien Deauville Yacht Club restera visible. Le public pourra ainsi venir l’observer, puis aller voir les images auxquelles elle a donné naissance. » Laura Serani
Le public retrouvera des signatures phares de la création d’images – telles que Raymond Depardon,… ou Bettina Rheims notamment avec de toutes nouvelles productions, ou encore une grande figure du cinéma passée derrière l’objectif, Jessica Lange, et y découvrira de très nombreux jeunes talents émergents. Planches Contact se déploiera dans toute la ville, tant dans son nouveau lieu phare culturel des Franciscaines, que dans divers espaces (Grand Bain, embarcadère, plage, promenade Lucien Barrière, etc.), notamment à travers un parcours XXL à ciel ouvert.
Pour l’événement, le photographe et plasticien George Rousse a décidé de revisiter l’ancien Deauville Yacht Club. Deux importantes nouvelles créations de l’artiste seront également présentées au Point de vue, pendant toute la durée du festival, aux côtés d’une exposition originale réunissant une sélection d’œuvres de cette grande figure de la création photographique dont la signature s’est imposée depuis les années 80.
Jessica Lange, une première en France
Née en 1949 à Cloquet, Minnesota, Jessica Lange étudie la photographie à l’Université du Minnesota après avoir remporté une bourse. Elle fait d’abord carrière dans le cinéma et se fait connaître grâce à ses rôles dans King Kong, Tootsie, The Postman Always Rings Twice, Frances, Blue Sky et GreyGardens. Elle est détentrice de la Triple Couronne d’interprétation, avec deux Oscars, trois Primetime Emmy Awards, un Tony Award. Elle remporte également un Screen Actors Guild Award et cinq Golden Globe Awards.
C’est dans les années 1990, lorsque son partenaire, le dramaturge et acteur Sam Shepard, lui offre un Leica, que Jessica Lange commence à faire des photographies. Elle lui dédie d’ailleurs son livre Highway 61, paru en 2019.
Les photographies de Jessica Lange ont fait l’objet de plusieurs expositions à New York, à Moscou, en Espagne, … Son travail aussi fait l’objet de nombreuses parutions et de livres, dont sa première monographie. En 2009, Jessica Lange a été le premier récipiendaire du prix George Eastman House Honors qui récompense l’ensemble de sa carrière.
Exposition inédite présentée avec diChroma photography.
Lieu d’exposition : Les Franciscaines – 145 B, avenue de la République Deauville
« Jessica Lange est célèbre comme actrice. Elle est déjà venue au Festival du cinéma américain de Deauville en 2003. Elle est plus inattendue comme photographe. J’avais découvert ses photos à Moscou et avais été séduite par son regard et par son travail, qui exprime une véritable culture photographique et une profonde humanité ; qu’il s’agisse de photos plus intimes, de photos de ses voyages au Mexique ou à travers l’Amérique profonde. » Laura Serani
Photo © Jessica Lange / Courtesy Howard Greenberg Gallery, NY
Le littoral en couleurs de Raymond Depardon
Raymond Depardon, photographe et réalisateur de films documentaires, né en 1942, est une figure incontournable de la photographie française, apprécié et aimé dans le monde entier. Il découvre la photographie très jeune et photographie la ferme de son enfance avec l’appareil de son frère.
À 18 ans, il part en reportage au Sahara pour l’agence Delmas. Ses photos publiées à la Une de Paris Match lui permettent de se faire un nom. Il couvre ensuite la guerre d’Algérie. En 1966, il co-fonde l’agence photographique Gamma, qu’il quitte en 1979 pour rejoindre l’agence Magnum. Il part au Vietnam, au Chili, au Liban, au Tchad, en Afghanistan, à New York en 1981 d’où il poste chaque jour une photo pour le journal Libération. Parallèlement, il réalise des films documentaires et suit notamment Valéry Giscard d’Estaing durant sa campagne présidentielle. C’est le début d’une importante série de portraits politiques. Il réalise également des séries documentaires sur l’univers judiciaire, le monde paysan, l’hôpital psychiatrique, le quotidien des habitants de la France qu’il parcourt en camping-car pendant cinq ans à l’aube du XXe siècle.
Il reçoit le grand prix national de la photographie en 1991, le César du documentaire en 1982 avec Reporters et à nouveau en 1994 avec Délits flagrants. Raymond Depardon a exposé à la Maison européenne de la photographie, à la BnF, au Grand Palais, à l’Institut du Monde Arabe, au Mucem de Marseille, aux Rencontres d’Arles, dont il a été Directeur artistique en 2006. En 2010, il co-fonde à Paris un lieu indépendant consacré à l’image documentaire, le Bal. Depardon s’efforce de capter le quotidien dans son authenticité, tout en revendiquant une part de subjectivité.
« Raymond Depardon, le témoin discret et engagé, qui a regardé le monde presque toujours en noir et blanc, sans arrêter de chercher le meilleur angle pour raconter la vie des autres et celle du monde, nous surprend encore ici : avec des photos du littoral français hors saison, prises à la chambre, en couleur et reproduites en très grand format sur la plage de Deauville. Ces images, moins connues que d’autres, font partie de son important travail sur la France, pour lequel il a sillonné l’hexagone et porté son regard sur le territoire, sur ce qui reste et ce qui va disparaître. »
Laura Serani
Photo La France, Criel-Plage © Raymond Depardon
La chapelle de Bettina Rheims, avec la collaboration de Marie-Noëlle Perriau
Elle place les femmes, anonymes ou célèbres, au cœur de son travail. À travers ses photographies, elle interroge la représentation du genre, la construction d’une nouvelle image de la féminité qui bouscule les codes de l’érotisme, la beauté et les imperfections du corps féminin. Female Trouble (1989), Chambre Close (1992), I.N.R.I. (1998) et Shanghaï (2003), toutes trois réalisées en collaboration avec le romancier Serge Bramly, Héroïnes (2005), Gender Studies (2012) et Détenues (2014) font partie de ses séries les plus connues. De nombreuses institutions ont consacré des
expositions rétrospectives à son travail : le Kunsthal, Rotterdam et le Moscow House of Photography, Moscou (2006), le C/O Berlin et le FORMA, Milan (2008), la Maison Européenne de la Photographie à Paris et le Fotografiska Museet de Stockholm (2016).
Elle a publié plus de 20 livres complétés par un ouvrage rétrospectif publié par les Éditions Taschen qui rassemble plus de 500 photographies réalisées durant 35 ans de sa carrière. En 2018, la maison d’édition Gallimard a édité dans la prestigieuse collection Blanche, la série Détenues. En 1995, Bettina Rheims a réalisé le portrait officiel du Président de la République Jacques Chirac. Il la décorera des Insignes d‘Officier de la Légion d’Honneur pour l’ensemble de son travail en 2007 ; elle a été promue au grade de Commandeur de la Légion d’honneur en 2013. En 2016, elle est élevée au grade de Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, et promue Grand officier de l’ordre national du Mérite en 2018. Bettina Rheims vit et travaille à Paris.
À l’occasion de cette édition de Planches Contact, Bettina Rheims inspiratrice et amie du festival, installe au Point de vue, son projet La Chapelle. Dans les années 90, elle photographie des célébrités américaines pour le magazine Details. De ce travail, est née en 2018 l’installation La Chapelle, développée en collaboration avec la scénographe Marie-Noëlle Perriau, et déjà présentée au festival de mode et de photographie à Hyères, à Genève puis à Lille. Projet présenté avec la complicité de l’Institut pour la photographie de Lille.
« Cette scénographie originale présente des photos de stars, icônes des années 90, lacérées, entremêlées et exposées du sol au plafond. Bettina Rheims nous invite ainsi à une véritable plongée immersive dans un L.A underground et sulfureux. » Laura Serani
La Chapelle, Bettina Rheims Installation de Marie-Noëlle Perriau © Annik Wetter, Courtesy Xippas
Georges Rousse, Pérégrinations
Georges Rousse, photographe et plasticien français, s’est imposé dans le paysage photographique dès les années 80. À neuf ans, il reçoit en cadeau le mythique Brownie Flash de Kodak. Alors qu’il est étudiant en médecine à Nice, il apprend chez un professionnel les techniques de prises de vue et de tirage, puis crée son propre studio de photographie d’architecture.
Inspiré à la fois par le Land art et le peintre Malevitch, Georges Rousse investit des bâtiments, y conçoit une œuvre graphique éphémère suivant le principe de l’anamorphose (déformation d’une image à l’aide d’un système optique), puis la restitue en photo grand format.
Georges Rousse a exposé en Europe, en Asie (Japon, Corée, Chine, Népal), aux États-Unis, au Québec, en Amérique latine… Il a également participé à de nombreuses biennales à Paris, Venise ou Sidney. Il a reçu le prix de l’International Center of Photography en 1988 et le Grand prix national de la photographie en 1993.
Pour Planches Contact, Georges Rousse revisite l’ancien Deauville Yacht Club. Présentées au Point de Vue, deux créations inédites seront visibles aux côtés d’une exposition originale issues d’une sélection d’oeuvres de la collection de l’artiste.
« Avec une approche inédite dans sa démarche afin de proposer au visiteur une expérience aussi étonnante qu’intéressante, l’installation extérieure imaginée par Georges Rousse sur l’ancien Deauville Yacht Club restera visible. Le public pourra ainsi venir l’observer, puis aller voir les images auxquelles elle a donné naissance. » Laura Serani
Les résidences Tremplin jeunes talents
Le Festival s’attache à donner une place importante à la création émergente et aux nouvelles générations. Réuni autour de sa présidente, la photographe et réalisatrice, Sarah Moon, le jury Planches Contact a sélectionné six jeunes photographes invités en résidence de création en Normandie.
Chacun a reçu une bourse de création de 4 000 € et a été accompagné par l’équipe du festival tout au long des différentes étapes de conception et production. Le jury décernera à l’un d’entre eux le Grand Prix du Jury lors du weekend inaugural. Les visiteurs, eux, sont invités à voter pendant toute la durée du festival pour attribuer le Prix du Public qui sera dévoilé en janvier.
Les sélectionnés : Ciro Battiloro, Dana Cojbuc, Émile Garçon et Lise Guillon, Henri Kisielewski, Bruno Labarbère.
Réflexions Masterclass 2.0
Invités en 2021 les photographes de Reflexion 2.0, laboratoire de création et de réflexion dirigé par Ying Ang, Ilaria Crosta et Emilie Hudig et inspiré de la Réflexions Masterclass de Giorgia Fiorio, ont réalisé une résidence de création encadrée par le graphiste Teun Van Der Heijden et le photographe Philip Blenkinsop.
À l’occasion du festival, le Point de Vue présentera une projection des travaux de neuf jeunes photographes internationaux issus de cette masterclass : Bebe Blanco Agterberg, Heriman Avy, Camille Carbonaro, Gianni Cipriano, Tereza Koznik, Francesco Levy, Julie Van Der Vaart, Modi, et Gareth Phillips.
The Anonymous Project / Outside-In
Fondé en 2017 par Lee Shulman, The Anonymous Project est l’une des plus importantes collections privées de photographies couleur amateur du XXe siècle. Composé d’environ huit cent mille diapositives Kodachrome, cet ensemble d’images forme une incroyable mémoire collective. Ces photographies anonymes constituent un journal intime kaléidoscopique de cette époque, aussi fascinantes que saisissantes, parce qu’imparfaites. Souvent drôles, surprenantes et touchantes, ces images racontent l’histoire d’inconnus qui nous sont pourtant si familiers.
The Anonymous Project est une démarche artistique qui vise à donner un sens à ces souvenirs oubliés et offre de nouvelles façons d’interpréter, de raconter des histoires qui questionnent notre place dans le monde contemporain.
Invité en 2021 pour le festival, The Anonymous Project est à nouveau présenté dans cette 13e édition avec de nouvelles mises en scène : la reconstruction d’un trois pièces années 60, dans la petite maison de la Chatonnière, et avec « des apparitions et des rencontres » dans la ville.
Samedi 22 octobre, 10h30 : Visite commentée des expositions par Laura Serani
Samedi 22 octobre, 18h30 : Les Franciscaines
Dans le cadre de la Nuit du tourisme.
Trois workshops avec la Leica Akademie
Max Pam : Vendredi 21 au 23 octobre, Les Franciscaines
Ce workshop animé par le célèbre photographe australien Max Pam s’orientera autour de l’édition. En éditant votre travail dans des pages de livre, vous jouez avec vos images d’une manière fluide. Une sorte de création libre qui s’adapte à l’histoire ou à la conception qui, selon vous, amplifie le mieux votre originalité en tant qu’artiste visuel.
Chaque journée commencera par une séance de projection d’œuvres tirées de certains des meilleurs livres photo. Après la séance de projection, les participants utiliseront leur environnement immédiat pour effectuer un travail de terrain avec leur appareil afin d’obtenir de nouvelles images à prendre en compte pour un format de livre particulier, une mise en page et un séquençage.
Chaque journée s’achèvera par un débriefing et enfin le dernier jour, la phase de production du livre sur écran commencera.
Jean-Christophe Béchet, : Mardi 25 au 27 octobre, Les Franciscaines
En trois jours, Jean-Christophe Béchet proposera aux stagiaires de réaliser leur portrait subjectif de la ville de Deauville en s’appuyant sur l’esprit et les techniques propres à la Street Photography.
Week-end inaugural
Table ronde : Vendredi 28 octobre, 17h30 à 19h – Les Franciscaines
NFT : nouvel outil de création et de diffusion
Avec Pierre-Elie de Pibrac photographe, Jean-Michel Pailhon, collectionneur, Thierry Maillard, directeur juridique de l’ADAGP. et Jean-Christian Bourcart, photographe.
Soirée d’ouverture et vernissage en présence des photographes invités le Vendredi 28 octobre, 19h à 22h Les Franciscaines, La Chapelle, Cour des expositions, Le Cloître.
Vernissage itinérant Samedi 29 octobre – Place Claude Lelouch, 11h – Le Point de vue, 16h
Une déambulation guidée le long du parcours d’expositions investissant la ville et les Franciscaines, en présence de l’ensemble des photographes invités pour cette treizième édition, s’exprimant sur leurs pratiques photographiques et leurs créations inédites pour le festival.
(> Des navettes assurent les trajets entre les Franciscaines et les expositions dans la ville)
Photo d’en-tête : George Rousse – Croquis Deauville