La part cachée du monde, de Eve Gabrielle – Editions La mer salée, septembre 2021 – 336 pages
Ce roman est une épopée post-moderne, celle d’un frère et une sœur dans une France « déchirée », où deux visions du monde s’affrontent. Dérive numérique et sécuritaire contre symbiose avec le vivant. Leur avenir dépend d’un livre.
Au nord d’une « déchirure » allant de Bordeaux à Annecy, Greenlife règne en maître absolu : drones, puçage, privatisation du vivant. Un état policier numérique subtil. Au Sud, des communautés clandestines réinventent une société post-moderne et pastorale, affranchie, frugale et créative, avec des villes souterraines, une vie en relation étroite avec le règne animal et végétal.
Sienne et son frère sont en cavale vers « le monde libre », fuyant le Nord et ses forêts mourantes pour rejoindre le Larzac et leur grand-mère, éminente botaniste. Pourquoi un puissant recycleur de plastique tente-t-il de les arrêter ? Que contient leur livre sur les plantes, légué par leur mère dans son dernier soupir ? Y aurait-il une part du monde qui doit rester cachée ?
Voilà un roman qui fait du bien. Il permet de traverser nos peurs, peur du futur, du climat déréglé, des restrictions, d’une nature abimée. Il permet d’en sortir confiant, on y perçoit nos voies de résiliences, les trésors de la nature, les puissantes ressources des communautés humaines.
Née en 1976, Eve Gabrielle est diplomée de Lettres moderne à la Sorbonne et au Smith College, université féminine américaine. Citoyenne engagée de longue date, elle est élue écologiste à la mairie de Bordeaux en 2020, en charge de la résilience alimentaire et la sobriété numérique. Elle est initiatrice et animatrice d’un atelier d’écriture sur le monde en 2050. Elle a cofondé Fémininbio, et en fut rédactrice en chef.
Pour son premier roman « La Petite aux aigles » publié en 2003 chez Anne Carrière, elle fut sélectionnée dans la Rentrée littéraire au Monde des livres, au Figaro, au Magazine littéraire et comme jeune talent Cultura.