La modélisation 3D bientôt accessible à tous grâce à l’iPad ? Structure Sensor démocratise la modélisation 3D et ouvre de nouvelles perspectives ludiques et pratiques de réalité augmentée.
Le besoin de reconstruire des objets en trois dimensions grandit de jour en jour avec l’émergence des technologies d’impression 3D et de réalité augmentée. Cependant, modéliser quelque chose en 3D n’est pas une tâche facile et nécessite quelques compétences techniques.
Imaginé par la firme californienne Occipital, Structure Sensor est un accessoire qui se clippe directement sur un iPad. Il permet de scanner facilement en trois dimensions avec une tablette tactile, des objets, de reconstruire une pièce de votre maison en 3D et à l’échelle ou encore de jouer à des jeux vidéo en réalité augmentée.
La startup Occipital a lancé cette semaine une campagne Kickstarter (dont l’objectif de 100.000 dollars a été atteint en moins de 3 heures) pour financer la production d’un capteur 3D portable destiné aux ipads et permettant de scanner des objets physiques en vue de les répliquer. La compagnie avait déjà acquis en juin dernier la startup française ManCTL spécialisée dans la modélisation 3D rudimentaire réalisée à partir capteurs de réalité augmentée. Avec ce nouveau capteur baptisé Structure Sensor branché à un ipad, la modélisation d’objets 3D ne nécessite plus une expertise spécifique en design ou ingénierie et laisse envisager de nombreuses implications dans le domaine de la réalité augmentée.
Une modélisation 3D à portée de main
Alors que la plupart des scanners 3D déjà disponibles sont lourds, coûteux et le plus souvent difficiles d’utilisation, Occipital a mis au moins un capteur léger et à la prise en main rapide. Se présentant sous la forme d’un capteur léger en aluminium, le scanner se branche sur un iPad et capture l’ensemble des données 3D en un temps record. Après avoir enregistré les caractéristiques du produit, l’utilisateur peut transmettre ces informations à une imprimante et ainsi reproduire l’objet. Inspiré par le capteur de réalité augmentée de Microsoft, Kinect, ce scanner permet de réduire les barrières à l’entrée dans l’impression 3D notamment pour les utilisateurs particuliers : Une étape déterminante de fabrication 3D étant la mise au point d’une fiche détaillant les dimensions et éléments matériels de l’objet. Ces fiches sont le plus souvent réalisées par des professionnels ou des services dédiés comme Sculpteo. Alors qu’un rapport récent déjà évoqué ici soulignait les économies importantes pour le budget d’un ménage américain que l’impression 3D pouvait apporter, cette nouvelle invention accélère la démocratisation de cette technique de réplication domestique.
De nombreuses applications corollaires
Le scanner laisse présager d’autres applications collatérales comme la numérisation de son environnement pour améliorer l’expérience d’un jeu à réalité augmentée ou encore la projection de meubles pour déterminer au mieux l’agencement d’une pièce. Le scanner peut capturer jusqu’à 3,5 mètres avec une vision panoramique de plus de 40 centimètres, ce qui permettrait par exemple de scanner une pièce entière et d’ensuite simuler différents agencements possibles. La compagnie a déjà proposé plusieurs applications en échange de dons sur Kickstarter, dont notamment un logiciel d’animal de compagnie virtuel projeté sur l’environnement physique. Par ailleurs la compagnie a laissé ouvert le développement d’applications sur d’autres plateformes en publiant sur son site des manuels open source avec Windows, Android, OS X ou encore Linux. Cependant la possibilité accrue de modéliser des objets puis de les reproduire à l’identique lève de nombreuses interrogations concernant le respect des droits d’auteur voire des droits à l’image(il serait possible de reproduire le buste d’une personne prise discrètement en photo sur un ipad), d’aucuns évoquent déjà la possibilité de reproduire des sculptures ou autres œuvres d’Art en 3D grâce à cette application. Fujifilm en s’associant à un musée néerlandais propose ainsi déjà des répliques identiques de grandes toiles de Van Gogh.
(Source : Thomas Meyer / L’Atelier.net – oct 2013)