Cinq best serious Game qui veulent changer le monde : un sur les sans abris, un sur apprendre à vivre à 1000 dollars par mois, un sur le droit des femmes, un sur l’écologie et un pour se protéger des catastrophes naturelles. Intéressant non ?!
« Tout ce qui est mauvais est bon pour vous » (Privé 2009), proclamait ironiquement Steven Johnson, dans un livre qui défendait non seulement Internet et les jeux vidéo, mais aussi les séries télévisées . Pour lui, l’explosion des médias pourrait bien être la cause de ce mystérieux «effet Flynn» qui constate une augmentation nette du quotient intellectuel et de notre quotient émotionnel !
Reste que dans notre société digitale couplée à une nouvelle plasticité neuronale, les jeux vidéos sont « bons » pour notre intelligence, pour apprendre et même pour refaire le monde. Alors à un mois de Noël, je vous suggère des jeux qui changeront un peu (© Ces jeux ont été sélectionnés par YOUPHIL).
Envers et contre tout : vis ma vie de réfugié
« Ces gens que tu vois tous les jours, mais sans pour autant les voir. Et si c’était toi ? » , lance le slogan d’Envers et contre tout. Ce jeu, l’un des pionniers dans son genre, a été imaginé en 2005 par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Il plonge le joueur, à partir de 13 ans, dans la peau d’un réfugié devant fuir son pays pour recommencer sa vie. Répondre à des interrogatoires de police musclés, choisir le bon moyen de transport ou faire confiance à un passeur : l’internaute devra prendre des décisions cruciales pour arriver à destination.
Mais tout n’est pas encore joué. Le personnage devra aller à l’école, demander l’asile, puis trouver un travail. L’internaute prend alors rapidement conscience qu’entre barrière de la langue, différences de cultures et préjugés des gens, l’intégration n’est pas toujours facile.
> Jouer à Envers et contre tout
Ludwig: un Wall-E version écolo
Ludwig est un petit robot qui a échoué sur la planète terre désertée par les humains après avoir été vidée de ses ressources. À travers ce personnage, le joueur voyage dans le monde de la physique et des énergies renouvelables. Comment utiliser intelligemment l’eau, le feu, le vent ou le soleil pour créer de l’énergie et protéger Ludwig ? C’est ce que les joueurs, dès 11 ans, pourront découvrir à travers les missions de ce jeu aux graphismes travaillés. Ludwig a remporté le prix du meilleur serious game 2012 aux e-virtuose awards.
Half the sky
Défendre les droits des femmes. Vous êtes Radhika une indienne qui rêve d’un monde meilleur. Sa fille est malade, mais son mari ne veut pas sacrifier leur argent pour la soigner. Devez-vous vous taire ou pas ? C’est la première étape que vous devrez franchir dans Half the sky, un jeu sur Facebook qui traite de la condition des femmes dans le monde.
Le joueur voyage dans différents pays (Inde, Kenya, Vietnam, Afghanistan puis Etats-Unis) pour compléter des missions tirées de la vie réelle et menées par des personnages féminins. Au-delà de la sensibilisation, le jeu permet aussi de réaliser des dons à l’une des sept ONG partenaires (la fondation Fistula, GEMS, Heifer International, ONE, Room to Read, la Fondation des Nations Unies et World Vision) à tout moment de la partie. La fondation Fistula et Room to Read ont ainsi récolté chacune 185.000 euros de dons depuis le lancement de la plateforme en mars 2013.
Halte aux catastrophes : comment sécuriser les lieux ?
Pouvons-nous sauver plus de vie lorsqu’une catastrophe naturelle comme celle du typhon Haiyan touche un pays ? Oui, assure l’ONU avec son jeu Halte aux catastrophes ! Ici le joueur est amené à construire un environnement plus sûr pour la population en renforçant, par exemple, les habitations ou en construisant des hôpitaux dans des lieux sûrs et proétégés. Tsunami, feu de forêt, cyclone, tremblement de terre ou inondation, les joueurs n’ont plus qu’à choisir leur scénario et tenter de sauver le maximum de vies.
> Jouer à Halte aux catastrophes
Spent : vivre avec 1000 dollars par mois
Tentez de vivre dans les mêmes conditions qu’un travailleur pauvre aux Etats-Unis, sans finir à la rue. Avec 1000 dollars en poche il faudra trouver un travail (choisir entre bas salaire ou pénibilité), une assurance maladie (ou pas), une maison, gérer les créanciers, les activités des enfants… Résultat : difficile de ne pas être endetté à la fin du mois. Chaque décision prise est accompagnée d’un commentaire sur les conséquences de nos actions sur notre budget ou notre santé.
Complément Proâme /Analyse jeux vidéos
Une étude menée au centre médical de Beth Israël à New York a montré que les chirurgiens qui jouent à des jeux vidéo plus de trois heures par semaine sont 27 % plus rapides dans la salle d’opération, commettent 37 % d’erreurs en moins en cœlioscopie, et sont capables de suturer 33 % plus vite que ceux qui ne jouent pas (Verena Drobnik, « Surgeons may err less by playing.).
Un récent article du Wall Street Journal de Robert Lee Hotz, « When gaming is good for you » nous affirme aussi que les adeptes des jeux d’action seraient capables de prendre des décisions 25 % plus vite que d’ordinaire, et qu’ils seraient en mesure de se souvenir de six éléments.
Certains jeux vidéo auraient de surcroît la capacité de prévenir le vieillissement cognitif. C’est le cas des jeux de stratégie en temps réel, dans lesquels le joueur doit simultanément mener et préparer des batailles, tout en s’assurant du bien-être de son peuple, de ses besoins religieux et spirituels, ainsi que du dynamisme de sa recherche technologique.
Selon une étude menée sur des seniors à l’université de l’Illinois, le jeu Rise of Nations a permis aux sujets d’accroître leur mémoire de travail et surtout leur faculté à changer aisément de tâche : ce que l’on appelle les « processus de contrôle exécutif », comme la planification ou le multitâche. Autant de mécanismes mentaux qui tendent à se dégrader avec l’âge.
Et je vous remémore sur mon blog cette excellente TED conférence de Peter Norvig qui ouvre la voie d’une autre intelligence et de nouveaux modes d’apprentissage y compris apprendre à vivre !
Maryline Passini, Fondatrice et Directrice de Proâme, laboratoire (réseau transdisciplinaire) et agence de prospective opérationnelle.