::: 10/03 – LeMichèle Cohen, directrice de La Non-Maison et fondatrice de l’Ecole du Regard est heureuse de vous accueillir le mardi 10 mars, à 19h, dans le cadre du groupe de recherche (dirigé par Joseph Cohen – University College Dublin, Alain Fleischer – Le Fresnoy, Raphael Zagury-Orly – Sciences Po Paris et CIPh), à une conférence animée par Emanuele Coccia et Colin Roche : « Conversation autour d’une hypothèse ».
Comment faire face à la table encombrée de l’art et au discours sur la fin des avant-gardes ? Cette porte étroite par laquelle l’artiste d’aujourd’hui tente de se projeter n’est pas sans poser de multiples questions, pour celui qui accepte (ou même revendique) sa contemporanéité.
Embrassant l’histoire de la musique, celle des media, projeté dans le monde du numérique et de la dématérialisation, mais aussi faisant face à l’utilisation idéologique et consumériste de la musique, l’artiste sonore doit redéfinir son champ et poser, à la manière d’Italo Calvino, des bases pour demain.
C’est d’une écologie du sonore dont nous voudrions ici faire l’hypothèse artistique. Dans une pensée musicale intermedia, se posent les questions de l’équilibre au monde, à travers des thématiques comme le recyclage des media de production du son, le rapport proportionné voire intime à l’écoute, la rééducation de l’oreille et de sa sensibilité naturelle, mais aussi la construction d’une arche silencieuse où chaque chose, chaque geste serait signifiant : ainsi nous élargirions au son, dans sa dimension artistique, les propos de Gilles Deleuze dans Pourparlers :
« Le problème n’est plus d’amener les gens à s’exprimer mais de fournir des petits moments de solitude et de silence dans lesquels ils peuvent trouver quelque chose à dire. Les forces d’oppression n’empêchent pas les gens de s’exprimer, elles les forcent au contraire à s’exprimer. Quel soulagement que de n’avoir rien à dire, le droit de ne rien dire, parce que seulement à ce moment il devient possible de saisir cette chose rare et toujours plus rare : ce qui vaut la peine d’être dit ».
Colin Roche (1974) – France
Penser la fabrique comme structure musicale, s’attacher dans l’écriture à la description poétique des objets, des petites choses quotidiennes, questionner le silence, faire de son corps, de sa voix la matière première de son travail.
Les œuvres de Colin Roche ont été créées internationalement, par des structures comme l’Ensemble intercontemporain, le Centre Pompidou, Radio France, le Printemps des Arts de Monte Carlo, le Moscow Contemporary Music Ensemble, le Théâtre Vassiliev, l’Ensemble Orchestral Contemporain, Le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal, 2e2m, l’Itinéraire, Cairn, l’Instant Donné… Son oeuvre, Le Registre, a été exposée en 2019 au MAC VAL.
Pianiste de formation, diplômé de Sciences Po, Colin Roche obtient ensuite deux médailles d’or en Culture Musicale et Composition. En outre, il est titulaire d’une maîtrise de composition et d’un D.E.A. de musicologie. Il est aujourd’hui Professeur de Composition au Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Aulnay-sous-Bois et de Création sonore au sein du département Arts Plastiques de l’Université de Saint-Etienne.
Il a reçu en 2009 une bourse de l’Académie des Beaux-Arts, en 2012 le Prix Claude Arrieu de la SACEM et en 2015 une bourse de la Fondation Beaumarchais pour l’écriture de son opéra, Le carnet de Grim, sur un livret de Sébastien Brebel. En 2018, il obtient le Grand Prix de la Musique Symphonique de la SACEM. Il est lauréat de l’École du Regard de La Non-Maison en 2020.
Ses œuvres sont publiées par les Editions Jobert – Paris et Maison ONA – Paris.
Emanuele Coccia (1976) – Italie
Emanuele Coccia est maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris après avoir enseigné à l’Université de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Il a été professeur invité aux universités de Tokyo, Buenos Aires, Düsseldorf, Weimar et Munich et fellow à l’Italian Academy for Advanced Studies de Columbia University à New York.
Spécialiste de philosophie médiévale il a consacré un premier ouvrage à l’averroïsme latin et il a publié, avec Giorgio Agamben, une anthologie sur les anges dans le judaïsme, le christianisme et l’islam.
Ses recherches évoluent ensuite vers la théorie de l’image et la nature du vivant. Parmi ses publications La vie sensible (Payot et Rivages 2010) La vie des plantes (Payot et Rivages 2016) et Métamorphoses (Payot et Rivages 2020)
Il a été conseiller scientifique de l’exposition « Nous les arbres » à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 2019.
En raison des places limitées, il est préférable de réserver à l’avance : lanonmaison@gmail.com
(Code d’accès : 20B10)