La victoire du candidat républicain lors de l’élection présidentielle de novembre prochain serait « désastreuse pour l’innovation ». Le 14 juillet, 150 entrepreneurs, investisseurs et dirigeants de la high-tech américaine, tous ceux qui font le gratin de la Silicon Valley, avaient publié une lettre ouverte au vitriol. Parmi les signataires de cette lettre ouverte, on retrouve des stars et des légendes : Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple avec Steve Jobs, le fondateur de Twitter, celui d’eBay, de Wikipedia, etc. Un véritable who’s who de l’Internet et de l’économie numérique.
Coup d’épée dans l’eau car, désigné formellement mardi, lors de la Convention de Cleveland, Donald Trump représentera les Républicains dans la course à la Maison-Blanche. Cette décision que de nombreux américains redoutaient est désormais entérinée. Elle ne fait pas le bonheur de tout le monde.
Pour les signataires de cette lettre ouverte, qui précisent exprimer des opinions personnelles et ne pas parler au nom de leurs entreprises ou institutions, Trump n’est pas compatible avec leurs idéaux : « Sa vision s’oppose à l’échange d’idées, à la libre circulation des personnes et aux relations productives avec le reste du monde qui sont vitales pour notre économie et représentent les fondations de l’innovation et de la croissance ».
Ils pointent la volonté affichée maintes fois par le candidat de fermer en partie Internet au nom de la sécurité nationale. Selon eux, « Cela démontre à la fois un piètre jugement et l’ignorance de la manière dont fonctionnent les nouvelles technologies ».
L’autre sujet du courroux concerne l’immigration, sujet sur lequel Donald Trump a des positions pour le moins tranchées. Or la Silicon Valley est un melting pot où toutes la nationalité du monde se côtoient et travaillent ensemble. Chacun a sa chance de réussir, quelle que soit son origine. Cette pratique est devenue un emblème de la high-tech américaine à tel point qu’une demande récurrente des patrons de sociétés technologiques est l’élévation du quota d’immigrés pour assurer des postes d’ingénieurs hautement qualifiés. Les signataires soulignent : « Nous croyons qu’une politique progressiste en matière d’immigration nous aidera à attirer certains des plus brillants esprits sur Terre — des scientifiques, des entrepreneurs et des créateurs. En fait, 40 % des sociétés du classement de Fortune 500 ont été fondées par des immigrés ou par leurs enfants ».
Plutôt que la candidature « créant des divisions » de Donald Trump, ils disent vouloir « un candidat qui embrasse les idéaux ayant construit le secteur technologique américain : la liberté d’expression, l’ouverture aux nouveaux venus, l’égalité des chances, les investissements publics dans la recherche et les infrastructures, et le respect du droit ».
Parallèlement à cette lettre, plusieurs sociétés technologiques ont déjà décidé de réduire leur contribution au parti Républicain et ne pas sponsoriser la convention de Cleveland. C’est le cas d’Apple, de Microsoft (qui se contenteront de fournir quelques matériels informatiques) et de HP. Seuls Google et Facebook ont choisi de maintenir leur participation financière en arguant ne pas vouloir froisser une partie de leur audience.
Illustration d’en-tête : Paul Moyse
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