Pour connaître les futurs champions du secteur green, le Journal du Net a fait le tour du monde des jeunes pousses, qui ont chacune développé une technologie très innovante. Voici sa sélection.
© Photomontage JDN / Scanrail / Uladzimir Bakunovich / Fotolia.com
Solaire, biomatériaux, économies d’énergie, transport propre ou traitement des déchets… En 2010, le marché mondial des technologies vertes représentait 630 milliards de dollars soit autant que l’industrie pharmaceutique, selon une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF).
Et les cleantechs pourraient même devenir le troisième secteur industriel mondial d’ici 2020, avec une valeur de 1 600 milliards de dollars par an. Rien qu’entre 2000 et 2008, le secteur de l’éolien a par exemple augmenté de 24% par an et celui du solaire de 53% par an.
Phononics Devices récupère la chaleur perdue (© Phononic Devices / Marianne Mayer / Fotolia.com)
Les puces capturent la chaleur perdue lors du processus industriel. Plus de la moitié de l’énergie produite aux Etats-Unis repartirait dans l’environnement sous forme de chaleur, selon le département américain de l’Energie. Un gâchis auquel la start-up Phononics Devices, installée en Caroline du Nord, a décidé de s’attaquer.
Ses puces thermoélectriques capturent la chaleur perdue lors du processus industriel pour la transformer en électricité ou en source de froid. Le gain d’énergie réalisé atteint 75% pour la production électrique ou 60% pour la génération de froid, affirme la société.
Cette technologie intéresse beaucoup les gros industriels, pour refroidir des turbines ou climatiser des locaux par exemple. « Notre marché potentiel dépasse les 14 milliards de dollars », estime Anthony Atti, un des deux fondateurs de la start-up. L’entreprise a reçu près de 15 millions de dollars d’investisseurs privés et publics pour son développement. www.phononicdevices.com
Domaine : Efficacité énergétique
Pays : Etats-Unis
Date de création : 2009
Effectif : 16
Watt&Sea facilite la vie des skippers (© Watt&Sea)
Une hélice immergée utilise le flux de l’eau pour produire de l’électricité.Créée en août 2009 par deux fans de la course au large, Watt&Sea a développé une solution pour rendre les voiliers de course pratiquement autonomes en énergie. A la manière d’une dynamo de vélo frottant sur la roue, une hélice immergée utilise le flux de l’eau pour produire de l’électricité. « Le système permet de générer jusqu’à 100% des besoins électriques d’un voilier », détaille Yannick Bestaven, un des deux fondateurs.
Le modèle a immédiatement séduit les plus grands skippers. « Deux des gagnants de la dernière Transat Jacques Vabre étaient équipés de nos hydrogénérateurs ». Avec un effectif de 5 personnes, la start-up basée à La Rochelle prévoit déjà un chiffre d’affaires de 900 000 euros en 2011-2012. Elle a été récompensée à peine deux mois après son lancement commercial par un le prix du produit le plus innovant en matière de technologies nouvelles protectrices de l’environnement marin.
Domaine : Transport
Pays : France
Date de création : 2009
Effectif : 5
Great Point Energy transforme le charbon en énergie propre (© Great Point Energy)
Le gaz produit est beaucoup plus facile à transporter que le charbon ou le pétrole. Avec Great Point Energy, l’énergie « sale » devient « propre » : la start-up américaine, basée à Cambridge, dans le Massachussetts, ne transforme pas encore le plomb en or mais le charbon en gaz naturel. Un filon très prometteur puisque le charbon est l’énergie fossile la plus abondante sur la planète et représente 40% de l’électricité consommée dans le monde.
Si la technologie d’hydrométhanisation n’est pas nouvelle en elle-même, Great Point Energy est parvenu à la rendre très bon marché et promet en plus la capture du CO2 produit, pour une énergie sans aucun rejet de gaz à effet de serre. « Le gaz produit est beaucoup plus facile à transporter que le charbon ou le pétrole », ajoute la société, « et nos prix de revient sont compétitifs par rapport au gaz naturel extrait ». L’entreprise a levé 250 millions de dollars de fonds propres auprès de partenaires américains et chinois.
Domaine : Energie propre
Pays : Etats-Unis
Date de création : 2004
Effectif : 30
Global Bioenergies redonne une vie aux déchets (© Global Bioenergies)
Global Bioenergies fabrique des molécules à destination de l’industrie chimique à partir de ressources renouvelables. La jeune pousse française Global Bioenergies s’est lancée en 2008 sur le Génopole d’Evry en région parisienne. Un environnement parfaitement adapté à la technologie qu’elle développe : la production biologique de molécules à destination de l’industrie chimique à partir de ressources renouvelables (amidon, déchets agricoles et forestiers…). Son chiffre d’affaires, de 400 000 euros sur la période juillet 2010 – juillet 2011, devrait exploser dans les prochains mois. Après s’être introduite en bourse sur le marché Alternext en juin 2011, Global Bioenergies a signé en juillet un partenariat avec Synthos, un des leaders européens dans la production de caoutchouc synthétique. Ce dernier est à cette occasion entré sans son capital à hauteur de 1,4 million d’euros.
Tout récemment, un important accord de collaboration avec un constructeur automobile allemand a été conclu portant sur une « une application technologique gardée confidentielle ». Prochaine étape : trouver le lieu d’implantation de son unité de production pilote.
Domaine : Chimie verte
Pays : France
Date de création : 2008
Effectif : 24
McPhy Energy fabrique des réservoirs à énergie (© Mc Phy Energy)
Mc Phy stocke l’énergie sous forme d’hydrogène solide. Si les énergies renouvelables ont le vent en poupe, leur principal handicap demeure le stockage de l’énergie. C’est dans cette perspective que la jeune pousse grenobloise McPhy Energy s’est lancée en 2008. Sa technologie clé : un système de stockage d’énergie sous forme d’hydrogène solide. « Contrairement aux autres techniques concurrentes, la notre ne nécessite pas de compression, est facile à utiliser et le temps de chargement/déchargement est réduit à quelques minutes », explique Pascal Mauberger, président du directoire de McPhy.
L’entreprise, qui détient des droits exclusifs sur un portefeuille de brevets, a vendu en février 2011 un réservoir d’hydrogène à l’électricien Enel pour stocker l’énergie issue du solaire et de l’éolien. De nouveaux contrats sont attendus en Espagne et en Allemagne.
Domaine : Efficacité énergétique
Pays : France
Date de création : 2008
Effectif : 30
Protéus dope les procédés de fabrication (© Protéus)
Les enzymes permettent d’accélérer ou de favoriser des processus de fabrication. En 13 ans d’existence, Protéus a développé toute une gamme de procédés biotechnologiques innovants pour les industriels. La société nîmoise, récemment rachetée (en 2010) par le groupe chimique français PCAS, est en particulier la spécialiste des enzymes, des substances qui permettent d’accélérer ou de favoriser des processus de fabrication. Un de ses « cocktails enzymatiques » a par exemple permis de diviser par quatre le coût de l’une des étapes de la fabrication d’éthanol. Protéus opère également dans le domaine de la santé ou de la dépollution.
Veolia Environnement, Thales et des multinationales de l’industrie pharmaceutique et des arômes lui font confiance. « Nous développons une dizaine de procédés par an », explique Gilles Ravot, un des quatre fondateurs de Protéus. Son chiffre d’affaires, d’environ 3 millions d’euros, repose sur les contrats de licence établis avec ses clients sur ses procédés.
Domaine : Chimie verte
Pays : France
Date de création : 1998
Effectif : 35
Bio-UV assainit l’eau sans produits chimiques (© Bio-Sun / JohanKalen – Fotolia.com)
Cette borne d’eau fonctionnant à l’énergie solaire est spécialement conçue pour les villages isolés. Premier fabricant français d’appareils de traitement de l’eau par ultraviolets et leader européen sur le marché des piscines et spas, Bio-UV prévoit un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros pour 2011 et un quadruplement d’ici cinq ans. Il faut dire que le marché visé par la société héraultaise est énorme, car il s’étend aussi à la production d’eau potable domestique ou municipale, la purification des effluents industriels, le traitement des eaux en aquariums et aquaculture, ou même la désinfection de tours aéro-réfrigérantes. Le traitement par UV présente l’avantage d’éviter l’utilisation de produits chimiques comme le chlore.
Sa dernière invention ? Une borne d’eau fonctionnant à l’énergie solaire spécialement conçue pour les villages isolés. Une de ces bornes devrait bientôt être implantée à Haïti.
Domaine : Eau potable
Pays : France
Date de création : 2000
Effectif : 45 (en France)
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