L’alimentation comme source potentielle d’exposition aux pesticides
Des résidus de pesticides dans nos fruits et légumes
Une solution : l’agriculture biologique qui se développe
On avance sur l’effet cocktail !
En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et l’INSERM ont commencé à étudier l’exposition des femmes enceintes à des cocktails de substances (voir ici) au lieu d’étudier l’exposition par substance. Les deux organismes ont ainsi développé une méthodologie permettant d’identifier 8 cocktails de 25 substances auxquels sont exposés les femmes enceintes via leur alimentation. Cette étude indique les concentrations moyennes de 441 contaminants (additifs alimentaires, polluants environnementaux, résidus de pesticides, mycotoxines, phytoestrogènes – hormone sexuelle – d’origine végétale, acrylamide, métaux lourds, etc.) dans 112 aliments types selon leur mode de préparation. L’un des cocktails identifiés est notamment plus riche en pesticides même si ces substances sont communes aux différents cocktails. Les auteurs ont été surpris de constater à quel point certains aliments sont contributeurs en contaminants par rapport aux autres, comme la pomme en raison de sa fréquence de consommation et de son imprégnation de pesticides, ou encore le poisson. A noter que l’étude est toujours en cours, notamment pour analyser les effets de ces cocktails de produits chimiques dont des pesticides et perturbateurs endocriniens sur le fœtus.
Oui la bio est sûre !
Les détracteurs de la bio ne manquent pas de dire que l’agriculture biologique n’est pas un système fiable. Pourtant, les produits issus de l’agriculture biologique, pour être certifiés, doivent respecter scrupuleusement le règlement européen de la bio (n°834/2007). Or ce règlement interdit strictement l’utilisation des produits chimiques de synthèse, des OGM, des techniques d’ionisation et établit des listes limitatives (fertilisants, produits de traitement…). En outre, les exploitations bio subissent deux contrôles par an (inopinés et programmés) contrairement à l’agriculture chimique dite « conventionnelle ». Enfin, seuls les produits transformés bio dont la teneur des ingrédients bio est supérieure à 95 % ont droit à la mention « Agriculture biologique » dans leur dénomination à la vente. Les éventuels 5% autorisés sont clairement inscrits dans le règlement (liste précise) et correspondent à des produits comme le sel, les algues… mais dans aucun cas des produits pouvant contenir des pesticides ou OGM et des produits chimiques de synthèse. Il faut bien noter que tous les types d’activités (production, transformation, distribution, importation) et tous les types de productions (végétales, animales, produits transformés à usage alimentaire) sont concernés par ce règlement. En outre, des autocontrôles sont effectués très régulièrement (pesticides et OGM) notamment par les transformateurs et les distributeurs afin d’anticiper et éviter tout déclassement de produits.