En matière de santé, femmes et hommes ne sont pas logés à la même enseigne. Pas seulement pour des raisons biologiques, mais aussi pour des raisons sociales, culturelles et économiques qui ne sont pas assez prises en compte. Les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales, la recherche, l’enseignement et le comportement des soignant.es comme des patient.es. Ils conduisent à des situations d’inégalité et de discrimination entre les sexes dans l’accès aux soins et la prise en charge médicale. L’objectif de ce livre est d’éveiller la vigilance d’un large public face aux inégalités de santé, pour une médecine plus égalitaire au service de la santé des femmes et des hommes.
Muriel Salle est maîtresse de conférences en histoire à l’Université Claude-Bernard Lyon 1. Elle est membre fondatrice de l’Association de recherche pour le genre en éducation et formation.
Catherine Vidal est neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur et membre du Comité d’éthique de l’Inserm où elle est co-responsable du groupe « Genre et recherche en santé ».
Synopsis
Si les inégalités de santé entre les femmes et les hommes sont bien établies dans les enquêtes épidémiologiques, force est de constater que trop peu des recherches ont pour objet de les étudier dans une perspective globale qui intègre les facteurs biologiques, socio-culturels et économiques. Les différences de santé entre les sexes ne sont qu’en partie biologiques. Les représentations sociales du féminin et du masculin influencent les pratiques médicales, la recherche, l’enseignement et le comportement des soignants comme des patients. Les stéréotypes liés au genre font encore obstacle à la prise en charge efficace et équitable de pathologie graves comme les maladies cardio-vasculaires, l’ostéoporose, l’autisme etc. A cela s’ajoutent les conditions économiques et sociales de précarité qui touchent particulièrement les femmes et se répercutent sur leur santé.
L’ensemble de ces facteurs conduit à des situations d’inégalité de santé et de discrimination entre les sexes dans l’accès aux soins et la prise en charge médicale.
Dans le domaine de la recherche, prendre en compte le genre conduit à formuler de nouvelles hypothèses qui articulent les rôles des facteurs biologiques, sociaux et environnementaux dans les pathologies des femmes et des hommes.
Enfin, l’information aux patients est tout autant nécessaire pour la prévention des pathologies telles que les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose.
Considérer le genre dans la recherche et la santé constitue un enjeu de bioéthique majeur.
Pour aller plus loin :
Le groupe de travail « Genre et Recherche en Santé » du Comité d’éthique de l’Inserm animé par Catherine Vidal et Jennifer Merchant :
Depuis 2013, le groupe « Genre et Recherche en Santé » du Comité d’éthique de l’Inserm travaille sur les enjeux éthiques des inégalités de santé entre les femmes et les hommes et sur les moyens d’améliorer les pratiques de recherche et de clinique (voir les rapports sur le site du comité http://www.inserm.fr/qu-est-ce-que-l-inserm/l-ethique-a-l-inserm/les-groupes-de-reflexion-thematique-du-comite-d-ethique).
Action récentes :
– Lancement d’une série de clips vidéos intitulée : « Genre et santé : attention aux clichés !
Série à destination d’un large public : patients, étudiants, médecins, chercheurs…. Ces six vidéos d’1 min sont des alertes face aux préjugés sur la santé des femmes et des hommes, pour mieux prendre en compte le genre dans la médecine et la recherche.
– Organisation d’un Colloque international le 23 Novembre 2017 à Paris :« Sexe et genre dans les recherches en santé : une articulation innovante »
Captation Vidéo : Lien direct site web Inserm
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